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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°42, 23 octobre 2011  >  Le système dual de la formation professionnelle en Suisse [Imprimer]

La Grande-Bretagne veut créer des places d’apprentissage d’après le modèle suisse

hd. Pour combattre le chômage des jeunes très élevé dans son pays, le Premier ministre britannique, David Cameron veut créer de nouvelles places d’apprentissage d’après le modèle suisse. Jusqu’à présent les apprentissages professionnels avaient peu de prestige en Grande-Bretagne. Le nombre très élevé de chômage parmi les jeunes universitaires a conduit à une révision de la façon de penser. La grande affluence lors du championnat professionnel «WorldSkills» qui a eu lieu début octobre à Londres, prouve également que de plus en plus de jeunes gens britanniques s’intéressent à un apprentissage professionnel. Le Premier ministre Cameron veut créer 250 000 nouvelles places d’apprentissage et prendre comme modèle le système suisse d’apprentissage. Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’Union suisse des arts et métiers et également visiteur de «WorldSkills» soutient les projets de Cameron. A l’opposé de pays aux modèles académiques, la Suisse a eu pendant la crise financière le taux le plus bas de chômage des jeunes.

Source: www.tagesschau.sf.tv du 8/10/11

Le système dual de la formation professionnelle en Suisse

par Marianne Wüthrich

Il faut recommander aux citoyens, aux autorités et aux entreprises, auxquels une bonne formation de la jeunesse tient à cœur, d’envisager le système dual de la formation professionnelle, connu depuis des décennies en Allemagne, en Autriche et en Suisse comme vrai modèle à succès. Le système dual de la formation professionnelle n’est pas seulement la cause principale de moins de chômage des jeunes que dans d’autres pays, mais il est à l’origine d’autres conséquences positives.
En Suisse, ce sont 70% des jeunes de 15 à 20 ans qui suivent une formation professionnelle au système dual. Pour les jeunes, cela signifie d’avoir une base solide dans le domaine professionnel pendant les périodes difficiles de transition vers la vie adulte. Ils ont leur place dans l’entreprise, ils sont guidés par leur maître d’apprentissage, aussi bien dans le domaine humain que professionnel et introduits ainsi dans la vie professionnelle. Ils font l’expérience d’avoir une importance et de contribuer pour une part à la vie économique. Leur estime de soi est renforcée considérablement, la plupart des apprentis sont fiers de leur travail et s’identifient avec leur entreprise formatrice. En même temps ils sont encadrés pendant deux jours par semaine dans leur classe d’école professionnelle et formés par leurs en­seignants dans des matières professionnelles et en formation générale. Après avoir terminé leur apprentissage de 3 à 4 ans, ils sont des professionnels bien formés dans leur métier et en matières scolaires et capables, pour la plupart d’entre eux, de prendre leur place en personnalités autonomes dans leur vie professionnelle et familiale, dans la commune et en tant que citoyens de manière responsable.
Il est grand temps que les jeunes gens dans d’autres pays ne soient pas laissés pour compte plus longtemps. Un pourcentage élevé de lycéens et d’universitaires, comme c’est l’ambition à beaucoup d’endroits, n’est pas encore une preuve d’un bon système de formation. Le plus important est que les jeunes soient capables de prendre leur place dans le monde du travail après leur formation. Une grande majorité de jeunes dans tous les pays se montrent tout à fait constructifs et capables, avec l’aide de professionnels expérimentés, de se faire une place dans le monde du travail. Cependant dans beaucoup de pays rien n’a été fait pour changer le système inadapté – nous ne pouvons l’accepter.
En mai de cette année l’OCDE a fait connaître dans une étude que le taux de jeunes chômeurs avait fortement augmenté suite à la crise économique. De 2008 à 2010 le chômage des jeunes dans les pays de l’OCDE a augmenté en moyenne de 6%. 18,5% de tous les jeunes, capables de travailler, se sont trouvés sans emploi en 2010, si l’on considère les chiffres non connus (des jeunes ayant terminés leur scolarité sans en avoir fait la déclaration) il y en a beaucoup plus.

