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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°10, 23 mars 2009  >  Baisse des taux directeurs des deux côtés de la Manche [Imprimer]

Baisse des taux directeurs des deux côtés de la Manche

Union européenne

La Banque centrale européenne (BCE) vient d’abaisser son taux directeur d’un demi-point pour le ramener à 1,5%, son plus bas niveau historique au moment où l’Europe craint une absence de «croissance». Comme l’a annoncé le 4 mars l’Office statistique du Luxembourg, le produit intérieur brut de la zone euro a, au dernier trimestre de 2008, diminué de 1,5% par rapport au troisième trimestre. Les dépenses d’investissement ont baissé de 2,7% et la consommation des ménages de 0,9%. Ces deux chiffres sont les pires depuis que ces statistiques ont commencé à être établies, en 1995. Les exportations ont chuté de 7,3% et les importations de 5,5%. Ce sont ces données sur l’import/export de la zone euro qui nous intéressent ici. Elles montrent que l’Europe n’est pas en mesure de maintenir ses exportations glo­bales. Lorsqu’elles diminuent, elle doit importer moins qu’avant si elle ne veut pas sombrer dans un déficit croissant de la balance des payements. En outre, le ralentissement des exportations européennes a pour effet de réduire la demande intérieure de produits d’exportation des autres pays européens. Quand ces deux facteurs se combinent, il en résulte une augmentation du chômage et une récession économique.
Dans une tentative d’«arranger les choses», la BCE a abaissé son taux directeur à 1,5% afin d’alléger la charge des emprunteurs et d’augmenter la consommation intérieure.
Selon les chiffres publiés le 25 février, l’Alle­magne, l’un des plus importants exportateurs du monde, a enregistré au quatrième trimestre de 2008 une diminution des exportations de 7,3% par rapport au trimestre précédent. Elle a encore une économie forte malgré la récession, principalement parce qu’elle n’a jamais connu de bulle immobilière. Les plus petits pays d’Europe qui ont connu ces bulles ont de réelles difficultés.

Il n’y a pratiquement plus de taux d’intérêt en Grande-Bretagne

La Banque centrale d’Angleterre s’est lancée dans un «assouplissement quantitatif», c’est-à-dire tout simplement dans l’impression de monnaie. Elle a divisé par deux son taux – déjà quasi inexistant – de 1% pour l’abaisser à 0,5%. Elle a mis en œuvre un programme d’achat d’actifs d’un montant de 106 milliards de dollars qui consiste essentiellement à racheter des créances d’Etat.

Lorsque les établissements financiers britanniques s’effondrent

Le spectre qui se dessine est celui-ci. Les prix de l’immobilier britannique ont baissé le mois dernier comme jamais depuis au moins 26 ans, la récession et l’augmentation du chômage étouffant la demande immobilière. Au cours des trois derniers mois jusqu’à février, les prix de l’immobilier ont chuté de 17,7% par rapport à ce qu’ils étaient il y a une année, recul le plus important depuis le début des relevés, en 1983. Comme les prix des maisons baissent, plaçant la valeur d’un nombre croissant d’entre elles en dessous des hypothèques qui ont été prises sur elles, le gouvernement craint que de nouvelles pertes viennent ruiner de plus en plus de créanciers britanniques. Cela fait surgir le spectre de l’étatisation de tout le secteur banquier britannique.
La production industrielle britannique a baissé de 4,5% au cours du dernier trimestre alors qu’une estimation antérieure prévoyait une baisse de 3,9%. Selon l’Office statistique britannique, les produits manufacturés ont chuté de 5,1% alors que les prévisions étaient de 4,6%. On s’attend à ce que le chômage augmente plus rapidement à partir de maintenant en raison de l’aggravation de la récession.

Le prochain Sommet économique

Les chefs politiques des pays du G 20 vont se rencontrer le 2 avril à Londres. Le président Obama sera présent. C’est à ce sommet qu’éclateront très probablement d’importants conflits économiques concernant les droits de douane, les monnaies et le commerce, comme dans les années 1930. L’alternative serait que prévale un assainissement économique global qui laisse ouverts le commerce mondial et les flux financiers. La question centrale de ce sommet sera le rôle mondial du dollar, que cela plaise ou non aux Etats-Unis. La Russie, la Chine et l’Union européenne ont un projet global de quatre monnaies de réserve, le dollar n’étant plus qu’une des quatre à égalité avec les trois autres.
Il ne fait guère de doute que si les Etats-Unis ne donnent prs leur accord, le monde éclatera économiquement.    •

Source: The Privateer No 624, mars 2009
(Traduction Horizons et débats)