Horizons et débats
Case postale 729
CH-8044 Zurich

Tél.: +41-44-350 65 50
Fax: +41-44-350 65 51
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
18 juillet 2016
Impressum



deutsch | english
Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°4, 2 fevrier 2009  >  Nanoparticules métalliques dans les crèmes solaires et d’autres cosmétiques [Imprimer]

Nanoparticules métalliques dans les crèmes solaires et d’autres cosmétiques

Une étude italienne récente met en doute leur innocuité

Ce ne sont pas seulement les risques des nanoparticules contenues dans les crèmes solaires qui sont sousestimées. A ce sujet, la spécialiste Biancamaria Baroli: «Actuellement, toute utilisation de produits contenant des nanoparticules – produits qui, intentionnellement ou pas, entrent en contact avec la peau – devrait être soumise à une évaluation minutieuse. Il est prématuré de conclure qu’on peut être sûr à cent pour cent que ces particules sont inoffensives. Cela vaut tout particulièrement pour les particules de taille inférieure à 10 nanomètres.»

bha. Le Département de technologie chimique et pharmaceutique de l’Université de Cagliari, en Sardaigne, s’est penché sur la question de savoir si les nanoparticules métalliques pénétraient dans la peau puis dans l’organisme. Cette recherche était nécessaire car on trouve des nanoparticules dans les produits de beauté, les crèmes solaires et les produits d’entretien. L’étude de Biancamaria Baroli a révélé que les nanoparticules métalliques franchissent la barrière lipidique et peuvent pénétrer au plus profond de la couche cornée, dans les follicules capillaires et parfois même dans l’épiderme vivant.
Baroli et son équipe indiquent que jusqu’ici les expériences se sont limitées aux condi­tions de laboratoire et à des peaux saines. Or on ne peut pas conclure de ces résultats que les nanoparticules ne pénètrent pas profondément dans la peau ni qu’elles ne la traversent pas. Dans des situations de la vie réelle, par exemple lors d’égratignures ou d’écorchures, en cas d’insolations, lorsque la peau est très sèche ou très fortement irriguée, etc. on peut supposer que les nanoparticules ont un plus fort pouvoir de pénétration.
Quels facteurs sont déterminants?
a)    Tout d’abord la taille des nanoparticules: plus elles sont petites mieux elles pénètrent.
b)    Le type d’émulsion ou la composition du produit qui entre en contact avec la peau. La composition chimique peut réduire les barrières naturelles de la peau et faciliter la pénétration des nanoparticules.
c)    La quantité de nanoparticules contenues dans l’émulsion pourrait être déterminante pour sa toxicité potentielle.
d)    Il faut étudier la question de savoir si un effet toxique résulte du fait des composants toxiques des nanoparticules utilisées ou parce que la composition libère des éléments qui se trouvent alors dans un état ionisé.
La conclusion de Baroli est la suivante:
«Actuellement, toute utilisation de produits contenant des nanoparticules – produits qui, intentionnellement ou pas, entrent en contact avec la peau – devrait être soumise à une évaluation minutieuse. Il est prématuré de conclure qu’on peut être sûr à cent pour cent que ces particules sont inoffensives. Cela vaut tout particulièrement pour les particules de taille inférieure à 10 nanomètres.»
Il existe encore des cosmétiques sans nanoparticules. Il est possible de s’assurer une protection – indispensable – contre le so­leil grâce à des crèmes contenant des filtres protecteurs chimiques et à des vêtements adéquats.     •

Source: Journal für Verbraucherschutz und Lebensmittelsicherheit, No 3/2008/, pp. 330-31

Auteure: Biancamaria Baroli, Université de Cagliari, bbaroli@unica.it