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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°46, 21 novembre 2011  >  Alternative raisonnable pour le peuple grec [Imprimer]

Alternative raisonnable pour le peuple grec

La Russie offre une aide économique concrète à la Grèce

La Grèce pourrait devenir un nœud important des liaisons est-ouest et nord-sud le long de l’isthme eurasien. Selon des milieux politiques grecs qui souhaitent le renforcement des relations commerciales avec la Russie, celle-ci a manifesté son intérêt pour des investissements dans les chemins de fer grecs.
Les Russes et les Chinois sont en train de développer les liaisons ferroviaires entre Shanghai et l’Europe en passant par la Russie. En outre, la Chine a loué une partie du port grec du Pirée et l’utilise comme un des principaux centres de transbordement pour ses exportations vers l’Europe.
Grâce aux investissements russes dans les chemins-de-fer grecs, la Grèce ferait partie de ce réseau de transports eurasien. La Russie vient d’offrir à la Grèce cette possibilité mais le gouvernement grec actuel a refusé l’offre, probablement sous la pression de l’UE et de ses créanciers. Selon la rumeur la plus récente, le gouvernement va céder les chemins-de-fer aux Français afin de payer ses dettes extérieures. «Les Russes veulent investir concrètement en Grèce mais le gouvernement abandonne les chemins de fer afin de rembourser des dettes qui ne sont pas remboursables», s’est plaint un porte-parole dans une interview du magazine EIR.
La situation est devenue si intenable que l’on parle maintenant ouvertement d’une sortie de l’euro et de l’UE, ce qui était jusqu’ici un sujet tabou. Certes la majorité des Grecs sont encore pour l’euro et le maintien dans l’UE mais la minorité des opposants devient de plus en plus importante.
L’intérêt des Russes pour les chemins de fer grecs a été évoquée par Mikhaïl Dmitriev lors de la conférence «Nouveaux horizons pour les relations économiques en matière d’investissements, de commerce et de tourisme» qui s’est tenue les 1er et 2 octobre derniers à Rhodes. Dmitriev est président du Centre de recherches stratégiques de Moscou.
Dans le cadre d’un vaste exposé sur les contributions que la Russie pourrait apporter à la relance de l’économie grecque, Dmitriev a insisté sur «l’expérience de la Russie en matière de transport des marchandises et des personnes» et a offert à la Grèce de participer à un projet clé du Transsibérien. «Les investissements russes dans les chemins-de-fer grecs pourraient avoir un effet de synergie sur un autre projet ambitieux: le prolongement du réseau ferroviaire russe jusqu’à Bratislava et Vienne (à l’écartement plus large de 1,52 m). Cette nouvelle liaison pourrait permettre, par le Transsibérien, le transport de masse de containers depuis l’Asie orientale jusqu’au cœur de l’Europe. Ce projet pourrait offrir aux Grecs des possibilités extraordinaires de transport de marchandises et restaurer le système ferroviaire national.» Mais Dmitriev a également fait état de l’opposition à ce projet en précisant que «nos partenaires de négociations continuent à ne pas être convaincus».
Il a également parlé d’«importantes possibilités d’alliances en matière de transport maritime» dues au fait que la Grèce est le plus grand armateur du monde en tonnage et le cinquième en nombre de navires de commerce. Une partie de cette coopération pourrait consister en investissements dans des ports grecs et dans l’amélioration des liaisons avec les ports russes de la mer Noire.
Un autre domaine économique évoqué par Dmitriev est l’agriculture pour laquelle la Russie «reste un marché d’exportation presque vierge» car la Grèce produit des produits agricoles que la Russie ne produit pas. Comme l’actuelle politique agricole de l’UE a déjà considérablement nui à l’agriculture grecque, la Grèce pourrait ici reconquérir une part de souveraineté.    •

Source: Maria Lourdes, http://marialourdesblog.wordpress.com/2011/10/08/wirtschaftshilfe-fur-griechenland-und-putins-traum-von-eurasien/
(Traduction Horizons et débats)