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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°7, 18 février 2013  >  Diversité, concurrence et «Resilient Dynamism» [Imprimer]

Diversité, concurrence et «Resilient Dynamism»

Discours du conseiller fédéral Ueli Maurer du 23 janvier 2013 à l’occasion du Forum économique mondial (WEF) de Davos

Monsieur Schwab,
Excellences,
Mesdames et ­Messieurs,

Welcome to Switzerland, welcome to Davos. I would like to welcome you in each of our four national languages:
Bainvgnü quia a Tavo, in quista cuntrada alpina da bellezza. Eu m’ingrazch per Lur visita e giavüsch a tuots ün bel temp e bun divertimaint.
Benvenuti a Davos in questo splendido paesaggio alpino. Vi ringrazio della visita e vi auguro un piacevole soggiorno.
Soyez les bienvenus à Davos et dans son magnifique écrin de sommets alpins. Je vous remercie de votre visite et vous souhaite un agréable séjour en Suisse.
Herzlich willkommen hier in Davos, in dieser wunderbaren Bergwelt. Ich bedanke mich für ihren Besuch und wünsche Ihnen einen schönen Aufenthalt.
Les différentes langues du pays vous montrent la diversité de la Suisse. C’est cette diversité qui représente la richesse culturelle de notre pays. Et elle marque aussi notre caractère social et politique. C’est la raison pour laquelle la Suisse est un Etat fédéral, composé de 26 cantons.
On pourrait dire que ce n’est pas très efficace d’avoir, dans un espace aussi petit que la Suisse, encore 26 petits cantons. Mais pour notre pays, cette diversité s’est avérée être une bénédiction. Elle est la raison du «dynamisme robuste», le «resilient dynamisme» de l’économie suisse.
Car la diversité conduit à la concurrence. Ce n’est pas seulement le cas en économie, mais aussi en politique. Nous avons une compétition entre les communes et les cantons. Nous avons une compétition interne concernant la place économique. Elle a pour conséquence une bonne infrastructure, une réglementation mesurée et des impôts plus bas. Les personnes privées en profitent autant que les entreprises.
Au fédéralisme s’ajoute la démocratie directe: c’est le peuple qui détermine le taux des impôts. Cela aide à garder la charge fiscale à un niveau relativement supportable. Et comme on ne peut jamais vraiment faire confiance à la politique quant à son sens de l’économie, on a ancré un frein à l’endettement dans notre Constitution. Celui-ci nous oblige à garder les recettes et les dépenses en équilibre.
Une concurrence qui ne se limite pas à l’économie, mais s’étend aussi aux places économiques entre elles avec émulation et diversité, un ordre libéral et la démocratie directe: c’est la recette à succès de la Suisse.
Pourquoi est-ce que je parle de la Suisse lors d’un Forum international? C’est parce que je crois à la diversité. Et à la concurrence. Aussi bien à l’intérieur des Etats qu’entre les Etats.
Pas seulement la concurrence dans l’économie privée, mais aussi la concurrence de les places économiques et les systèmes étatiques, apportent le progrès et la prospérité. Toutefois, on n’agit pas partout selon ces principes. Car la concurrence est astreignante: améliorer ses propres conditions-cadre, c’est du travail politique dur. Ce sont surtout les grands Etats qui sont tentés d’y renoncer. Au lieu de cela, ils exercent une pression sur leurs petits concurrents de places économiques, ce qui oblige ces derniers à réduire leurs conditions-cadre.
Si aujourd’hui la Suisse se porte bien en comparaison internationale, cela est dû à notre système étatique libéral. Et je me demande: ne vaudrait-il pas mieux que d’autres Etats se laissent inspirer par ce succès au lieu de nous diffamer et d’attaquer notre système?
La pression de pays puissants sur les petits concurrents prospères me donne à réfléchir. Car cela étouffe la concurrence, le moteur du progrès. Et finalement, il y a des baisses considérables de prospérité pour tous. Même les grands Etats ne sont que des gagnants passagers. Quand la concurrence entre les systèmes et les places économiques manque, les Etats deviennent de plus en plus paresseux, jusqu’à ce que toute volonté de réforme soit paralysée.
Je suis persuadé que le dynamisme robuste, auquel le Forum actuel est consacré, n’est pas réalisable sans une concurrence paisible entre les places économiques.
Je vous souhaite un échange d’idées inspirant lors du WEF, et un peu de loisirs afin de jouir, à côté des exposés et des discussions, de nos montagnes merveilleuses! S’il vous manque le temps pour cela, je vous assure que la Suisse jouit aussi d’une réputation excellente en tant que destination touristique …
Je vous remercie de votre attention!    •

Source: Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports du 23/1/13

(Traduction Horizons et débats)