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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°43, 27 octobre 2008  >  Le monde a besoin d’une économie de petites structures régionales [Imprimer]

Le monde a besoin d’une économie de petites structures régionales

Celui qui ne le savait pas encore, l’a compris au plus tard ces dernières semaines: le système du capital globalisé a démontré sa propre incapacité en ces temps de déroulement turbulent. Les mêmes cercles du pouvoir qui ont seriné, depuis des années, au reste du monde et surtout aux pays pauvres que la mondialisation du commerce – exempte de toute intervention nationale – vise le bien de tous et représente le seul moyen de vaincre la famine dans le monde, prennent soudainement eux-mêmes des mesures qu’ils veulent interdire aux autres. Il est étonnant d’apprendre des centres de l’économie de marché libre, que de grands groupes financiers vont être nationalisés; les pays industriels effectuent des achats de soutien et reprennent des titres de crédit sans valeur et des participations à des entreprises à hauteur de milliards. Où les Trésors publics veulent-ils prendre ces montants immenses, cela reste dans le vague – mais il est évident qu’a la fin, ce sera nous, les contribuables et consommateurs, qui payeront finalement les pots cassés.
Et ce qui est encore plus étonnant c’est que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont conseillé aux Etats de faire ces interventions massives. Comment était-ce déjà? Ces deux instruments de pouvoir du grand capital har­cèlent depuis longtemps les pays pauvres du monde pour qu’ils payent leurs dettes et se serrent la ceinture. Les subventions de l’Etat pour protéger la production locale sont mal vues et les participations financières aux activités essentielles encore plus. Le plus souvent, il n’en reste pas grand-chose pour des programmes sociaux pour l’alimentation, la formation et l’approvisionnement médical de la population. Seuls les Etats dociles, qui se soumettent au régime inhumain du FMI et de la Banque mondiale, reçoivent des fonds de développement. Il s’agit là souvent de pays dont les précieuses matières premières sont achetées par nos pays riches pour une bouchée de pain. Des gouvernements, comme celui du Venezuela par exemple, sont dénigrés, car ils ne sont pas prêts à sacrifier leur population aux intérêts des grands groupes mondialisés. En premier lieu, ils veulent utiliser la recette de leurs riches ressources pour l’approvisionnement des êtres humains.
Que faut-il pour qu’une économie juste, humaine et écologique prospère? Là où la production et le commerce se font dans de petites structures, on traite les ressources et les moyens disponibles avec beaucoup plus de soin. Ce sont l’agriculture, l’artisanat et les activités commerciales dans les petites et moyennes entreprises, ainsi que l’industrie et les banques qui prêtent l’argent pour la prospérité des entreprises sur place et la propriété d’habitation, qui offrent la plus grande garantie pour une économie qui fonctionne bien et dont tout le monde peut profiter.
La coopérative est la forme juridique la mieux adaptée pour toutes ces branches de l’économie afin d’assurer l’ancrage régional et une gestion soigneuse des ressources et des moyens disponibles. Ne nous laissons plus dire que l’économie mondialisée soit le seul chemin à suivre dans le monde moderne. Prenons une direction plus digne de l’homme.

Marianne Wüthrich, Zurich