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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°12, 25 mars 2013  >  «Pour une économie utile à tous!» [Imprimer]

«Pour une économie utile à tous!»

Pourquoi je m’engage pour cette initiative populaire fédérale

par Ursula Richner, pasteure, Zurich

J’ai grandi dans une famille d’enseignants, dans laquelle on discutait beaucoup des questions sociales. Ma grand-mère, qui vivait avec nous, était une femme profondément croyante – pour moi, alors petite enfant, une personnalité marquante. J’aimais aller à l’école du dimanche et je savais déjà dans mes premières années de lycée, que je voulais devenir pasteure. Jeune fille, je voulais aider les autres. Je savais que la croyance nous donne la force de nous engager pour le prochain. Mon but était et est toujours de contribuer à ce que les êtres humains trouvent la force et la certitude nécessaire pour cela. C’est ainsi que le bien-être, la justice et la paix peuvent se développer dans nos communes, pour former la base de l’avenir des générations futures.

Comment je travaille

Aujourd’hui, je suis retraitée, mais j'ai encore  toutes mes forces pour m’engager envers autrui. A tout moment, il y a des personnes qui s’adressent à moi, de nouvelles tâches me reviennent, ce qui occupe une grande partie de mes journées. Dans notre appartement, nous pouvons héberger des gens qui ont besoin d’aide. J’ai l’occasion d’accompagner des personnes dans des situations diverses et difficiles, de donner aussi des cours de rattrapage scolaire à des enfants d’immigrants. Mais j’aime aussi beaucoup écrire de petits articles ou m’engager pour des questions de société, qui me préoccupent! J’ai une vie riche et toujours remplie de nouvelles tâches!
Mon cœur bat, là, face à cette détresse et de son soulagement. La situation de l’économie globalisée actuelle apporte de fortes pressions, des licenciements, du chômage et de l’insécurité. Le recours à l’alcool ou à d’autres drogues est facile. Comme je l’ai déjà mentionné, je ne peux et ne veux pas m’engager uniquement pour la situation spécifique de chaque individu sans en même temps me soucier que ces personnes puissent aussi trouver des conditions de travail équitables et des structures économiques raisonnables. Les réflexions politiques font pour moi partie de toute activité de conseil. C’est pourquoi je soutiens l’initiative populaire fédérale «Pour une économie utile à tous!» et je récolte des signatures.

Actuellement, notre économie ne sert pas à tout le monde

Le fait qu’un grand nombre de personnes ne trouvent pas d’emploi et que pour certains de ceux qui travaillent, leur salaire ne suffit pas pour subvenir aux besoins de leur famille, montre clairement les déficits. En outre, il faut y ajouter qu’en Suisse aussi le fossé entre riches et pauvres se creuse toujours davantage. Je sais que les entreprises indigènes, avant tout les petites et moyennes entreprises, souffrent de plus en plus de la pression sur les prix, exercée par de grosses entreprises de l’étranger, ce qui met sérieusement en danger leur existence. Ce qui m’importe aussi est la sécurité alimentaire, et ceci au niveau de la qualité, de la santé publique et de l’approvisionnement.
Cette initiative populaire a un rapport étroit avec l’agriculture. En Suisse, les agriculteurs produisent des aliments de haute qualité et doivent respecter des directives très sévères. Que ce soit dans la culture de la terre ou dans la production de viande ou de lait, il est défendu aux paysans suisses d’utiliser de nombreux produits (qui servent à augmenter la productivité) qui sont autorisés à l’étranger. A cela, il faut ajouter les salaires et les autres frais plus élevés, ce qui fait que les coûts de production des agriculteurs suisses pour le lait, la viande, les légumes, les pommes de terre et les fruits, sont plus élevés que ceux des agriculteurs de l’étranger. Voilà une des raisons pour lesquelles les produits alimentaires suisses sont souvent plus chers que les produits importés. A cause des prix extrêmement bas, un nombre croissant d’agriculteurs de notre pays subit de telles pressions qu’ils doivent abandonner leurs exploitations. A l’aide d’une protection mesurée aux frontières (tarifs douaniers, quotas etc.), les entreprises indigènes – souvent des entreprises familiales – pourraient continuer à exister. La production indigène de produits alimentaires est primordiale à plusieurs niveaux. Elle garantit la sécurité de l’approvisionnement avec des aliments sains, elle favorise l’indépendance face à l’étranger et elle protège la nature et contribue à un beau paysage.