Taux de chômage des jeunes bas grâce au système dual de formation

Dans aucun pays européen le chômage des jeunes n’est aussi bas qu’en Suisse: En janvier 2010, au point culminant de la crise du marché du travail suisse, 5,4% des 15 à 24 ans n’avaient pas d’emploi. A peu près trois quarts des jeunes au chômage ont trouvé, malgré la période difficile de l’économie, un emploi en l’espace de six mois. Au printemps 2011, le chômage des jeunes était encore à 3%, même en dessous de la moyenne nationale de tous les groupes d’âge.
La raison de cette situation réjouissante se trouve dans le système spécial de la formation professionnelle en Suisse: Il est soutenu par tous les acteurs, c’est une tâche commune des partenaires que sont les entreprises, les écoles professionnelles, les associations professionnelles et les syndicats, la Confédération, les cantons, ainsi que les offices d’orientation et de conseil professionnels. Le noyau de la formation professionnelle est la formation pratique dans une entreprise où l’apprenti est employé avec un contrat de travail spécial, le contrat d’apprentissage, où il participe dès le premier jour au monde réel du travail. Vous trouverez les indications suivantes dans «Faits et données chiffrées. Formation professionnelle en Suisse. 2011», édité par l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie OFFT (www.bbt.admin.ch/dokumentation/00335/00400/index.html?lang=fr)

Le système dual

La formation dans l’entreprise et l’école professionnelle est la forme prédominante de la formation professionnelle. On peut choisir entre environ 230 professions. La durée d’apprentissage est de 3 à 4 ans, pour des métiers plus simples 2 ans. Les apprentis fréquentent l’école professionnelle 1 à 2 jours par semaine, 3 à 4 jours ils travaillent dans l’entreprise. A part cela, il y a aussi des possibilités à plein temps telles que l’école de commerce ou les ateliers d’apprentissage.
«La formation professionnelle classique (l’apprentissage) a lieu dans une entreprise où l’on transmet aux apprentis la pratique professionnelle.» Des entreprises plutôt petites (PME) se réunissent souvent en réseaux d’entreprises formatrices et offrent ensemble une ou plusieurs places de formation. Même de petites entreprises, par exemple des entreprises artisanales d’un à trois employés forment souvent un apprenti. Pour pouvoir former des apprentis, le chef de l’entreprise formatrice doit avoir lui-même suivi cette formation professionnelle et des cours de formateur. Les apprentis reçoivent de l’entreprise un salaire, suivant la profession de 300 à 1000 francs par mois. Le salaire est relativement bas parce que l’entreprise ne profite au début pas beaucoup de l’apprenti, elle doit au contraire investir du temps pour transmettre les connaissances pratiques et le savoir-faire de la profession, ce qui est fixé exactement pour chaque profession et les entreprises se trouvent sous le contrôle des offices de la formation professionnelle cantonales.
Un à deux jours par semaine, les apprentis fréquentent l’école professionnelle où ils suivent un enseignement professionnel et de formation générale. («Faits et données chiffrées», p. 8) Une coopération étroite entre l’école professionnelle et l’entreprise formatrice donne la certitude qu’un jeune passe son examen de fin d’apprentissage – s’il y met de l’énergie, ce qui est le cas pour la plupart des apprentis.

Cours interentreprises

Pour l’avancement dans sa profession il est important pour les apprentis que les apprentissages soient finement adaptés à la situation des entreprises. Autrement dit: Les apprentis apprennent à l’école professionnelle la matière scolaire dont ils ont besoin dans l’entreprise pour réussir à l’examen de fin d’apprentissage. Dans des centres de formation mis sur pied par les branches elles-mêmes, ils apprennent dans des cours interentreprises ce que ni l’école professionnelle ni l’entreprise formatrice ne peut offrir (2 à 3 semaines
par an).

