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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°3, 24 janvier 2011  >  Qu’est-ce qui nous attend en 2011? [Imprimer]

Qu’est-ce qui nous attend en 2011?

Une voix d’Allemagne

par Wilhelm Dietl

Le temps des voyants, des astrologues et des liseurs de marc de café est de retour. Aujourd’hui, ils se disent analystes et leur profession, partout dans le monde, est très lucrative. Comme mes prédictions de l’année dernière, plutôt mal rétribuées, se sont avérées si justes que je n’ai rien à retirer, je vais, en ce début de 2011 également, me risquer à quelques pronostics.
Que nous réserve 2011 et sur quoi pourrions-nous exercer une influence positive, sachant ce qui va sans doute se passer?
Tout d’abord, à propos des Allemands: C’est là un sujet qui agite constamment les esprits. Qui ne s’intéresse pas à l’état d’esprit des membres de la tribu? Chaque semaine, les sondeurs d’opinion, variété d’extra­lucides eux aussi, posent de nouvelles questions. Ainsi, le 2 décembre dernier, le magazine Stern a publié les résultats de la question posée à sa demande: «Redoutez-vous des attentats terroristes en Allemagne?»
Avons-nous peur? 42% des personnes interrogées – pas de tous les Allemands, car c’est comme pour les résultats des élections avec leur participation de 30% seulement – n’ont pas peur des terroristes, 44% en ont un peu peur, 9% en ont très peur et 25% ex­priment une peur supérieure à la moyenne. Finalement 1% réfléchissent encore. A ce groupe appartiennent des gens qui posent des questions, p. ex. qu’est-ce que le terrorisme?
Voilà donc ce que pensent les Allemands. 86% d’entre eux ne se laissent pas contaminer par l’alarmisme d’un ministre de l’Intérieur jusqu’ici assez terne. Ils n’ont pas ou guère peur d’un attentat, ne craignent pas de fréquenter les marchés de Noël, prennent le train ou l’avion quand la neige et le verglas le permettent. Pour une majorité, 67%, le gouvernement fédéral agit dans ce domaine de manière adaptée. Pour 18%, il surréagit et seuls 10% estiment qu’il n’en fait pas assez.
Autre exemple: Les Allemands ont traditionnellement peur pour leur emploi et leur niveau de vie. Or en novembre, cette attitude s’est un peu modifiée: ils envisagent 2011 avec un optimisme qu’ils n’avaient plus manifesté depuis longtemps. Comme la croissance économique est de retour, que le chômage baisse et que les ministres parlent de nouveau de plein emploi, il n’y a plus qu’un Allemand sur trois qui craint de se retrouver subitement à la rue.
En août, 44% redoutaient le chômage. En novembre, deux tiers des Allemands ­craignent que la dette publique échappe à tout contrôle. Mais ils sont 5% de moins qu’en août. On observe la même tendance en ce qui concerne les retraites. 57% doutent qu’elles soient garanties, c’est 3% de moins qu’en été. De quoi avons-nous encore peur? Des catastrophes naturelles, que les enfants ne bénéficient pas d’une formation satisfaisante et soient victimes de criminels, que les poli­tiques soient dépassés.
C’est à peine croyable. Il existe une étude allemande des peurs publiée régulièrement pas les Assurances R+V de Wiesbaden et qui nous donne des aperçus inquiétants relatifs aux sujets tabous des Allemands. Après l’avoir lue attentivement, on sait avec certitude que nous sommes un peuple peureux. C’est en Saxe-Anhalt que les craintifs sont les plus nombreux. 63% redoutent l’avenir. La dernière fois qu’ils ont éprouvé des ­craintes, c’est lorsque la «nouvelle économie» s’est effondrée, réduisant considérablement la richesse nationale.
Mais revenons à 2011. La plupart des Allemands, mais moins les Bavarois et les Berlinois, continuent de redouter les épizooties comme la grippe aviaire ou l’ESB, de même que les risques nucléaires. Cependant, un ar­ticle récent d’un site Internet du nom de news.de affirme que la «peur allemande» est une notion péjorative d’origine anglo-saxonne et qu’elle est infondée.
Cet article cite Klaus Heilmann, spécialiste du risque: «Il est rare que le citoyen ait de l’influence sur la situation écono­mique. Et bien que le risque de mourir au cours d’un voyage en avion soit extrêmement ­faible – c’est le cas d’à peine un passager sur trois millions – 38% des Allemands souffrent d’aviophobie.»
Les Allemands succombent de plus en plus à l’erreur de croire qu’ils peuvent réduire les risques courants par leur comportement. Pour Heilmann, la partie la plus dangereuse d’un voyage en avion est le déplacement vers l’aéroport, mais les Allemands sont d’un autre avis: en effet, 85% d’entre eux ont une assez haute opinion de leur manière de conduire. Et pourtant, en moyenne, 11 personnes meurent chaque jour sur les routes allemandes.
