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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°11/12, 30 mars 2009  >  La vérité sur les banques et leur «partenariat» avec le gouvernement américain [Imprimer]

La vérité sur les banques et leur «partenariat» avec le gouvernement américain

Quelques informations pour comprendre les récentes décisions de la Réserve fédérale

par Edward C. Griffin

Sous le titre «La banque centrale américaine commence à imprimer de l’argent», le service d’information Interhyp-Zinskommentar écrivait, le 20 mars: «En annonçant que dorénavant elle allait racheter des emprunts à long terme pour plus de 1000 milliards de dollars, la Banque centrale américaine a sonné le début d’une nouvelle phase d’assouplissement de sa politique de crédit. L’objectif de cette mesure est d’injecter davantage d’argent dans le système et d’abaisser le coût des crédits à long terme.
Ben Bernanke se lance ainsi dans l’expérience la plus importante de l’histoire récente des banques centrales. Théoriquement, cette mesure doit empêcher la déflation qui menace lorsque l’économie se sera redressée, et l’on compte rassembler les liquidités superflues afin de garantir une inflation raisonnable. Or on ne sait pas du tout si les vœux des responsables vont se réaliser ou si ces me­sures ne vont pas entraîner à moyen terme de nouveaux désordres sur les marchés financiers. Ce qui frappe, c’est que les deux principaux responsables de la crise financière – les Etats-Unis et l’Angleterre – avec leurs banques centrales fortement soumises à la politique, adoptent des mesures agressives qui n’ont jamais été expérimentées afin d’éviter les adaptations drastiques qui seraient nécessaires dans leur pays. Depuis des décennies, la croissance économique des deux pays repose sur la consommation financée par le crédit et ce modèle a échoué. Aux Etats-Unis, l’annonce du rachat d’emprunts par la Réserve fédérale a provoqué une baisse des rendements et en Allemagne également, la hausse des intérêts de ces derniers jours a été corrigée depuis hier. Mais en même temps, on ressent sur les marchés une certaine nervosité à propos de la durée des crédits car personne ne sait si le fait que les banques centrales impriment de l’argent ne va pas entraîner des effets inflationnistes à moyen terme.»
Le texte d’Edward C. Griffin ci-dessous met en lumière les tenants et aboutissants de la décision récente de la Réserve fédérale américaine.

