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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°44, 15 novembre 2010  >  Les communes ont leur destin en main [Imprimer]

Les communes ont leur destin en main

Les votations dont les citoyens ignorent le contenu sont immorales

mw. «Le parc naturel, nous l’avons déjà, nous le gérons nous-mêmes. Les agriculteurs s’occupent de la nature depuis des siècles et continueront de le faire. Nous n’avons besoin ni de doublons ni de nouvelles directives.» (­Fridolin Beglinger-Hari, ancien garde-chasse et guide de montagne, Sigriswil, au cours de l’émission «Schweiz aktuell» du 18 mai 2010.)
Dans diverses parties de la Suisse, il est question de créer de prétendus parcs naturels. Des votations sont prévues prochainement dans des communes de Suisse centrale. Il faut recommander chaudement à la population suisse de bien s’informer, avant la consultation, sur les objectifs et les tenants et aboutissants de ces projets qui ont peu de choses à voir avec la nature mais beaucoup avec la centralisation et le contrôle des zones rurales et de montagne.

Les communes peuvent dire non et il ne sera plus question de parcs naturels

Ainsi, le projet de création du Naturpark Thunersee-Hohgant dans le canton de Berne a échoué au mois de mai dernier parce que la population de deux communes a voté «non». Après l’approbation de 16 des 18 communes, les assemblées communales de Sigriswil et de Habkern ont rejeté massivement l’adhésion au parc naturel. Des opposants de ­toutes professions se sont réunis: agriculteurs, tireurs, propriétaires forestiers, commerçants et artisans. A l’assemblée communale de Habkern, 71,4% ont dit non au projet; à Sigriswil, ils étaient même 90,5%. Ainsi, le projet de parc naturel a été provisoirement classé: la superficie de ces deux com­munes aurait représenté la plus grande partie du parc. Espérons qu’en cas de seconde consultation, les citoyens des 16 autres com­munes y regarderont à deux fois avant de créer une grande région conforme aux plans de Bruxelles – l’OFEV et le coresponsable du projet Bruno Käufeler ne se laisseront pas facilement mettre des bâtons dans les roues. L’adhésion au parc aurait coûté à Habkern 8000 francs par an, mais le coût de la paperasserie – 1 million de francs par an provenant de l’argent des contribuables ont déjà été engloutis par les travaux prépa­ratoires – n’est qu’un des arguments importants contre l’intégration dans une grande association qui n’a pas bien informé sur les conséquences pour les communes.     •


Christian Zurbuchen, boucher de Habkern, avant la votation du 18 mai 2010: «Ce soir, la majorité ne sait pas de quoi il s’agit. Nous voulons rester indépendants, les paysans commercialiseront de toute façon leurs produits, avec ou sans parc naturel. Nous ne voulons pas payer le traitement de certains bureaucrates.»
Ferdinand Oehrli, jeune agriculteur de Sigriswil: «Le non de la commune de Sigriswil au parc naturel est une véritable rébellion contre un bâillon de plus que l’on mettrait à la population rurale et montagnarde qui subit de plus en plus de règlements, de bureaucratie, d’administration. Nous n’avons pas besoin de ça; c’est pourquoi nous avons rejeté le parc.»

SF1, Schweiz aktuell, 18/5/10

La devise doit être: conserver et non pas s’agrandir

La politique officielle du «toujours plus grand», de la croissance économique, de davantage de création de valeur est pratiquée depuis des décennies. Si cela créait du bien-être, l’humanité vivrait depuis longtemps dans un paradis. En réalité, c’est le contraire qui se produit. La recherche de la qualité et non de la quantité implique la préservation d’un espace où la population aime vivre dans un milieu respectueux de l’environnement.

Fridolin Beglinger