Et il existe aussi l’étude longitudinale «Deutsche Zustände» (Situation allemande) publiée par Wilhelm Heitmeyer, de l’Institut de recherches interdisciplinaires sur les conflits et la violence (Université de Bielefeld). Ce scientifique renommé constate que le climat social du pays est de plus en plus dominé par l’indifférence. La majorité des Allemands rejettent les étrangers, surtout lorsqu’ils ne font pas partie des forces vives du pays. En outre, il apparaît que l’attitude des gens aisés surtout est devenue plus agressive à l’égard des gens qui prennent des vacances, des chômeurs de longue durée et des sans-abri. Pour Heitmeyer, cela s’explique par la crise financière et économique. De plus en plus de personnes aux revenus élevés s’estiment insuffisamment payées.
Mais revenons à la politique. Une tendance nette pour 2011 est l’augmentation du nombre des citoyens en colère («Wutbürger»). Son prototype a rompu avec ses élus traditionnels. Il ne vote plus pour eux, combat les décisions des politiques aux niveaux communal, régional et fédéral et refuse tout ce sur quoi on ne lui a pas demandé son avis. Il se sent ignoré, méprisé. La domination des experts et des bureaucrates est devenue pour lui inac­ceptable. C’est pourquoi il descend dans la rue en revendiquant pour lui avec force l’article 20-2 de la Loi fondamentale qui stipule que «tout pouvoir d’Etat émane du peuple». Il exprime sa colère de manière plus ou moins spectaculaire au Schlossgarten de Stuttgart, à Gorleben, près des nouvelles pistes d’aéroport, devant le Reichstag ou la Chancellerie à Berlin, aux abords des centrales nucléaires et des lieux de réunion des Conférences sur la sécurité.
Le Spiegel a parlé du phénomène en parlant, dans le style typique des politologues, de «divorce entre la classe politique et la population. […] Les spécialistes hésitent encore à évoquer le diagnostic sévère selon lequel la stratégie de dépolitisation utile du peuple est sur le point d’échouer». En d’autres ­termes, de plus en plus de citoyens insatisfaits se rebellent, se voient confrontés à d’importants déploiement de policiers et rejoignent le camp de ceux qui ont ras-le-bol de la politique.
Cet affrontement entre des matraques et des canons à eau d’un côté et des «citoyens en colère» n’a-t-elle pas toujours existé, en tout cas depuis mai 1968? Aujourd’hui, les choses sont différentes, et elles le resteront sans doute en 2011. Jamais les membres de la majorité jusqu’ici silencieuse n’ont manifesté en si grand nombre et jamais encore on n’a pu en considérer si peu comme des criminels.
Bref, la «République des anti» («Dagegen-Republik», terme forgé par le Spiegel) s’oppose au creusement du lit de l’Elbe près de Cuxhaven, à la centrale à charbon Datteln 4, à la construction de la mosquée de Mönchengladbach, au pont de la vallée de la Moselle près d’Urzig, au pont sur le Fehmarnbelt entre l’Allemagne et le Danemark, à l’Elbphilharmonie de Hambourg, aux couloirs aériens du projet d’aéroport de Berlin-Brandebourg, au développement de l’autoroute urbaine 100, à la ligne ICE Hambourg-Brême et aux jeux Olympiques d’hiver de Garmisch-Partenkirchen.
Cela ne signifie pas nécessairement que les villes vont être en guerre. La désobéissance civile manifestée sur une large échelle ­suffit à faire naître une autre république. Si ce n’est qu’une question d’idéologie, d’intégration des étrangers, il y a Thilo Sarrazin, mais la plupart des autres sujets n’ont pas encore trouvé leur idéologue en chef. Les extré­mistes de droite sont – Dieu merci – trop bêtes pour cela et les gauchistes n’ont pas une influence assez forte. Et il existe de moins en moins de points communs avec Westerwelle et consorts.
L’époque reste passionnante et l’année 2011, avec ses nombreuses élections parlementaires régionales (également à Berlin) et les 17 millions d’électeurs appelés à se prononcer, nous réserve plein de surprises. Hans-Ulrich Jörges, maître à penser du magazine Stern, n’a-t-il pas écrit récemment «Les liens entre le peuple et la politique se déchirent. Un sentiment de malaise se répand: la démocratie a-t-elle échoué?»
Un sujet explosif de 2010 va encore plus agiter les esprits en 2011: la guerre en Afghanistan. Oui, vous avez bien lu: la guerre en Afghanistan. A la mi-décembre, la Chancelière, lors de sa visite surprise du camp de Kunduz, a tenu des propos inédits et naïfs après s’être plongée dans les livres d’histoire: «La situation présente ne fait pas seulement penser à une guerre, vous [les soldats de la Bundeswehr] menez des combats qui sont véritablement ceux d’une guerre. C’est pour nous une expérience toute nouvelle. Nous ne connaissions cela que d’après les récits de nos parents sur la Seconde Guerre mondiale.» Pourquoi cela fait-il tellement penser à une satire?

