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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°6, 11 février 2013  >  Le système dual de la formation professionnelle – une aubaine pour la jeunesse dans tous les pays [Imprimer]

Le système dual de la formation professionnelle – une aubaine pour la jeunesse dans tous les pays

Marianne Wüthrich, docteur en droit

Des entreprises mondiales résidant en Suisse auraient besoin de jeunes lycéens et d’universitaires, car les apprentis ne leur rendraient pas service – ainsi s’est prononcé récemment un cadre d’un laboratoire d’idées de grandes entreprises suisses. C’est pourquoi le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur devrait être augmenté «à tout prix» en Suisse comme en Allemagne.
En tant qu’enseignante d’école professionnelle en Suisse, avec beaucoup d’expérience professionnelle, je tiens donc à mettre fortement en garde de vouloir minimiser, même pas d’un seul petit iota, l’importance du système dual de la formation professionnelle pour l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. Non pas que je veuille priver les jeunes du baccalauréat ou des études universitaires, après tout je possède également un diplôme universitaire. Mais je ne tolérerai pas que quiconque fasse de vagues allusions, d’une manière ou d’une autre, qu’une carrière universitaire aurait une valeur plus précieuse pour le jeune même ou pour l’économie qu’une formation professionnelle.
Il est un fait que l’économie suisse se compose de plus de 90% de PME (petites et moyennes entreprises) dont l’importance pour notre pays est d’autant plus importante que ceux des grandes entreprises mondiales qui ne sont souvent pas liées avec la Suisse, mais changent leur siège du jour au lendemain d’un pays à l’autre ou d’un continent à l’autre. Il est également un fait qu’en Suisse, en Allemagne et en Autriche, le chômage des jeunes est de loin le plus bas par rapport aux autres Etats européens. Cela prouve que l’économie n’a justement pas besoin de davantage de diplômés de l’enseignement supérieur mais que les pays européens ont avant tout urgemment besoin de ceci: de beaucoup de coopératives ou d’autres petites entreprises qui s’occupent des jeunes et qui forment des apprentis. 80% des adolescents suisses font un apprentissage professionnel – ce qui serait possible également ailleurs, cependant seulement par un soigneux travail innovateur et avec beaucoup d’adultes assumant leur responsabilité de contribuer à l’éducation des jeunes.
Au cours de mon travail à l’école professionnelle, j’ai rencontré des milliers d’apprentis dans des métiers différents qui, pendant leur apprentissage de trois ou quatre ans sous la direction du maître d’apprentissage, sont devenus non seulement des professionnels expérimentés fiables et de qualité, mais également des citoyens responsables et aptes à la démocratie en occupant une place au sein de leurs communes, de leurs associations ou de leurs institutions sociales. Un bon nombre de mes élèves ont fait encore une formation supérieur après leur apprentissage. D’autres ont trouvé leur satisfaction en formant eux-mêmes des apprentis et de transmettre ce qu’ils avaient reçu de leurs maîtres d’apprentissages et de leurs enseignants.
Surtout dans un temps où les jeunes, à part les dangers de l’alcoolisme et de la toxicomanie, doivent également surmonter de nombreuses nouvelles menaces causées par le raz-de-marée numérique pour mûrir et pour devenir des adultes sociales, le soutien que l’on leur offre à l’entreprise formatrice et à l’école professionnelle est d’une valeur irremplaçable.
Veillons à notre apprentissage professionnel et recommandons-le au lieu de nous laisser dévier par des représentants des doctrines néo-libérales.    •

«L’instruction publique est du ressort des cantons»

ev. Depuis le début de l’année, la formation et la recherche universitaires, soumises jusqu’à présent au Département fédéral de l’Intérieur et la formation professionnelle qui se trouvaient jusqu’alors dans le Département fédéral de l’Economie, ont été fusionnées dans le nouveau Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation. Le premier chef du nouveau Secrétariat d’Etat est le Tessinois Mauro dell’Ambrogio. Dans le «Tagesgespräch», diffusé à la SRF 1 le 9 janvier 2013, il a prononcé quelques déclarations éclaircissantes: il a mentionné que, avec la mise en place de ce nouveau Secrétariat d’Etat, il ne s’agissait ni de centraliser le système d’éducation suisse, ni de modifier les compétences constitutionnelles. L’art. 62, paragraphe l de la Constitution fédérale stipule clairement: «L’instruction publique est du ressort des cantons».
Mauro dell’Ambrogio explique son nouveau travail: «Il s’agit d’une réforme administrative interne. Il existe un potentiel d’efficacité. Mais ce n’est pas une réforme du système de formation et de recherche en Suisse. Le système reste le même, les lois restent les mêmes. L’organisation, les structures, les compétences cantonales sont exactement les mêmes.» Et dans un autre passage il dit ceci: «Dans le système de formation en général, les cantons sont actifs sur le plan opérationnel. La Confédération s’occupe essentiellement de la grande distribution d’argent dans le domaine de l’EPF (Ecole polytechnique fédérale), des subventions aux cantons, des projets internationaux etc.»
Il considère être sa tâche avant tout «de veiller à ce que les choses fonctionnent, surtout que le système ne soit pas atteint.» Car «le système n’a pas besoin de révolution, je ne pense pas que ce soit un cas à moderniser. Notre système de formation et notre recherche ont été célébrés dernièrement comme étant les meilleurs du monde.»