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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°4, 1 fevrier 2010  >  Courrier des lecteurs [Imprimer]

Courrier des lecteurs

Citoyens suisses, restez vous-mêmes!

Chers Suisses, je vous envie! Vous avez le droit de voter pour ce que vous voulez. Restez ainsi et ne vous laissez pas retirer ce droit par ceux qui croient tout savoir mieux que les autres. Chez nous, on a peur d’une telle votation, car elle aurait exactement le même résultat. Refusez l’érosion du secret bancaire, etc.

Franz Bachler, Allemagne


Risques pour la santé

De nouveau, et de plus en plus souvent, c’est un organisme officiel qui met en garde contre les risques de la téléphonie mobile. Le 30 juin, l’Institut national de la science et de la politique américain a envoyé un rapport sur les effets de la technologie sans fil sur la santé, et ceci aux gouverneurs, aux membres du ­Congrès, au président Obama et son administration, ainsi qu’à des milliers de journalistes traitant les questions de la santé et de l’environnement. Dans ce rapport sont énumérés les téléphones portables, les antennes dans le voisinage, les réseaux sans fil et les téléphones sans fil DECT. Les éditeurs (tous compétents en la matière et des personnalités scientifiques connues) invitent le législateur et les journalistes à examiner les conséquences sur la santé des rayonnements micro-ondes, de leur application et de l’exposition chronique par d’autres réseaux sans fil à haut-débit (par exemple WiMAX) et de nouvelles utilisations sans fil. Ils donnent un aperçu de l’ampleur des recherches scientifiques indépendantes sur les risques des rayonnements radioélectriques pour la santé. L’Institut national les encourage tous à s’engager pour cette importante question de santé publique qui affecte les adultes, les enfants ainsi que les animaux et la nature. Le titre de ce rapport important et courageux est: «SOS santé publique: la face obscure de la révolution sans fil». Pour de plus amples informations:

www.omega.twoday.net, www.buergerwelle.de et www.naturalscience.org

Walter Koren, Kirchdorf


Avant la chute de Milosevic, Otpor a aussi été à Zurich

Dans son article intitulé «La technique du coup d’Etat – Opération ‹changement de régime›» [Horizons et débats no 50/51 du 4/1/10], John Laughland a mentionné les événements du 5 octobre 2000 à Belgrade qui ont conduit à la chute de Slobodan Milosevic. Selon Tim Marshal, journaliste de Sky-TV, ce sont des événements qui ressemblent plus à un coup d’Etat qu’à une révolte populaire. En été 2000, des membres du mouvement Otpor qui s’opposaient alors au régime de Milosevic sont aussi venus à Zurich. «Milosevic n’est pas la Serbie», avaient souligné Alexandra, Igor et Darko, membres du mouvement estudiantin yougoslave Otpor, le 2 août 2000 au Café Casablanca à la Langstrasse zurichoise. Il y a aussi une autre Serbie disaient-ils, qui, comme ils avaient espéré alors, mettrait fin au régime criminel de Milosevic à l’occasion des élections d’automne 2000. (Otpor est un mot serbe qui veut dire «résistance»). Je ne me souviens pas avoir entendu lors de cette réunion qu’Otpor était financé par des organisations occidentales, comme on peut le lire actuellement sur Wikipedia (http://de.wikipedia.org/wiki/Otpor) et comme John Laughland le décrit dans son article.
Lors de cette séance d’information au Café Casablanca, le théologien Ueli Wildberger, du Balkan Peace Team était aussi présent. Il estimait qu’en ce temps-là 400 000 jeunes Kosovars albanais et Albanais avaient quitté le Kosovo pour ne pas avoir à se battre comme soldats en Bosnie et plus tard dans leur propre province. Ils s’étaient enfuis à l’étranger, non seulement pour échapper à la situation économique désastreuse, mais surtout parce qu’ils ne voulaient pas être enrôlés pour les guerres en Croatie, en Bosnie et au Kosovo. Selon Wildberger, la Suisse et les pays de l’OTAN auraient alors rapatrié beaucoup de ces objecteurs de conscience, après consultations avec les autorités de Belgrade.
Lors de la réunion au Café Casablanca en été 2000, les étudiants ont affirmé que 50 000 jeunes militants et militantes d’Otpor étaient actifs en Yougoslavie. Ils encourageaient les habitants de Serbie, du Monténégro et de la Voïvodine à participer aux élections et à voter en faveur de l’opposition. Selon les sondages, Milosevic ne pouvait s’attendre qu’à 20% des voix légales et aurait donc probablement à quitter son poste après les élections.
«A quoi ressemblera la Yougoslavie après la chute de Milosevic?» me suis-je alors demandé. Est-ce que ce sera un Etat de droit orienté vers l’intérêt social ou un capitalisme mafieux antisocial comme dans de nombreux pays du bloc de l’Est, la Russie et l’Albanie?
Les étudiants d’Otpor qui avaient visité Zurich en 2000 n’étaient certainement pas conscients qu’ils servaient d’outils pour de tout autres intérêts, tels ceux que John Laughland a décrit dans son article.