Que se passe-t-il en Afghanistan?

En 2009 et 2010, j’ai organisé avec d’autres personnes des séminaires sur l’Afghanistan et j’ai eu l’occasion d’entendre pendant des ­heures les arguments de l’Armée. Depuis, je sais ce que personne ne nous avait bien expliqué. Par guerre, on entend une situation où deux camps se déclarent la guerre et la mènent avec des combats. En 2011, il sera donc encore question de relever le gant. Cette attitude est le propre d’une pensée profondément bureaucratique et elle me rappelle la célèbre remarque de Donald Rumsfeld selon laquelle l’adversaire ne portait même pas d’uniforme.
Ceux qui pensent ainsi ne peuvent gagner aucun des conflits asymétriques de notre temps. Ils ont la nostalgie des champs de bataille où s’affrontaient les armées de manière ordonnée. Lorsqu’un adversaire frappe dans l’obscurité, c’est un terroriste; s’il envoie des kamikazes, il n’a pas droit au statut de prisonnier de guerre.
4700 Allemands se battent dans l’Hindu-Kuch contre des hommes qui n’ont jamais vraiment représenté un danger pour nous et jamais notre chance de les vaincre n’a été aussi faible. Et le tout récent bilan politique appelé cyniquement «Fortschrittsbericht» (Rapport d’étape, littéralement: Rapport sur les progrès réalisés) n’est pas de nature à nous dissimuler la réalité. Le fait est que les Américains commenceront de retirer leurs troupes en juillet 2011. Au milieu de 2011, la FIAS va confier aux Afghans la responsabilité de la sécurité des premières pro­vinces. Les contingents nationaux du Canada, de Pologne, de Grande-Bretagne et des Pays-Bas sont rentrés depuis longtemps ou sur le départ. Comme souvent, nous allons suivre la tendance majoritaire et quitter le pays en 2014. Les seuls soldats occidentaux qui resteront là-bas accompliront des missions de formation.
Et finalement, tout cela aura été une perte de temps et d’argent. Pour la seule guerre en Afghanistan, les Américains ont dépensé 377 milliards de dollars. S’ils restaient encore dix ans, ils devraient, selon des calculs du Pentagone, dépenser 889 milliards supplémentaires. Une somme inimaginable dont le pays a besoin dans tous les secteurs.
Etant donné la stratégie de retrait clairement définie, les islamistes peuvent attendre calmement 2014. Après, le pays leur appartiendra de nouveau. Hamid Karzai mène déjà d’intenses négociations sur la participation de ses ennemis mortels au gouvernement. Il n’a pas le choix car au bout de près de 10 ans de guerre, seuls 9 des 300 districts gouvernementaux peuvent être considérés comme pacifiés. En ce début de 2011, les insurgés, talibans ou autres, sont déjà maîtres de plus de 70% du pays.
Qui d’autre pourrait encore vouloir faire la guerre? L’Irak ne se stabilisera pas en 2011. Au contraire. Le retrait des troupes améri­caines qui ont échoué crée de nouveaux fronts et de nouvelles luttes pour le pouvoir. La même chose vaut, au sens figuré, pour l’Iran. Je ne crois pas que les mullahs pourront ou voudront achever la construction de la bombe nucléaire. Ils continueront à jouer au chat et à la souris avec l’Occident et à le provoquer jusqu’à ce qu’on les attaque. La guerre secrète avec l’Iran a commencé depuis longtemps. Parmi ses signes visibles, on compte les spécialistes du nucléaire disparus ou assassinés, les officiers supérieurs et les techniciens passés à l’ennemi, les attentats sanglants.
Un bon tuyau: Mohsen Fakhrizadeh, professeur de physique nucléaire à Téhéran et personnage clé du projet d’armement devrait être la prochaine cible. Les Iraniens le savent et lui assurent une protection très étroite. Dans une année, nous saurons quel camp a gagné.
En revanche, la situation paraît très sérieuse en Asie du Sud-Est. Depuis 60 ans, les Coréens du Nord et ceux du Sud sont remplis de haine les uns pour les autres. Les puissances protectrices sont la Chine et les Etats-Unis. Maintenant, les incidents graves se multiplient de nouveau, des manœuvres destinées à provoquer le Nord ont lieu. Il y a là un baril de poudre de première qualité.
En janvier, on va essayer d’éteindre un ancien foyer de crise en créant un pays indépendant: le Sud-Soudan, 193e Etat sur la liste encore ouverte des pays membres des Nations Unies. Les spécialistes de la région sont sceptiques.

