Horizons et debats > archives > 2015 > N° 14, 1er juin 2015 > L’arbitraire n’est jamais une voie conduisant à la pacification | [Imprimer] |
La Macédoine, c’est quoi? Voilà la question que se sont posée de nombreuses personnes il y a quinze jours, après avoir entendu les nouvelles du week-end parlant de combats avec de nombreuses personnes tuées ou blessées dans une ville macédonienne. Au fil des années, la Macédoine a disparu de l’orbite des médias et du public d’Europe occidentale. A la fin des altercations militaires au sujet du Kosovo, lorsque des combats ont éclaté pour provoquer la séparation d’autres groupes ethniques en Macédoinem Etat limitrophe du Kosovo, la situation était toute différente. A l’époque, l’idée de la Grande Albanie réapparut, car il n’était guère possible de douter que les combattants albanais en Macédoine profitaient d’un soutien militaire ouvert et secret de l’armée américaine et d’autres autorités gouvernementales étatsuniennes. Ces forces étaient armées et entraînées par ceux qui à l’aide de l’UCK kosovare surent faire prévaloir leurs intérêts jusqu’à imposer le déclanchement de la guerre du Kosovo. Cela démontra clairement les objectifs visés:
Les médias alignés de nos pays ne disposaient pas sur leurs écrans des images sur les événements sanglants dans ce pays des Balkans et le public bien disposé ne pouvait pas s’attendre à être informé sérieusement sur les causes réelles ou supposées des combats. On prétend qu’il s’agit de lutte contre la corruption, dont probablement presque chaque habitant des Balkans a déjà été suspecté. Cela n’est certainement pas la raison pour laquelle l’OTAN, l’UE et consorts tentent de prendre influence, car tout le monde est bien conscient de la ferveur avec laquelle ces acteurs s’occupent de la corruption ukrainienne. Après qu’un ministre allemand des Affaires étrangères a transformé la production d’héroïne en Afghanistan en un pilier du développement économique de cette communauté, il ne faudrait plus trop accorder de crédit aux affirmations de ce genre de la part de hauts dirigeants européens. Les personnes qui se rassemblent derrière de tels slogans pour descendre dans la rue devraient savoir la chose suivante: ils ne font que courir après des arguments présentés de manière très médiatique peu crédibles aux yeux mêmes des auteurs.
Il est donc plus probable que, selon certaines sources, les combats avaient pour but d’influencer les plans biens réels de la construction d’un gazoduc russe pour approvisionner en gaz le sud de l’Europe. Le manque de perspective dans lequel l’OTAN, l’UE et le monde de l’après-Lehman-Brothers a placé ces pays éveille naturellement et bien évidemment leur intérêt lors de propositions financières russes. Pourquoi sombrer dans la misère en continuant à croire au désespoir occidental, alors que le soleil se lève – comme autrefois – à nouveau à l’Est? Les combats macédoniens sont, dans ces circonstances, les premiers signes d’un affrontement sur un nouveau front. Les déclarations du président serbe Nicolic concernant le Kosovo et sa reconquête sont explicites. Les lignes de fracture dans les Balkans se formeront à l’avenir selon un nouveau modèle. Qui a misé sur quel côté et qui va gagner? Moscou est de retour, sans avoir jamais disparu. •
(Traduction Horizons et débats)
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