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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°47, 28 novembre 2011  >  Le droit à une information authentique [Imprimer]

Le droit à une information authentique

hd. A la mi-temps de la guerre du Kosovo, Javier Solana se mit tellement en colère, à cause du fait que les pays européens n’approuvaient pas tous sa façon de conduire la guerre, qu’il canalisa la politique d’information d’une manière efficace. Il consulta un conseiller célèbre et installa deux bureaux en espace ouverts: au premier étage le bureau recevant les informations en provenance de la zone de combat et de la consultation d’autres pays, ensuite la délibération dans le bureau du Comité central et enfin au deuxième étage le bureau responsable du «service» sélectif de tous les pays. Résultat: les Argentins ne purent quand même pas s’en enthousiasmer.
Depuis lors, le système semble s’être perfectionné. Comment peut-on s’expliquer autrement qu’en Europe toute entière, pendant des mois nous nous creusons la cervelle concernant les dettes et les trous financiers, et que pour finir l’angoisse d’une guerre contre l’Iran devrait nous priver du sommeil sans que nous n’ayons jamais appris le contenu original de toutes les négociations tenues à huis clos? Pourtant, nous avons tous appris dans les cours d’éducation civique et lors de nos études, que l’Occident était l’expert en «Democracy» et portait le noble droit à la liberté de l’information dans le monde entier. Et maintenant, chercher des informations authentiques revient à chercher une aiguille dans une botte de foin …
Pour cette raison, Horizons et débats rendra accessibles le contenu d’un communiqué de presse intégral du Ministre des Affaires étrangères Lavrov ainsi que quelques cartes géographiques sur le développement dans l’espace euro-russe-asiatique afin que les lecteurs puissent y méditer.
Fin octobre/début novembre, les Etats-Unis et Israël ont de nouveau menacé l’Iran d’une offensive, laquelle dégénérerait sans doute en échange de coups nucléaires – même s’il ne s’agit que de mininukes. Déjà la menace en tant que telle représente une violation du droit international. Cette situation menaçante a incité le Ministre des Affaires étrangères Lavrov à prendre position:


Communiqué de presse du 8 novembre 2011

«Nous ne pouvons soutenir votre logique destructive»

Prise de position de la division de l’information et de la presse du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie concernant le rapport de l’AIEA relatif au programme nucléaire de l’Iran

Moscou est déçu et consterné, car le rapport du directeur général de l’AIEA concernant l’Iran, qui a fait l’objet de maints commentaires écrits et oraux ces derniers temps, se transforme en source de tensions à propos du programme nucléaire iranien. Avant que le rapport ne fût remis aux membres de l’AIEA réunis à Vienne, il a été l’objet de spéculations, de rumeurs et de considérations politiques arbitraires, qui ne font guère honneur aux participants à cette campagne.
Nous nous demandons tout d’abord dans quelle mesure le secrétariat de l’agence peut observer une discrétion adéquate dans son travail – à défaut de laquelle une solution efficace des tâches que AIEA devra effectuer d’ici peu est problématique.
Quant au contenu du rapport, nous confirmons n’avoir pas encore reçu le texte intégral. La situation actuelle nous a incités à prendre position à propos des événements, mais elle ne se rapporte pas au contenu du document. L’examen de celui-ci prendra du temps. Nous devrions procéder à cette analyse dans le calme, car il est important de voir si des faits nouveaux et avérés sont survenus, qui confirment la possibilité d’une composante militaire dans le programme nucléaire iranien. Dans le cas inverse, on n’assisterait à rien d’autre qu’au déclenchement intentionnel – et contre-productif – d’émotions.
Nous doutons sérieusement que l’accès au rapport d’un large public se justifie, particulièrement à un moment où certaines chances d’une reprise du dialogue entre le «sextuor» des médiateurs internationaux et Téhéran se dessinent. Il est plus important que jamais de préparer un accord politico-diplomatique. Dans ce sens, le principe «premièrement, ne commet aucun dommage», a priorité absolue. Visiblement, certains suivent plutôt le principe «le pire est le mieux». Nous ne pouvons naturellement pas assumer avec eux cette logique destructive, dont la ligne consiste à interrompre délibérément le processus politico-diplomatique.
En ce qui concerne les reproches d’après lesquels des scientifiques russes auraient participé à des développements militaires éventuels, dans le cadre du programme nucléaire iranien (activités qui auraient eu lieu prétendument il y a plus de dix ans), il faut souligner deux points.
Premièrement, nous avons donné à l’AIEA, à ce sujet, toutes les explications nécessaires depuis longtemps, ce que les autorités russes confirment à satiété. Nous devons de nouveau nous exprimer au sujet de la discrétion. Comment peut-on se lancer dans une coopération professionnelle étroite si l’on n’a aucune assurance que les informations transmises ne seront pas divulguées au public au cours du temps.
Deuxièmement, ces reproches ne sont ni nouveaux ni sensationnels. Dans les prises de position, nous n’avons discerné aucune nouvelle structure qui compléterait ou modifierait l’image bien connue. La montée en épingle du prétendu rôle-clé d’un scientifique russe lors de ces événements atteste aux auteurs de certains commentaires, à dire le moins, un manque de compétence. Nous les soupçonnons de malhonnêteté politique et de poursuite d’objectifs n’ayant rien à voir avec la tâche d’abolir les réserves faites à propos du programme nucléaire iranien.
Nous élaborerons notre prise de position relative au rapport en tenant compte notamment du déroulement de la prochaine séance du Conseil des gouverneurs de l’AIEA. Nous nous exprimerons à ce sujet après avoir étudié soigneusement le contenu du document. Des opérations aussi décisives ne doivent pas être exécutées prématurément ni sous l’effet de réflexions à court terme. Elles sont encore moins acceptables lorsqu’on est en présence d’une nuée d’informations intentionnellement créées longtemps avant toute discussion professionnelle sérieuse, propre à des milieux civilisés.    •