Qu’est-ce qui nous attend encore en 2011?

L’économie devrait continuer à se redresser, mais rien ne sera simple. Après la Grèce, c’est l’Irlande qui s’est effondrée. Maintenant la Hongrie, l’Espagne et le Portugal sont au bord du gouffre. Les Européens de l’Est tremblent et tentent de prendre leurs distances à l’égard des anciens pays de l’UE en mauvaise posture. Ils voient leur prochaine grande chance dans l’ouverture des marchés du travail allemand et autrichien le 1er mai 2011.
Le sujet dominant de l’UE en 2011 sera le sauvetage de l’euro. S’il réussit, ce sera uniquement grâce à une réduction des droits souverains des Etats membres et à grand frais. Une des préoccupations dominantes des Allemands est qu’ils devront payer pour les montagnes de dettes des autres. De toute façon, l’euro crée une Europe à deux vitesses faite d’un noyau assez stable et d’une périphérie faible.
Un commentaire de l’«Handelsblatt» est plus qu’inquiétant: «Ainsi, la fin de l’euro pourrait donner le coup de grâce au système bancaire qui est de toute façon chancelant, parce que cela provoquerait probablement une ruée sur les banques. […] Les gens essaieraient de mettre leur argent en sûreté afin d’empêcher que leurs économies ne soient converties dans la nouvelle monnaie qui serait dépréciée sur les marchés des de­vises. En outre, la fin de l’euro pourrait entraîner une cascade de faillites d’Etats …» Une horreur!
Dans quelle situation se trouvent ceux qui ont une autre monnaie? Les Etats-Unis se préparent, pour 2011, à un gel total des sa­laires. En raison du succès des Républicains lors des élections de novembre dernier, les deux forces politiques dominantes du pays se bloqueront mutuellement. En raison de la gigantesque dette souveraine, 14 000 milliards de dollars, qui représente 95% du PNB, Obama n’a aucune marge de manœuvre. Ses chances d’être réélu en 2012 diminuent.
Les puissances asiatiques dominantes ne cessent de gagner du terrain. En 2011, la Chine prendra la place des Etats-Unis en tant que premier pays producteur de biens de consommation du monde et la compétition entre la Chine et l’Inde a déjà commencé.
Il y a douze ans est né le six milliardième habitant du monde, un garçon de Sarajevo. En 2011, on s’attend à ce que la population mondiale atteigne les 7 milliards. Il est probable que les sujets malaimés de l’explosion démographique et du changement climatique reviennent par conséquent sur le tapis.

