Horizons et débats
Case postale 729
CH-8044 Zurich

Tél.: +41-44-350 65 50
Fax: +41-44-350 65 51
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
18 juillet 2016
Impressum



deutsch | english
Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°28, 14 juillet 2008  >  Des réactions de la Suède et du Danemark au «Non» de l’Irlande [Imprimer]

Des réactions de la Suède et du Danemark au «Non» de l’Irlande

chs. Le parlementaire suédois Sören Wibe (social-démocrate) écrit dans «Aftonbladet» que les élites politiques de l’UE se seraient fait à l’idée que le traité de Lisbonne serait accepté par un parlement après l’autre, sauf par l’Irlande où l’on était forcé de demander l’avis du peuple.
Les Irlandais ont dit NON et le fossé entre le peuple et les élites de l’UE ne pourrait pas devenir plus apparent. «Nous nous trouvons de nouveau à la croisée des chemins. Tous les partis politiques suédois devraient maintenant se mettre d’accord pour suspendre immédiatement le processus de la ratification du traité, c’est ainsi que sont les règles. Le traité de l’UE doit être accepté unanimement. Si un pays, aussi petit soit-il, dit NON’, alors c’est fini. Poursuivre la ratification fait preuve du mépris des règles du jeu qui sont en vigueur. Cela continuera encore à affaiblir la légitimité de l’UE.» Wibe pense que la vision des Etats-Unis d’Europe, telle que les fondateurs l’avaient autrefois, est en train de se démoder.
«Quelle est la vision la plus tentante pour le futur de l’Europe? Est-ce vraiment celle d’une superpuissance ayant son propre président, une seule armée et une politique uniforme, comme l’UE est en train de développer? Ou est-ce plutôt celle d’un continent qui se forme de différents Etats nationaux autonomes et démocratiques et qui collaborent en paix? Je crois que la plupart des Européens, surtout les jeunes, préfèrent ce dernier modèle. Et je pense aussi que ce sont ces petits Etats disposant d’une bonne cohésion qui ont la flexibilité qu’il faut dans un monde globalisé.»
Le traité de l’UE sera renégocié, et ce sera dans un tel cadre que la Suède aura la chance d’initier un changement de cap au sein de l’UE. «Les citoyens veulent un nouveau traité entre les différents Etats, dans lequel les limites du pouvoir de l’UE seront clairement et étroitement définies. Si les élites politiques ne comprennent pas cela, l’UE court irréversiblement à sa ruine. Il est grand temps d’écouter sérieusement la voix du peuple.»    •

Source: Aftonbladet du 14/6/08

Le mouvement de citoyens suédois critiquant l’UE (Folkrörelsen Nej till EU) demande dans un communiqué de presse au ministre d’Etat suédois Fredrik Reinfeldt «de respecter lors du sommet de la semaine prochaine le traité de l’UE existant et de transmettre aux institutions européennes que le traité de Lisbonne a échoué. Si le ministre d’Etat ne montre pas assez de courage politique, nous demandons que le peuple suédois puisse se prononcer dans un vote sur le traité de Lisbonne.»
Le mouvement populaire danois contre l’UE et le «mouvement de juin» qui critiquent l’UE exigent la même chose de leur gouvernement pour le Danemark, les derniers sondages ayant montré qu’il y a un clair soutien de la population concernant cette demande. L’eurodéputée danoise Hanne Dahl déclare: «Les explications habituelles qu’un OUI dans une votation soit également un OUI concernant le contenu, mais que pour un NON cela ne soit pas valable, doivent cesser une fois pour toute. Ce que les votants veulent, ce n’est pas une nouvelle version du traité, mais une nouvelle orientation démocratique en Europe. […] Il n’y a pas de fossé entre le peuple irlandais et l’Europe – il y a un fossé entre les peuples européens et les dirigeants européens.»     •

Sources: www.nejtilleu.se du 14/6/08; www.folkebevaegelsen.dk du 19/6/08;  www.j.dk  des 13/6/08 et 18/6/08

Les sociaux-démocrates qui critiquent l’UE apprécient le résultat de la votation en Irlande et disent que les autres pays-membres doivent respecter ce résultat. Ils sont persuadés que la population d’autres pays de l’UE auraient dit NON s’ils avaient pu se prononcer.
La social-démocratie suédoise a maintenant la possibilité d’influencer l’UE et de l’éloigner d’une supranationalité et d’une libéralisation du marché. Le moment est venu de réaliser la vision d’une UE protégeant entre autres les droits sociaux et visant une collaboration entre les Etats nationaux indépendants. Les sociaux-démocrates critiquant l’UE avertissent le parti social-démocrate d’œuvrer pour qu’entre autres les points suivants soient retenus ou plutôt rayés du traité:
–    que le droit de grève soit considéré au-dessus du libre-passage des prestations de service etc. et que les conventions collectives de travail soient respectées;
–    que le contrôle de la Banque centrale européenne soit démocratisé;
–    que le pouvoir des Parlements nationaux augmente et que celui de la Commission diminue. Les Parlements nationaux devraient entre autres pouvoir proposer les lois à l’UE:
–    que le droit de l’UE ne soit pas supérieur au droit national;
–    que les pays-membres puissent mener leur propre politique extérieure;
–    que les articles qui ont pour but une défense commune, et ceux qui peuvent être interprétés comme une défense obligatoire commune, soient rayés.     •

Source: www.fib.se du 16/6/08