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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°35/36, 25 novembre 2013  >  Courrier des lecteurs [Imprimer]

Courrier des lecteurs

Passer à côté du bien des enfants

Si l’on suit le débat actuel en matière de l’enseignement du jardin d’enfants jusqu’au secondaire, on doit constater que de dangereux idéologues y œuvrent niant les connaissances fondamentales en ce qui concerne le bien des enfants et de la société.
Tous les sondages auprès des jeunes nous apprennent qu’ils souhaitent une famille protectrice. Nous savons que lors de l’ontogenèse individuelle, l’enfant a besoin de la liaison étroite avec sa mère au minimum jusqu’à la troisième année et qu’il apprend au sein de la cellule familiale les règles de bases du vivre-ensemble social. Nous nous dirigeons vers un chômage structurel. Nous n’avons guère de budgets financièrement réalisables. Mais les moyens manquent pour un salaire attractif pour le service-clé des mères et pour une «parenté professionnelle» meilleur marché, qui nous épargnerait la coûteuse école à horaire continu qu’on est en train de nous imposer.
Nous savons depuis 1991, grâce aux recherches en matière d’enseignement de l’Institut-Max-Planck, que la «Gesamt­schule» (école unique, regroupant les élèves de tous les niveaux jusqu’à l’âge de 14 ans) reflète les inconvénients suivants:
a)    Le regroupement de différents dons provoque d’une part une perte de l’estime de soi des moins doués et de ceux qui ont d’autres dons, et d’autre part un «ennui agressif» chez ceux qui sont plus doués.
b)    Il faut de toute façon différencier au sein des classes (groupes de niveau). De ce fait, il résulte une concurrence sensible qui détruit la cohésion, la solidarité et l’entraide au sein de la classe – donc l’inverse de la socialisation voulue par les idéologues.
c)    Le bilan des comparaisons de l’école unique aux formes scolaires ayant fait leurs preuves, met en évidence un taux de réussite de l’apprentissage inférieur.
d)    On a notamment observé que le comportement en terme de performances est largement atypique pendant l’adolescence. Ainsi, l’évaluation d’un enfant, en ce qui concerne l’orientation professionnelle, devient plus difficile (taux de réussite inférieur).
Les idéologues négociant, ont-ils réellement été en contact avec les enseignants et enseignantes qui travaillent avec des classes «présentant des problèmes de comportements», en retard en ce qui concerne la langue ou encore avec des enfants à comportement macho? Malgré tout, les politiciens «réforment» au détriment des enfants, sans avoir les connaissances et l’expérience nécessaires.
Je leur recommande au moins la lecture du livre de Michael Felten, «Kinder wollen etwas leisten – Wie Eltern und Lehrer sie dabei unterstützen können» [Les enfants veulent apprendre – comment les parents et les enseignants peuvent les aider] (Editions Kösel, Munich 2000) et le numéro thématique «Enseignement» de l’hebdomadaire suisse Horizons et débats du 28 octobre pour s’approprier les connaissances de base respectives.

Heinrich Wohlmeyer, Autriche

Américanisation de l’enseignement

La lecture d’Horizons et débats était une fois de plus un régal. Dans le numéro thématique «Enseignement», nous avons lu de la page une à la page douze d’excellents articles concernant tous les aspects du Plan d’études 21: du directeur d’école, en passant par l’enseignant du secondaire, le maître de conférence, le politicien en matière d’enseignement, l’historien, jusqu’aux parents. Une telle concentration de positions fondées, vécues et compatissantes est unique et ne se trouve que dans Horizons et débats. L’article de Balz Kling sur l’américanisation de l’enseignement a reçu mon attention soutenue. Plusieurs des thèses présentées étaient nouvelles pour moi. Bien que je m’occupe intensément et depuis des décennies de l’enseignement et de la politique éducative en Allemagne, l’influence de l’UE (Bologne) et de l’OCDE (Pisa) sur le système éducatif européen m’était connu au moins en partie, mais leurs liens avec la politique hégémoniale de Washington ne m’est devenue évidente qu’après la lecture de votre article. De ce fait, je m’étonne encore plus que l’alliance transatlantique avec les Etats-Unis doive garder une importance prioritaire pour la chancelière allemande, malgré l’affaire de la NSA. Ce n’est pas une politique sur un pied d’égalité. En tant qu’enseignant retraité, je vais dès à présent consacrer plus de temps à m’informer de ce changement culturel dégénératif et à vous soutenir dans votre travail qui fait date.

Anton Friedrich, ancien directeur d’études, Berlin