L’apprentissage professionnel comme voie royale

A peu près deux tiers des jeunes ayant terminé leur scolarité obligatoire optent en Suisse pour la formation professionnelle en entreprise. A la différence d’autres Etats, un apprenti est respecté tout à fait de la même façon qu’un étudiant. Beaucoup de jeunes, capables et doués, préfèrent entrer pleinement dans la vie professionnelle après la scolarité obligatoire pour faire leurs preuves. Chaque apprenti de 16 ans qui réussit ces premiers mois de la vie professionnelle en sort beaucoup plus mûr. Les exigences et les devoirs qui se posent dans l’entreprise font partie de la vie réelle – et non artificielle comme lors de la formation scolaire. De nos jours, bien des jeunes se sentent pour la première fois dans leur vie vraiment utiles quand ils commencent leur apprentissage professionnel, car jusqu’à ce jour-là ils n’ont jamais vécu de vraies exigences. L’expérience pratique de la vie et la capacité de venir à bout du quotidien professionnel et de subvenir en partie financièrement à leurs besoins, c’est l’avantage des apprentis vis-à-vis des lycéens. Comme enseignante d’école professionnelle je suis toujours étonnée du sérieux et de la fierté de mes élèves de 16 ans en ce qui concerne leur profession. Moi-même à l’âge de 16 ans, je me trouvais sur les bancs d’école et je n’ai eu que peu d’introduction à la vie de tous les jours. Après mon diplôme universitaire, j’ai d’abord dû apprendre ma profession.

La recherche de places d’apprentissage pendant l’école obligatoire

Pendant les deux dernières années de l’école obligatoire le choix de la profession et la recherche de places d’apprentissage prennent une place importante. Les élèves écrivent des lettres de candidature à des entreprises formatrices, font des stages (des stages de plusieurs jours dans différentes entreprises pour permettre à l’entreprise et à l’apprenti de ­tester l’aptitude et les préférences). Les en­seignants de l’école secondaire accompagnent leurs élèves, et s’efforcent de trouver pour chacun une place de formation adaptée.

Offres transitoires

Celui qui, après l’école obligatoire, ne trouve pas de place dans le monde professionnel ou dans une école, ne se retrouve pas dans la rue en Suisse. Pour ces adolescents, il y a la dixième année scolaire – année pratique où on les prépare à la vie professionnelle et où ils peuvent compléter leur formation scolaire – orientation professionnelle et aide dans la recherche de places d’apprentissage. La condition de réussite de ces efforts est évidemment que les jeunes veuillent suivre une formation et montrent un engagement personnel. Malheureusement, depuis quelques années, un nombre croissant de jeunes trouvent le travail trop fatiguant et préfèrent traîner dans la rue et vivre de l’aide sociale. Cependant les jeunes se montrent pour la plupart constructifs, capables de travailler et ayant la volonté de réussir.

Taux de réussite de fin d’apprentissage de 90%

90% des adolescents en Suisse sont détenteurs d’un diplôme du degré secondaire II («Faits et données chiffrées»). Ce taux élevé s’explique par la coopération de toutes les forces du pays pour permettre à la jeunesse la meilleure formation possible. Ce fait sera expliqué en détail ci-dessous:
Equivalence de l’apprentissage professionnel et des études universitaires: pas mal d’apprentissages professionnels posent autant d’exigences intellectuelles que le lycée. Pour les apprentis performants et disponibles, toutes les voies sont ouvertes: Pendant ou après l’apprentissage, ils peuvent passer une maturité professionnelle qui ouvre la voie aux Hautes Ecoles spécialisées. Beaucoup d’apprentis planifient leur formation future déjà au début de leur apprentissage. L’apprentissage professionnel leur offre une sécurité pour enchaîner leur voie professionnelle. Grâce à une «passerelle», ils peuvent même avoir accès à l’université. Actuellement il existe une multitude de passages entre les différentes formations.

Les entreprises suisses soutiennent pleinement le système dual de formation professionnelle