Source: Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, division de l’information et de la presse. www.mid.ru
(Traduction Horizons et débats)


Communiqué de presse du 9 novembre 2011

Faire avancer avec ténacité une alternative constructive

Prise de position de la division de l’information et de la presse du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie

Moscou a commencé à examiner le rapport très monté en épingle que le directeur général de l’AIEA, Yukiya Amano, a consacré au programme nucléaire iranien. Conformément à notre première estimation, le rapport ne comprend aucune information fondamentalement nouvelle. Il s’agit de l’amalgame de faits connus, auquel on donne délibérément un ton politisé. Lorsqu’une preuve convaincante fait défaut, les auteurs recourent à des suppositions et à des soupçons. Les informations sont manipulées de manière à donner l’impression que le programme nucléaire iranien a une composante militaire. Un tel processus ne peut guère être taxé de professionnel ni d’impartial. Il réveille instinctivement des souvenirs de l’histoire de la «présence» d’armes de destruction massive aux mains du régime de Saddam Hussein qui, estime-t-on, auraient dû dissuader les gens de commettre de telles imprudences.
Nous considérons avec un vif intérêt les parties vraiment nouvelles du rapport, confirmant que Téhéran est disposé à poursuivre sans délai l’éclaircissement des questions de l’AIEA relatives à la recherche possible en dialogue direct avec l’agence. Cette évolution est confirmée par le fait que le directeur général suppléant de l’AIEA, le général Herman Nackaerts, a visité du 14 au 19 août, à l’invitation de Téhéran, une série de sites nucléaires iraniens auxquels les représentants de l’agence n’avaient pas accès jusqu’alors. Nous avons également appris que, dans une lettre du 30 octobre que Fereidoun Abassi, chef de l’organisation nucléaire iranienne, a adressée à Amano, l’Iran confirme vouloir coopérer immédiatement avec l’agence, dans ce domaine. Pourquoi l’agence a-t-elle ignoré cette proposition, comme il s’est avéré. Au lieu de donner une chance aux Iraniens de répondre aux questions posées, la tâche consistait-elle d’emblée à livrer un verdict de culpabilité?
Nous avons encore d’autres questions. Par exemple, sur la base de quelles informations l’AIEA établit-elle ses accusations vastes et dépourvues d’ambiguïté? A l’aide de quels instruments a-t-elle examiné la valeur des informations reçues? Au lieu d’obtenir des réponses, les Etats membres du Conseil des gouverneurs de l’AIEA sont invités à croire aux conclusions du rapport en raison uniquement de ses expressions.
En Russie, nous craignons beaucoup que le rapport soit utilisé – autant que faire se peut – pour saboter les efforts de la communauté internationale tendant à élaborer bientôt une réglementation politico-diplomatique de la situation qui entoure le programme nucléaire iranien. La suite des événements pourrait conduire à une confrontation dangereuse. Nous considérons ceci comme une tentative d’enrayer les tentatives de la Russie visant à faire progresser une solution des petits pas et de la réciprocité.
Dans les conditions actuelles difficiles, nous continuerons à appliquer notre méthode qui tend à remplacer la politique des pressions et de la confrontation par une solution constructive.    •

Source: Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, division de l’information et de la presse. www.mid.ru
(Traduction Horizons et débats)

 

 

Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, s’entretient avec Ali Bagheri, secrétaire adjoint du Conseil suprême de sécurité nationale iranienne
Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération russe, a reçu, le 9 novembre, Ali Bagheri, secrétaire adjoint du Conseil suprême de sécurité nationale de la République islamique d’Iran.
Lors de cet entretien, ils ont discuté des aspects fondamentaux de leurs relations bilatérales et échangé leurs points de vue concernant les sujets clés de l’agenda international et régional, y compris le Proche-Orient. Le côté russe a souligné ses efforts en faveur d’une solution politique-diplomatique aux problèmes de la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord en engageant un processus politique pacifique et le dialogue sans ingérence de l’extérieur.

Source: www.mid.ru, 9/11/11