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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°44, 16 novembre 2009  >  Les agressions contre la police sont des agressions contre l’Etat [Imprimer]

Les agressions contre la police sont des agressions contre l’Etat

par Heinz Buttauer, président fédératif de la FSFP

La Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP) est l’organisation faîtière suisse de toutes les policières et de tous les policiers au service de la Confédération, des cantons et des communes. Elle comprend 72 sections au niveau communal, cantonal et national, lesquelles rassemblent plus de 23 000 membres. C’est avec fierté que nous pouvons affirmer qu’environ 95% des policières et policiers actifs sont membres de notre Fédération.
En sa qualité d’organisation socioprofessionnelle, la FSFP représente ses membres dans toutes leurs revendications professionnelles et assume pour eux toutes les tâches syndicales. Cette organisation faîtière assure la promotion des intérêts et des opinions de la condition de policier. Elle use de son influence politique sur les thèmes officiels concernant ses membres et assume avec succès leurs relations publiques.
J’aimerais rappeler ici quelques-uns des dossiers les plus importants que nous avons pu, ou pourrons bientôt, mener à bien :
•    La nouvelle munition de service
•    L’unification du code de procédure pénale
•    L’affaire d’espionnage de Securitas
•    La réforme des chemins de fer 2.
Mais revenons au thème qui vous a amenés ici aujourd’hui: la violence contre la police! La violence contre la police et les autres autorités augmente constamment. Qu’il s’agisse du 1er-Mai ou des innombrables services d’ordre organisés dans le cadre de manifestations sportives, les statistiques correspon­dantes sont révélatrices! Ces derniers temps, les annonces de policières ou de policiers blessés se multiplient. Même si la formation et les équipements sont adaptés en permanence aux nouvelles conditions de travail et aux ana­lyses relatives à la sécurité, la violence s’accroît malheureusement fortement et les blessures se produisent de manière répétée.
Faudra-t-il attendre qu’en Suisse, un policier soit grièvement blessé ou même tué avant de reconnaître que la police ne doit pas être une cible offerte aux fêtards, hooligans, criminels et autres «gros bras»? Je tiens à rappeler ici les images du lynchage du gendarme Daniel Nivel lors de la Coupe du monde de football de 1998. Voulons-nous vraiment attendre qu’un tel acte se répète chez nous, en Suisse?
Egalement proche de chez nous, en Allemagne, l’évolution de la violence contre la police est encore plus dévastatrice. Dans l’ensemble de ce pays, des centaines de fonctionnaires de police – dont 440 pour la seule ville de Berlin – ont été blessés par des jets de pierre et de bouteilles ou lors de l’arrestation de fauteurs de troubles militants. Nombre d’entre eux ont souffert d’importantes contusions voire de fractures malgré leurs vêtements de protection. Certains casques ont été eux-mêmes brisés, tant les jets de dalles de trottoirs et de pavés ont été violents. Mais ce problème ne se limite pas seulement aux journées traditionnelles de lutte comme le 1er-Mai par exemple. Selon les indications du Syndicat allemand de la police GdP, la résistance contre les forces de l’ordre a augmenté d’environ 31% au cours des dix dernières années sur l’ensemble du territoire allemand, et même de plus de 80% en Rhénanie-du Nord-Westphalie.
En conséquence du constat alarmant des syndicats de policiers contre cette situation – lesquels sont notablement plus véhéments que chez nous en Suisse – la Conférence des ministres allemands de l’Intérieur (IMK) a décidé récemment de lancer une étude sur le phénomène de l’accroissement impressionnant de la violence contre les fonctionnaires de police observé ces dernières années.
Les policières et les policiers sont les ­représentants de l’Etat et, à ce titre, ils ­appliquent le pouvoir de l’Etat. Sur mandat des instances politiques, qui sont leur employeur et leur confèrent force de loi, ils ont le droit et le devoir d’intervenir pour préserver la sécurité des personnes et des biens, dans le respect des dispositions légales. La FSFP exige que les pouvoirs politiques engagent une discussion ouverte et révélatrice pour mettre fin à cette situation déplorable, qui ne saurait être tolérée plus longtemps. Les revendications de nos collègues allemands, exigeant des punitions plus dures et plus rapides, de même que l’idée d’une peine légale minimale, sont absolument légitimes et sont désormais également celles de la Fédération suisse des fonctionnaires de police.
Dans toutes vos considérations, veuillez s’il vous plaît ne pas oublier ceci: les policières et les policiers sont avant tout des êtres humains, ils ont aussi des familles et des enfants, des soucis et des craintes, mais surtout, ils ont aussi des droits! Je vous remercie de votre attention.     •

Source: Exposé présenté lors de la Conférence de presse du FSFP du 3/11/09, www.vspb.ch