Le succès du système dual de formation professionnelle dépend entièrement de la volonté des PME ainsi que des grandes entreprises de s’engager dans la formation des apprentis et d’offrir des places d’apprentissage. C’est possible en Suisse grâce à la bonne coopération entre l’Etat et l’économie et les efforts permanents de tous les partenaires («Faits et données chiffrées», p. 6). Ce sont surtout les PME (plus de 98% des entreprises) qui représentent le pilier central de la formation professionnelle: Presque chaque petite entreprise forme un ou plusieurs apprentis. Ils ne le font pas par intérêt, car les salaires des apprentis sont en règle générale fixés de manière à ne rapporter que peu de rendement aux entreprises, calculé sur toute la période d’apprentissage. L’entreprise est obligée de payer une part des frais scolaires et les cours interentreprises. Les apprentis performants sont bien sûr repris par l’entreprise pour un engagement durable si l’entreprise peut se le permettre. Des collaborateurs bien formés font profiter chaque entreprise.
Pour la plupart des entreprises en Suisse, il va de soi de participer à la formation de la jeunesse, et cela est dû aussi au modèle de la démocratie directe en Suisse. Ils font un travail de milice dans le même sens que leur participation dans les communes dans des institutions sociales et culturelles ainsi que dans les associations. C’est surtout dans les professions artisanales que la majorité des maîtres d’apprentissage participent de façon importante au développement de leurs apprentis afin qu’ils deviennent de bons professionnels, et dans bien des petites entreprises l’on discute pendant les pauses des prochaines votations. Le maître d’apprentissage d’un des apprentis de ma classe emploie dans son entreprise de machines agricoles 4 à 5 collaborateurs diplômés, en plus un apprenti mécanicien en machines agricoles et un apprenti mécapraticien, et il investit beaucoup de temps et d’engagement dans leur formation professionnelle et leur développement personnel.

La formation des maîtres d’apprentissage

Celui qui veut former des apprentis a besoin d’une formation professionnelle et pédagogique (brevet de maîtrise ou bien diplôme d’une Haute école spécialisée et des cours déstinés aux maîtres d’apprentissage). Les entreprises formatrices sont contrôlées régulièrement par des inspecteurs cantonaux. Les maîtres d’apprentissage qui n’ont pas cette formation ou les capacités personnelles doivent être remplacés.

Le marché des places d’apprentissage comme soutien de la place économique

Que la crise économique et financière récente n’ait que faiblement touché la Suisse est dû non pas en dernier lieu au marché des places d’apprentissage (presque) résistant à la crise. Malgré la situation économique tendue, le nombre de places d’apprentissage offertes par les entreprises n’a que peu diminué. En août 2010, les PME et les grandes entreprises ont mis à disposition 90 000 places d’apprentissage, pour 93 000 adolescents intéressés. Cela signifie que presque tous ont trouvé une place, cependant un bon nombre de places sont restées vacantes parce que les exigences ne correspondaient pas aux aptitudes des adolescents sans emploi.
Ces derniers 10 ans, l’offre de places d’apprentissage a augmenté d’un quart. Ce système dual d’apprentissage professionnel bien organisé avec sa formation de bonne qualité fait partie des recettes à succès de la Suisse.
L’Etat est également présent en tant qu’entreprise formatrice à tous les niveaux. La ville de Zurich a par exemple accueilli le 19 août 2011 un nombre record de 400 adolescents qui commencent un apprentissage professionnel dans l’administration ou bien dans les entreprises de la ville (p. ex. les hôpitaux, les cantines, les transports publics). En tout, la ville de Zurich forme actuellement 1070 apprentis en 38 professions différentes. Au cours des dernières dix années, l’offre de places d’apprentissages de la ville a été considérablement augmentée (triplée) pour contrer le manque de places d’apprentissage aussi de la part de l’Etat. (cf. «Neue Zürcher Zeitung» du 20 août, «Willkommen auf der Bühne des Berufslebens»).     •

