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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°21, 2 juin 2009  >  Courrier des lecteurs [Imprimer]

Courrier des lecteurs

Cessez d’attaquer la Suisse!

C’est une insolence, ce dont fait preuve M. Steinbrück, ministre des Finances alle­mand. Il s’attaque à la Suisse, au Conseil fédéral et à notre peuple. Même dans ses propres rangs, on n’est plus d’accord avec cet homme, à propos de cette affaire. Comme une vague incendiaire, ses déclarations ont été répétées, mais elles n’en sont pas devenues plus vraies.
Il serait franchement mieux qu’il avoue que l’Allemagne est près de la faillite et que l’économie a besoin d’argent pour rembourser ses dettes, au lieu de s’acharner sur le secret bancaire d’un Etat indépendant et souverain.

Doris Stutz, Zurich

Scandaleuse interdiction de variétés de pommes de terre –Le droit à l’alimentation est inaliénable

Jusqu’à présent, la Suisse était, en Europe, à la pointe quant à la sauvegarde de la diversité des plantes utiles. Avec l’interdiction récente de semences des espèces Red Cardinal, Corne de gatte, Vitelotte noire, Roosevelt, Highland Burgundy Red et Patate Verrayes, qui ne peuvent être ni cultivées ni vendues, la diversité de nos variétés de légumes est menacée. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg.
Si l’Ordonnance sur les semences et les plants des espèces de grandes cultures et de plantes fourragères du Département fédéral de l’économie était renforcée, 150 anciennes variétés de légumes pourraient disparaître du marché dès 2010. Ainsi 30 à 40% des variétés qu’offre ProSpecieRara (Fondation suisse pour la diversité patrimoniale et génétique liée aux animaux et aux végétaux) seraient en danger.
Des contrôles préliminaires effectués par cette Fondation montrent combien les choses peuvent aller vite: 5 des 14 variétés déposées ont été refusées par la Confédération et ne peuvent plus être vendues.
Il est inadmissible que la Confédération exige de l’agriculture davantage de marché et édicte en même temps de nouvelles restrictions qui renforcent le monopole des multinationales semencières. Pourquoi est-ce que la Confédération exige des paysans de produire dans des niches novatrices mais leur interdit la culture de certaines variétés rares de pommes de terre? S’incline-t-elle devant les multinationales de l’agroalimentaire?
Dix multinationales semencières contrôlent aujourd’hui la moitié du marché mondial. Cette situation de monopole peut avoir de graves conséquences pour la sécurité alimentaire mondiale (crise des approvisionnements, hausse des prix).
L’explosion des prix alimentaires de l’année dernière nous en a donné un avant-goût. D’après l’ONG canadienne de défense de l’environnement ETC Group, de plus en plus de pays édictent, sous la pression des multinationales, des directives visant à interdire aux paysans de réutiliser leurs semences comme le veut la pratique traditionnelle.
Ces interdictions violent la Convention sur la diversité biologique que la Suisse a signée en 1992 et qui engage tous les pays à conserver la diversité des plantes et des animaux.
Les directives officielles de caractère totalitaire qui précisent ce que les paysans ont le droit de cultiver et la population de consommer constituent une atteinte intolérable aux libertés de la personne et au droit inaliénable à l’alimentation.

P. Aebersold, Zurich