H. Frei, Zurich


De Christoph Blocher à Samir Amin

Dans votre no du 11 janvier 2010 on trouve un article de Christoph Blocher intitulé «Famille, éducation et école: un demi-tour s’impose». Le journal se dit prêt à ouvrir le débat sur ce texte. Je me permets donc quelques réflexions à son sujet.
M. Blocher n’a pas tort sur la question de l’éducation. Il semble bien qu’aujourd’hui les enfants ne sont pas suffisamment encadrés tant à la maison qu’à l’école. L’individualisme outrancier qui accompagne le capitalisme ne prédispose pas à un comportement social, pas plus d’ailleurs que l’impératif de la compétition et de la concurrence qui sert de recette pour le succès dans la sphère économique qui domine la sphère politique. Le comportement des jeunes, en particulier les violences à l’école ou dans la rue, sont au moins en partie la conséquence de cette éducation. Si les enfants sont élevés comme dans une jungle, il y a peu de chance pour qu’ils deviennent responsables et se sentent partie prenante dans une société qui ne s’intéresse pas suffisamment à eux. On peut donc re­joindre M. Blocher quand il dit que la vio­lence est le fruit d’une éducation qui n’enseigne pas les égards et le respect. J’ajouterais et la convivialité. Parce qu’il reste la question de savoir à qui les égards et le respect sont dûs.
Pour le reste, l’article de M. Blocher est un plaidoyer pour l’UDC et contre le socialisme. Je cite: «Le doux poison du socialisme continue à embrouiller les têtes.» On peut discuter de l’action des socialistes aujourd’hui. Ils sont associés au pouvoir et ne sont donc plus vraiment les défenseurs du peuple et des défavorisés du système. Mais il n’en reste pas moins qu’un contrepoids au capitalisme était nécessaire et c’était le rôle des socialistes. Le capital ne se soucie pas du social et accepte sans état d’âme qu’il y ait d’un côté des gens aux fortunes et salaires indécents – dont M. Blocher – et de l’autre des pauvres diables qui  survivent avec peine même s’ils ont du travail.
De son côté Samir Amin, professeur d’économie politique aux universités de Poitiers, Paris et Dakar, en appelle à la construction d’une civilisation authentique, libérée de la domination du capital, pour laquelle il ne voit pas d’autre solution que celui du socialisme (Solidarités no 161, 15 janvier 2010).
Le socialisme ne signifie manifestement pas la même chose pour M. Blocher et M. Amin. Moi qui suis anarchiste, je tendrais à les renvoyer dos à dos. Mais j’ai quand même plus de sympathie pour la vision du monde de M. Amin.

Pierre Lehmann, Chernex (VD)