Horizons et débats
Case postale 729
CH-8044 Zurich

Tél.: +41-44-350 65 50
Fax: +41-44-350 65 51
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
18 juillet 2016
Impressum



deutsch | english
Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°16, 5 mai 2013  >  Les biocarburants aggravent les problèmes de la sous-alimentation mondiale [Imprimer]

Les biocarburants aggravent les problèmes de la sous-alimentation mondiale

En Suisse, la sortie du nucléaire est un fait ordonné par le Conseil fédéral. La décision a été prise rapidement, mais les conséquences guère considérées. Actuellement, la procédure de consultation auprès des cantons, des associations et de l’industrie est en cours. Et déjà des associations économiques attirent l’attention sur le fait qu’une sortie totale et précipitée pourrait mener à un effondrement de l’industrie d’exportation. «Le PIB pourrait fléchir jusqu’à 25%, et jusqu’alors aucune économie nationale n’a pu résister à cela.» Les Verts et les antinucléaires balaient ces arguments d’un revers de main. Ils se réfèrent aux énergies renouvelables, «qui sont déjà maintenant à disposition en quantité suffisante». […]
Les partisans de la sortie chantent toujours d’une manière véhémente les louanges de «biocarburants toujours croissants». Pourtant l’exploitation de terres précieuses pour la culture de céréales, avec lesquels on produit des biocarburants est déjà maintenant un dilemme. La critique, de transformer des denrées alimentaires de base en carburant, au détriment d’une population mondiale de toute façon insuffisamment approvi­sionnée, devient de plus en plus forte. Les problèmes sont nombreux. Ainsi les scientifiques calculent à l’exemple du maïs que, lors du processus de production pour un litre d’éthanol (surtout produit au Brésil en quantité importante), inclus la culture sur le champ, 7474 kilocalories d’énergie sont englouties. Mais l’éthanol produit ne contient que 5130 kilocalories par litre. Cela correspond à un minus de 2344 kilocalories ou à un bilan énergétique négatif de 46% pour l’éthanol à base de maïs …!
Switchgrass (panic dressé / panicum virgatum) apporte un minus de 50%. Le diesel issu de soja souvent vanté a un minus énorme de 63% et le diesel à base de colza un minus de 58%. Même la production d’huile de palme prometteuse a un minus de 8%. Ironiquement, en produisant des biocarburants, les USA et d’autres Etats se rendent davantage dépendants du pétrole. Car d’ordinaire l’on utilise davantage d’énergie fossile pour la production d’une unité de biocarburants que le rendement en énergie du biocarburant. En conséquence, les USA ont besoin de plus de pétrole ou de gaz naturel pour produire les biocarburants. Sur le plan politique, on avait pourtant envisagé exactement le contraire …!
En cultivant des céréales pour produire des biocarburants, on fait abstraction de la nécessité d’une réduction de la consommation des ressources naturelles. En outre, le problème de la malnutrition mondiale s’aggrave, si l’on transforme des denrées de base en agrocarburant. «L’environnement et surtout la chaîne alimentaire mondiale sont plus fortement chargés.» En outre, il n’y a, à l’échelon mondial, pas assez de terres, d’eau et d’énergie pour produire, en plus des denrées, des biocarburants …    •

Source: Vertraulicher Schweizer Brief no 1348 du 2/2/13

(Traduction Horizons et débats)