[…] Nous parlons du fait que les banques créent de l’argent à partir de rien et
qu’elles le prêtent à intérêt. C’est là qu’est l’arnaque. Quand une banque vous prête de l’argent qui n’existait pas avant que vous ne vous rendiez à la banque, elle y est autorisée par la loi. Tout à l’heure j’ai dit que la Réserve fédérale s’engageait dans un partenariat avec le gouvernement fédéral. Son partenaire gouvernemental a promulgué des lois pour rendre légale cette arnaque. Les banques peuvent faire des choses qui nous conduiraient en prison, vous et moi. Mais les banques y sont autorisées parce que leur partenaire a dit: «D’accord, seules les banques peuvent faire ça.» Et une de ces choses est que les banques peuvent prêter de l’argent qu’elles n’ont pas et demander des intérêts. C’est ainsi que l’on crée de l’argent aux Etats-Unis et dans la plupart des pays occidentaux.
Je vous donne un exemple. J’ai dit que le cartel est un partenariat entre les banques et le gouvernement fédéral. Or quand on crée un partenariat, c’est généralement parce que chaque partie y trouve son intérêt, sinon on ne le ferait pas. La question est donc la suivante: Pourquoi les banques et le gouvernement fédéral s’engagent-ils dans un tel partenariat? C’est à cause de ce mécanisme qui permet de créer de l’argent comme par magie et qui profite aux deux parte­naires, mais de manière différente.
Commençons par le gouvernement. Il a besoin de beaucoup plus d’argent qu’il n’en récolte au moyen des impôts et c’est évidemment ce qui se passe aujourd’hui. Les politiques aiment dépenser de l’argent parce que plus ils en dépensent pour les prestations, pour les électeurs, plus ils obtiendront de suffrages, mais ils n’aiment pas lever des impôts parce que plus ils lèvent d’impôts, moins ils obtiennent de suffrages. Aussi s’efforcent-ils toujours de trouver des moyens de dépenser de l’argent ayant une autre source que les impôts. Mais comment faire? Eh bien, c’est très simple: on l’emprunte. C’est ce que vous et moi faisons si nous voulons dépenser davantage que notre revenu. Si nous sommes solvables, la banque nous prêtera de l’argent. Certes, ça marche un certain temps mais tôt ou tard, vous devez rembourser votre emprunt avec les intérêts. Et vous et moi ne pouvons emprunter que des montants limités et pour de courtes périodes. Mais dans le cas du gouvernement fédéral, les montants et la période sont illimités.
Voici comment ça fonctionne. Mettons que le gouvernement fédéral désire emprunter de l’argent, plus qu’il n’en récolte par les impôts. La première chose qu’il fait est de se tourner vers le marché: il l’emprunte à des personnes comme vous et moi ou à des institutions, à des sociétés, à d’autres pays, etc. On prête de l’argent au gouvernement fédéral en échange de bons du Trésor ou d’effets, selon la durée de l’emprunt. Mais comme pour vous et moi, il vient un temps où il faut rembourser l’emprunt et payer les intérêts, le gouvernement n’a toujours pas assez d’argent provenant des impôts. Aussi doit-il emprunter à nouveau de l’argent pour rembourser le premier emprunt et payer les intérêts. Et le processus se répète et la dette nationale ne cesse d’augmenter, à l’infini. Il n’y a pas de limites à ce que les politiques sont apparemment capables d’emprunter.
L’argent qui vient du secteur privé – vous et moi, caisses d’épargne, plans d’épargne retraite, autres pays, etc. – existe déjà mais il n’y en a jamais assez. Il en faut davantage. Le gouvernement a besoin de plus d’argent qu’il ne peut en obtenir de ceux qui lui en prêtent. Alors il se tourne vers la Réserve fédérale qui, à la suite d’un accord préalable, créera tout l’argent nécessaire à ce moment-là et semblera le lui prêter. Je dis «semblera» car ce qu’elle fait réellement, c’est de le créer pour le gouvernement fédéral. En réalité, ce n’est pas un prêt, c’est un service: elle crée de l’argent pour le gouvernement.
Ainsi, les fonctionnaires du Trésor se rendent à la Réserve fédérale et disent: «Bon, J’ai encore besoin d’un milliard de dollars aujourd’hui. Nous n’avons pas assez d’argent provenant des impôts pour rembourser nos dettes et pas assez de prêteurs dans le secteur privé. Nous avons besoin d’un milliard.» Et la Réserve fédérale dit: «Très bien, le voilà.» Et le président de la Réserve fédérale leur signe un chèque. Bien sûr c’est une manière de parler: tout se fait en réalité par ordinateur, mais imaginons que le président de la Réserve fédérale signe un chèque d’un milliard de dollars au gouvernement fédéral. Le gouvernement le dépose sur son compte courant et se met à rembourser des traites avec cet argent. Mais cet argent versé au gouvernement fédéral n’existait pas auparavant. C’est comme si le gouvernement l’avait imprimé lui-même. Mais dans ce cas, il ne l’a pas fait, il a obtenu cet argent des banques.
Et les choses deviennent si compliquées que les gens ne comprennent plus. Ils se disent: Le système bancaire nous dissimule quelque chose. Cet argent devait exister avant. Mais ce n’est pas le cas. Voilà comment on crée de l’argent pour le gouvernement. Celui-ci peut toujours faire confiance à son partenaire, la Réserve fédérale, pour créer tout l’argent dont il a besoin, ce qui lui évite de l’emprunter au secteur privé. Il est sûr que cet argent sera disponible en tout temps. Voilà pourquoi le gouvernement a conclu cet arrangement. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Si l’on s’en tient là, de nombreux observateurs diront: «Est-ce si terrible de créer de la monnaie pour le gouvernement et de lui faire payer des intérêts?» Mais la réalité est beaucoup plus complexe.
Voyons l’autre aspect des choses. Suivons cet argent créé comme par miracle pour le gouvernement. Il va dans le système bancaire privé. Prenons par exemple 1000 dollars qui ont été versés à un employé des postes qui vous apporte votre courrier. Il travaille pour le gouvernement fédéral. Il a reçu un chèque de 1000 dollars provenant d’un milliard de dollars créés à partir de rien et offerts au gouvernement. L’employé postal ne peut pas imaginer que cet argent n’existait pas hier. Il s’en moque car le chèque a l’air valable et les banques vont l’accepter. Il se rend donc à sa banque et le dépose sur son compte courant. Maintenant les choses s’accélèrent. Cet argent entre dans le système bancaire commercial en tant que dépôt.
Eh bien, si j’étais le directeur de cette banque, je ne pourrais pas aller dire aux gens du directoire: «Messieurs, j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Ce client vient de déposer 1000 dollars dans notre vénérable banque. C’est une bonne nouvelle parce que des tas de gens viennent nous emprunter de l’argent. Ils savent que quand une banque a de l’argent à prêter, cela signifie généralement la baisse des taux d’intérêt et tout le monde est content. Un client pourrait me demander combien cette personne a déposé. Je dirais: 1000 dollars. Et il me dirait: «Ce n’est pas assez, je voudrais emprunter 9000 dollars pour acheter une voiture.» Et je devrais dire, comme dans un article du Punch: «Ne vous inquiétez pas, les opérations bancaires sont plus complexes que vous ne l’imaginez. Nous pouvons vous prêter 9000 dollars bien qu’on ne nous ait versé que 1000 dollars.»
Et si quelqu’un demande comment c’est possible, la réponse sera: «Ne vous faites pas de souci, c’est possible, c’est légal, nous pouvons le faire. Nous créons ces 9000 dollars à partir de rien. Nous pouvons créer jusqu’à 9000 dollars chaque fois que l’on dépose 1000 dollars dans notre banque.»
Et cet argent est créé comme par magie au moment où on le prête. Cela signifie que pour chaque milliard de dollars créé à partir de rien pour le gouvernement fédéral, 9 autres milliards sont créés par le système bancaire privé à partir de rien pour être prêtés à des gens comme vous et moi, à des sociétés, etc. Cela dit, nous utilisons cet argent à d’autres fins et la banque ne profite pas de cet argent, mais nous lui payons des intérêts comme si c’était de l’argent réel sacrifié par quelqu’un pour nous le prêter. Nous pensons réellement que nous empruntons de l’argent que quelqu’un a déposé dans la banque et que les intérêts sont justifiés parce qu’ils servent à payer la personne pour le sacrifice qu’elle a fait en mettant cet argent à notre disposition alors qu’en fait il avait été créé à partir de rien. Aussi payons-nous des intérêts sur du néant. C’est là l’arnaque dont je parlais. Voilà comment tout votre argent disparaît, et pas seulement aux Etats-Unis mais dans tout l’Occident. Si ce n’est pas une arnaque, je ne vois pas ce que c’est.