Exemple d’un apprentissage commercial

mw. Régula a 17 ans et elle est en deuxième année d’apprentissage d’employée de commerce. Ella a un contrat d’apprentissage écrit (c’est-à-dire un contrat de travail d’une forme particulière pour des apprentis) avec la menuiserie Eichenberger, une petite entreprise de 20 employés. Le contrat d’apprentissage est valable pour les trois ans de son apprentissage et ne peut être résilié avant que pour des raisons spéciales. Pendant ces trois ans, Régula est active dans l’entreprise comme travailleuse productive sous la direction de sa maîtresse d’apprentissage, et en même temps elle suit des cours à l’école professionnelle.
Dans le service d’administration de la menuiserie, elle apprend à remplir et à exécuter indépendamment toutes les tâches qui se manifestent au cours de ces trois années d’apprentissage: elle s’occupe du téléphone, du fax, elle écrit des courriers électroniques en français, allemand, italien et en anglais, encaisse les paiements des clients, les enregistre sur un compte, elle écrit des rappels, paie les factures des fournisseurs, accomplit les correspondances qui s’accumulent, classe les documents correctement et gère le courrier entrant et sortant (lettres et colis), accepte des livraisons importantes, elle est responsable de l’inventaire du matériel de bureau et du fonctionnement des appareils techniques, elle gère les comptes salaires du personnel et fait les comptes des cotisations de sécurité sociale. En troisième année, elle mène indépendamment toute la comptabilité et la correspondance. Dans tous ces travaux, Régula est introduite et guidée par sa maîtresse d’apprentissage, au départ elle est contrôlée chaque jour, mais plus tard seulement lorsque cela est nécessaire. A la fin de l’apprentissage, Régula est capable de mener indépendamment l’administration de cette entreprise ou d’une autre.
Si Régula prend plaisir à transmettre ses expériences et ses connaissances aux jeunes collègues, elle peut passer, après quelques années d’expérience professionnelle, la formation d’une maîtresse d’apprentissage et former elle-même d’autres jeunes apprentis.
Pendant deux ans, Régula va à l’école professionnelle cantonale deux jours par semaine, en plus de son travail à la menuiserie, et durant la troisième année, seulement encore une journée. Dans le domaine des langues (allemand, français et anglais), ainsi qu’en informatique, communication et administration (ICA), elle apprend, adaptés aux opérations quotidiennes, à téléphoner, écrire des lettres et à se servir de l’Internet pour les courriels en langues étrangères. Dans le domaine ICA, Régula apprend aussi à maintenir l’ordre dans les dossiers ou les fichiers. Dans le domaine de l’économie et de la société, elle apprend la connaissance en droit, en gestion d’entreprise, en instruction civique, en économie politique ainsi que la comptabilité d’entreprise pour avoir des connaissances au cas de besoin: contrats de location de bureaux, contrats d’achat, contrats de travail avec les employés, le système de recouvrement des créances, la comptabilité et les opérations financières etc. Pour garder la jeunesse en bonne forme physique et en bonne santé, les apprentis suivent 1 à 2 leçons de sport par semaine à l’école professionnelle.
Comme les petites et moyennes entreprises (PME) ne couvrent pas toujours tous les domaines commerciaux qui font partie d’une formation complète, les associations professionnelles organisent des cours interentreprises (CIE) de deux à trois semaines par année ou Régula peut exercer les connaissances professionnelles dont elle a encore besoin à l’examen final (enseignement secondaire II). Cela garantit que tous les commerçants sont équipés d’un certificat de compétence suisse portant sur les mêmes connaissances de base. A l’examen final, on examine à fond non seulement les connaissances au niveau de l’entreprise, mais aussi les connaissances scolaires.

«Tous les facteurs principaux de notre richesse – la haute productivité, la participation élevée au travail de la population et la capacité de concurrence internationale avec une grande force à l’exportation – sont liés à notre système de formation professionnelle. Notre système de formation orienté vers la formation pratique représente le facteur historique décisif dont la «Swissness», le travail suisse de qualité et la plus-value élevée de l’économie sont le résultat.» (p. 7)
Rudolf Strahm, H., «Warum wir so reich sind». Berne 2008.
ISBN 978-3-03905-493-0

«L’orientation vers la pratique professionnelle de la formation de base, le système binaire de l’apprentissage professionnel avec la combinaison entreprise/école peut être considéré sans humilité comme modèle et clé de la prospérité économique pour tous ceux qui travaillent, non seulement pour une élite bien formée. En tout cas elle pourrait servir de méthode à succès contre le chômage en masse des jeunes dans bien des pays.
Je pense que des parties du système de formation professionnelle suisse, avec son orientation pratique, avec l’apprentissage professionnel et son orientation vers le marché du travail, son intégration au marché du travail proche des entreprises, aurait certainement caractère de modèle en politique de développement. En Afrique il y a des centaines de milliers de diplômés universitaires qui ne sont capables de rien d’autre que de travailler dans l’administration de l’appareil d’Etat gonflé. Et en Europe de l’Est, et dans les pays émergents tels que l’Inde, il y a beaucoup de bons ingénieurs mais trop peu de praticiens. Dans tous ces pays-là un système de formation professionnelle orienté vers la pratique pourrait combler quelques déficits de politique économique.» (p. 351)
Rudolf Strahm, H., «Warum wir so reich sind». Berne 2008.
ISBN 978-3-03905-493-0