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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°9, 5 mars 2012  >  Corporatokratie [Imprimer]

Corporatokratie

Selon Ron Paul les Etats-Unis «glissent dans le fascisme»

par Katerina Azarova

Le candidat républicain à la présidence, Ron Paul, a, lors d’une assemblée à Kansas City, critiqué vertement le système de gouvernement américain et affirmé que les entreprises et le gouvernement menaient le pays vers le fascisme du XXIe siècle.
Mais, n’allez pas vous imaginer un PDG à peau blanche et yeux bleus et des bureaucrates perdant la tête et levant la main droite – gardons notre calme. Ce républicain texan au caractère ouvert pensait à un corporatisme fasciste – un modèle économique particulièrement prisé par Mussolini en Italie dans les années 1920 à 1940. Le corporatisme économique fasciste englobait le gouvernement et les directions des entreprises privées dans de larges secteurs de l’économie – ce qui est, selon Paul, aujourd’hui tout à fait la norme en Amérique.
S’adressant à des milliers de partisans au cours d’une assemblée, Paul déclara: «Nous nous sommes éloignés d’une véritable république et nous glissons dans un système fasciste, soit une combinaison entre gouvernement, oligarchie économique et pouvoir autocratique, provoquant la suppression des droits individuels de tous les citoyens américains.»
Ces paroles, qui auraient été refusées, il y a encore quelques années, furent accueillies avec acclamation. La réunion électorale de Paul eut lieu simultanément avec les grandes assemblées du parti républicain au Missouri et au Kansas – qui furent délaissées par un grand nombre de personnes qui voulurent entendre le discours de Paul. Les Américains, saignés par les campagnes militaires incessantes et coûteuses, sont de plus en plus portés vers une politique étrangère de paix, comme le promet Paul.
Le candidat à la présidence s’exprima en des termes que le peuple américain avait déjà entendus de la part de l’ancien président Dwight Eisenhower qui, dans son discours d’adieu à la Nation, avait estimé «qu’au sein du gouvernement, il fallait se méfier de la prise d’influence – voulue ou non – du complexe militaro-industriel. Il y a un potentiel destructeur de pouvoir inconvenant, actuellement et à l’avenir.»
Et c’est le cas maintenant. Rien qu’en l’an 2009, les Etats-Unis étaient responsables de près de la moitié des dépenses mondiales dans le domaine militaire – soit 46% ou 712 milliards de dollars. Depuis, les chiffres ont encore grimpé, à tel point que les dépenses militaires américaines dépassent celles de la Chine, de la Russie, du Japon, de l’Inde et du reste de l’OTAN, pris ensemble. Les Etats-Unis possèdent plus 700 bases militaires dans 130 pays dans le monde entier.
On peut se demander si le gouvernement des Etats-Unis – le pays au plus grand produit intérieur brut – peut encore se payer des suppléments de dépenses militaires. La réponse est tout simplement: non.
La nation la plus fortunée du monde a, en même temps, la plus grande dette souveraine de l’histoire du monde. Du fait que le dollar est une monnaie de réserve mondiale, que la Federal Reserve fait tourner la planche à billets en continu et que la production a été transférée dans des pays à salaires bas, l’économie américaine ressemble à un jeu de casino ou, si l’on préfère, à une «chaîne de Ponzi», soit un circuit financier frauduleux. Et c’est le président Georges W. Bush qui, lors d’une conversation avec son collègue argentin Nestor Kirchner, déclara: «La meilleure façon de faire revivre l’économie est la guerre et les Etats-Unis ont été renforcés grâce à la guerre.»
Mais les Américains en ont assez de la guerre – et ils en ont assez d’attendre le jour béni quand la guerre, comme par miracle, fera redémarrer l’économie.    •

Source: Russia Today du 19/2/12
(Traduction Horizons et débats)

L’Amérique était autrefois le pays de la liberté illimitée. Pourtant, en arrière-plan des Etats-Unis actuels, il se passe des monstruosités! Dans le cadre du programme «1033» du Pentagone qui est en cours depuis 1997, les autorités de police du pays sont équipées d’armes lourdes par le ministère de la Défense. Ainsi, rien que pour 2011, des lance-grenades, des fusils d’assaut, des hélicoptères et des véhicules blindés pour une valeur de 500 millions de dollars ont été distribués aux stations de police des Etats-Unis. En 2010, la valeur des livraisons de telles armes ne s’élevait qu’à 250 millions de dollars, pourtant déjà au cours de cette année, il est prévu d’aquérir et de transférer de nouvelles armes d’une valeur d’environ un milliard de dollars (!) …

Source: Vertraulicher Schweizer Brief du 11/2/12