Source: www.financialsense.com/transcriptions/2006/1018griffin.html
(Traduction Horizons et débats)

Banques et guerres

ecg. Un des faits historiques dont on s’est le moins rendu compte jusqu’ici est, je crois, que toutes les guerres depuis la création de la monnaie, du papier-monnaie, etc., ont été aggravées par les banquiers qui mettent si facilement de l’argent à la disposition des deux parties au conflit. C’est un fait historique. S’ils ne créaient pas de l’argent à partir de rien, s’il n’était pas possible d’utiliser cet impôt dissimulé qu’est l’inflation pour se procurer de l’argent pour les guerres, je suis sûr que bien des conflits n’auraient pas eu lieu. Il y aurait eu quelques escarmouches, quelques batailles isolées, mais la plupart des gens ne toléreraient pas plus … Je ne pense pas que les Américains accepteraient la guerre en Irak aujourd’hui s’ils devaient la financer directement avec leurs impôts. Ils ne savent pas encore qu’ils la paient à travers l’inflation. Ils vont le découvrir. Mais si un agent du fisc venait leur dire: «Nous devons doubler vos impôts cette année à cause de la guerre en Irak, de la lutte contre le terrorisme en Irak», je pense que la plupart des Américains diraient: «Non, reconsidérons la question.» La raison pour laquelle les banques sont si importantes pour les guerres, c’est qu’elles permettent aux gouvernements belligérants de les financer relativement facilement et les banquiers le savent depuis longtemps. Les Rothschild ont été les premiers à apparaître à l’horizon historique et à se répandre de manière menaçante. Nous savons qu’ils finançaient les deux parties dans de nombreuses guerres.

Source: www.financialsense.com/transcriptions/2006/1018griffin.html
(Traduction Horizons et débats)