Horizons et debats > archives > 2011 > N°37, 19 septembre 2011 > 76% des citoyens de la République fédérale d’Allemagne refusent l’extension du plan de sauvetage du FESF | [Imprimer] |
hd. Le 10 septembre, le Spiegel online a informé que le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble se prépare à une insolvabilité de la Grèce et qu’il laisse ses fonctionnaires déjà calculer les conséquences d’un tel cas. Deux scénarios sont examinés: premièrement, la Grèce reste pays de la zone euro et deuxièmement, le pays doit revenir à la drachme.
Un rôle-clé des réflexions du ministère des Finances revient au Fond européen de stabilité financière (FESF). Il devrait être équipé dès que possible de ses nouvelles compétences prévues. Deux instruments, selon Spiegel online, sont au premier plan des réflexions allemandes: d’un côté, les fonctionnaires du ministère des Finances misent sur des lignes de crédit préventives qui aideront des pays comme l’Espagne ou l’Italie, si des investisseurs, après une faillite de la Grèce, ne leur prêtent plus rien. En outre, des banques dans de nombreux autres pays de la zone euro pourraient dépendre des milliards du soi-disant plan de sauvetage de l’euro parce qu’elles devraient faire une croix sur leurs prêts grecs. On peut s’attendre à de tels effets, que la Grèce garde l’euro ou l’abandonne.
Spiegel online cite le Premier ministre de l’Etat fédéral de Hessen et vice-président de la CDU, Volker Bouffier, lequel insiste pour créer des possibilités de sortir au plus vite de la zone euro: «Si les efforts d’économie et de réforme du gouvernement grec ne réussissent pas, nous devons nous demander si nous n’avons pas besoin de nouvelles règles permettant à un pays-membre de la zone euro de sortir de l’union monétaire.»
Pour le gouvernement allemand, la crise de l’euro est également un grand problème de politique intérieure. 76% des citoyens de la République fédérale d’Allemagne refusent l’extension du plan de sauvetage du FESF – selon un sondage du ZDF-Politbarometer.
La situation en Grèce s’aggrave. Une commission grecque a constaté récemment que l’endettement du pays est hors de contrôle. Un groupe de représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international ont quitté Athènes il y a quelques jours, sans aucun accord avec le gouvernement grec. La troïka, composée de la Commission européenne, de la BCE et du FMI, veut contrôler si la Grèce applique les conditions attachées aux crédits de la soi-disant aide grecque.
A ce qu’on dit, le gouvernement grec veut assouplir les efforts d’économie. Le ministre allemand des Finances a donc mis en question le paiement de la prochaine tranche. Quand à une nouvelle date de réunion de la commission composée de l’UE, de la BCE et du FMI, elle est ajournée sine die.
Le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos, dit que le produit intérieur brut (PIB) de la Grèce baissera de plus de 5% en 2011. «La récession dépasse toutes les prévisions, même celles de la troïka», a dit Venizelos selon l’agence Reuters le 10 septembre à Thessalonique devant des représentants économiques. En mai, on avait encore tablé sur une réduction beaucoup plus faible de 3,8% du PIB, selon Venizelos.
Beaucoup supposent que les mesures d’économie prises jusqu’à présent ont pesé trop lourd sur l’économie grecque. Ce n’est que récemment qu’on a appris que la performance économique s’est effondrée au deuxième trimestre de 7,3% par rapport à l’année précédente. •
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