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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°45, 29 octobre 2012  >  La carotte pour Hypo Real Estate, le bâton pour la Suisse? [Imprimer]

La carotte pour Hypo Real Estate, le bâton pour la Suisse?

Lorsqu’aujourd’hui Mme Merkel gaspille des centaines de milliards pour sauver des banques espagnoles mal gérées à la méditerranéenne et pour des marchés levantins de la grandeur de la Grèce, elle a un modèle du nom Peer Steinbrück. Ce monsieur était le ministre des Finances de Mme Merkel au moment où la «Hypo Real Estate» – un holding de banques allemand sous forme juridique d’une société anonyme – avait fait des spéculations malheureuses et risquait de faire faillite. Les conséquences naturelles – dans un Etat de droit – auraient été la faillite de la banque et une procédure juridique contre le conseil d’administration. Le ministre fédéral des Finances était d’autre avis et la banque en faillite fut nationalisée au détriment des contribuables, le premier «sauvetage de banque» avait eu lieu!
Ce qui a permis cette intervention de l’Etat dans l’économie privée, c’était «la Loi de mise en œuvre de mesures de stabilisation du marché financier» (Finanz­marktstabilisierunggesetz, FMStG)1 du 17 octobre 2008, qui fut décidée ce jour-là, jour mémorable, par le Bundestag, adoptée par le Bundesrat, signée par le président de la Republique fédérale, et publiée dans le bulletin législatif1.
Dès le lendemain, lorsque la loi entra en vigueur, l’argent put circuler, notamment des caisses de l’Etat dans les caisses vides des banqueroutiers. Le nom que l’on donna à ce précurseur du MES, FESF, etc., était «Fonds de stabilisation du marché financier» (FMS) ou «Fonds spécial de stabilisation du marché financier» (SoFFin), et pendant que M. Steinbrück faisait transférer les fortunes du peuple allemand vers les banques en faillite allemandes, à la mi-octobre 2008, il revendiqua à la fois que la Suisse soit mise sur la «liste noire» de l’OCDE des Etats récalcitrants où à l’époque ne figuraient que les Etats non membres de l’UE: l’Andorre, le Liechtenstein et Monaco. Littéralement, le ministre des Finances déclara: «Il ne faut pas que nous manions seulement la carotte, mais aussi le bâton.» L’utilisation du mot «bâton» a particulièrement bouleversé le gouvernement à Berne jugeant inadmissible ce choix de mots.2
Le cas de Steinbrück soulève donc beaucoup de questions. En particulier, la distribution injuste et arbitraire de «carotte» et de «bâton» fait réfléchir. Quel rapport cet homme entretient-il avec la pouvoir et la violence? […]

Source: www.staatsklage.de

Signé: René Schneider, le 2 octobre 2012

(Traduction Horizons et débats)

1    BGBl. I 2008 p. 1982
2    Source/URL: FAZ du 22/10/08, www.faz.net/aktuell/politik/ausland/streit-um-steueroasen-schweiz-bestellt-deutschen-botschafter-ein-1713566.html

Et si l’on recréait un autre P.C.A?

 

Chers amis,

Récemment, Peer Steinbrück s’est indigné en disant qu’il n’était pas «un valet du capital». Il a raison, cet homme-là. C’est une allégation odieuse.
Ou bien, a-t-on jamais entendu dire qu’un valet puisse gagner un supplément d’environ 700 000 euros au cours de trois ans?
Bien sûr que non. Monsieur Steinbrück n’est pas un valet. Dans ce point-là, il faut le défendre. Bien au contraire, il est ami de choix du capital et des banques, champion du «ranking des profiteurs de suppléments» devançant neuf politiciens de la CDU et de la CSU.
D’ailleurs, de quel parti est-il, ce politicien? Peu importe – de toute façon il prendra ses fonctions seulement en tant que vice-chancelier d’une grande coalition.
Voilà donc ma proposition: et si l’on recréait encore une fois un P.C.A? Le Parti capitaliste d’Allemagne. Celui-là ne sera certainement pas interdit.

Konstantin Wecker, chansonnier sur:
www.wecker.de/tagebuch.php?ide=245  du 9 octobre 2012

(Traduction Horizons et débats)