Y a-t-il des nouvelles positives?

Le 9 mai, nous serons à nouveau recensés. Ce recensement, qui devrait coûter 710 millions d’euros, va s’effectuer si discrètement que beaucoup ne vont pas s’en rendre compte. Seuls 7,9 millions de citoyens pris au hasard répondront aux questions. On pourra extrapoler les résultats à l’ensemble de la population. On devrait finir par établir le nombre total d’habitants de l’Allemagne. Les spécialistes craignent une réduction possible de 1,3 million de personnes, dont ½ million d’étrangers qui ne sont plus là (ou n’ont jamais été là). Si ce recensement révélait que la Hesse n’a plus 6 millions d’habitants, le Land perdrait un siège au Bundesrat. Cologne pourrait perdre son statut de ville de plus d’un million d’habitants, Hanovre descendre en dessous du demi-million d’habitants. Cela lui ferait perdre des subventions et, en dernière analyse, entraînerait une diminution du traitement du maire.
Mais voici du positif: Gorbatchev va avoir 80 ans en mars et Obama fêtera son cinquantième anniversaire. Il y a 100 ans, en juillet, les premiers amateurs d’opéra se rendaient en pèlerinage à Bayreuth. Le 17 mai, à Leipzig, commencera le festival Mahler à l’occasion du centenaire de la mort du compositeur autrichien. A partir du 26 juin commencera, en Allemagne, la Coupe du monde de football féminin, qui devrait durer 3 semaines.
Il y a exactement 25 ans, le monde pouvait se rendre compte de ce que représentait une catastrophe du nucléaire civil lors de l’explosion d’un réacteur à Tchernobyl. Un anniversaire qui devrait constituer un sérieux avertissement.
Qui occupera tout particulièrement le devant de la scène en 2011? Les journaux nous fournissent déjà quelques nouveaux noms: Mario Götze, par exemple, star montante du Borussia Dortmund. Le 29 avril, une certaine Kate Middleton épousera, sauf imprévu, son ami William, né Windsor, et portera dès lors le nom de princesse ­Catherine.
Le monde est beaucoup moins renseigné sur Xi Jimping. Le 18 octobre 2010, il a été nommé vice-président de la Commission militaire centrale du Parti communiste chinois. C’est habituellement une étape sur la voie directe menant à la tête de l’Etat. Cet homme de 57 ans sera en 2011 l’homme le plus puissant du pays qui sera bientôt le plus puissant du monde.
Le projet Stuttgart 21 devrait trans­former politiquement le Land de Bade-Wurtemberg. Le 27 mars, les bureaux de vote vont s’ouvrir à tous les citoyens. Les Verts passent pour porteurs d’espoir. Le président de leur groupe parlementaire Winfried Kretschmann pourrait devenir le prochain ministre-président du Land. Cela affaiblirait sensiblement la coalition fédérale «noire-jaune».
Qu’est-ce qui intéresse le simple citoyen? Ses vacances et ses revenus. Ces derniers dépendent de l’évolution économique et ici – on me connaît! – je ne vais pas me pro­noncer définitivement. Alors que les jours fériés 2010 ont passé pour défavorables aux salariés, p. ex. le week-end de Noël, la situation sera assez différente en 2011. Les spécialistes ont calculé qu’avec 14 jours fériés, on arrive à 6 semaines de vacances. Mais sur ce point, il existe ici aussi un clivage entre le Nord et le Sud. C’est la Bavière, le Bade-Wurtemberg et la Saxe qui ont le plus grand nombre de jours fériés.
Mais, tout bien réfléchi, cela ne nous concerne pas vraiment.    •
(Traduction Horizons et débats)

Wilhelm Dietl

Journaliste allemand né en 1955 et spécialiste, depuis plusieurs décennies, des Services secrets, du Proche-Orient et du terrorisme. Il est notamment l’auteur de 17 ouvrages.