Les objectifs de cette initiative

Un objectif primordial est de favoriser au sein de la population la discussion de fond concernant la situation actuelle de l’économie. Les problèmes sont évidents. De vouloir produire toujours plus, plus vite et meilleur marché nuit à l’homme, à la nature et finalement aussi à notre pays. Au regard des crises économiques et financières ainsi que l’endettement monstrueux de la plupart des Etats, l’idée que le libre-échange apportera aux hommes davantage de prospérité est devenue insoutenable.
Nous avons besoin d’une nouvelle orientation, d’une économie, qui s’oriente davantage à l’intérêt commun et qui mette un terme à l’exploitation effrénée de la nature. Je pense que cette nouvelle orientation doit englober outre l’économie encore divers domaines sociaux: l’éducation au sein de la famille, l’enseignement à l’école obligatoire et lors de la formation professionnelle. Nos enfants doivent être enseignés à la maison et à l’école de manière à ce qu’ils puissent plus tard répondre aux exigences qui leurs seront demandées en tant que citoyen, parents et collaborateurs à leur place de travail. La place économique suisse doit être un avenir, afin que les générations futures aussi aient un avenir.

L’Etat doit protégerles intérêts des citoyens

C’est pourquoi la préservation et la promotion de la place économique suisse est prioritaire. Afin que la Suisse soit prise au sérieux en tant que partenaire égal au niveau international, l’Etat doit protéger les intérêts nationaux dans tous les domaines. Seul celui qui se protège, peut aider les autres.

Ce qui s’améliorerait si l’initiative était adoptée

Je pense que le changement de l’approche se trouve au premier plan. La mise en pratique de l’initiative entraînera le cas échéant davantage d’initiative personnelle, d’engagement pour autrui et d’auto-responsabilité.
L’Etat ne peut pas faire le travail pour nous, mais il peut protéger notre existence et notre avenir au moyen de mesures de protection et des encouragements sensés. J’attends aussi un dialogue national sur notre avenir et ainsi une stimulation de la démocratie directe. Les petites structures, les villages et quartiers, la région dans laquelle nous vivons, en profiteront certainement au niveau de la qualité de vie et de la sécurité d’approvisionnement. Finalement, les personnes concernées détermineront elles-mêmes à travers leurs actes ce qu’elles désirent améliorer. On peut s’attendre à ce qu’on abandonne l’économie des prix cassés et du tout jetable, en fabriquant à nouveau des produits prévus pour une plus grande longévité et qui peuvent être réparés. Nous préserverons ainsi l’existence de nombreuses places de travail et de petites et moyennes entreprises dans les domaines de l’artisanat, de l’industrie et de l’agriculture, ce qui redonnerait plus de sens au travail.     •
(Traduction Horizons et débats)

L’initiative populaire fédérale «Pour une économie utile à tous!» mérite notre soutien

Cette initiative populaire importante veut directement agir sur la politique économique afin de protéger notre industrie et agriculture indigènes. Elle réagit de manière univoque aux conséquences négatives d’une stratégie unilatérale axée sur la croissance et la mondialisation.
Le libre-échange international illimité, qui n’est pas réglementé par des lois nationales, détruit la société et l’environnement. Les conséquences sont la désindustrialisation due à la délocalisation de la production, la suppression d’emplois et d’une agriculture viable, le dumping salarial, la perte de souveraineté, la déchéance et la discorde.
L’initiative repose sur trois piliers pour un développement économique responsable: «protéger, développer et transmettre».
1.    Protéger notre souveraineté en affirmant des valeurs universelles auxquelles nous tenons.
2.    Développer une économie qui respecte l’environnement naturel et le tissu social et économique local et qui est apte à garantir la paix sociale.
3.    Transmettre aux générations futures ce que nous avons obtenu sous forme de prêt de nos prédécesseurs. Voilà un aspect central de cette initiative.
En signant cette initiative, nous nous engageons pour créer une économie nationale saine pour les générations futures. Nos enfants aussi, doivent pouvoir gérer des entreprises familiales et artisanales ou des exploitations agricoles avec engagement et enthousiasme en contribuant ainsi au tissu social et économique au niveau des villages, des communes et du pays.
Votre soutien à cette initiative hors parti est précieux, le temps presse. Expiration du délai imparti pour la récolte des signatures: 1er mai 2013.
Veuillez vous procurer les listes de signatures directement sur le site www.lavrille.ch ou auprès de Willy Cretegny, case postale 171, 1242 Satigny. En Suisse alémanique, c’est auprès de: Comité de soutien, c/o Claudia Meier, Krugelhof, 6208 Oberkirch, ou sur le site www.wirtschaft-zum-nutzen-aller.ch.

Ludwig Lussi, agriculteur bio,

Tägerwilen TG