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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°17, 4 mai 2009  >  Arrêtons la sentimentalité autour du loup [Imprimer]

Arrêtons la sentimentalité autour du loup

Tout le monde doit compter jusqu’au dernier sou – sauf l’OFEV

par Jürgen Rohmeder, Association pour la défense contre les grands carnassiers, Bitsch VS

Dans Forum 11/08, Hansjakob Baumgartner a parlé de la protection des troupeaux contre les loups par des chiens: «Berne se prépare contre le loup». Un chapitre s’occupe de «problèmes possibles avec les chiens de garde pour les troupeaux». Malheureusement il manque l’indication pour combien de chiens de garde l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) paie des subventions, à partir de laquelle on aurait pu tirer des conclusions sur le succès ou l’échec du programme.
La hiérarchie des valeurs que le conseiller fédéral Leuenberger et l’OFEV nous prescrivent pour nos pâturages et alpages renvoie l’éleveur au troisième rang: le loup et ensuite le chien de garde occupent les premiers rangs. Les concepts d’élevage de petit bétail (estivage, parage de nuit, gardiennage et chien de garde) s’orientent exclusivement au droit naturel et inébranlable du carnassier loup, dont le comportement brutal envers ses proies, sa liberté de mouvement et sa nourriture sont les lois auxquelles l’éleveur devrait s’orienter. L’OFEV décide de l’autorisation de subventions et ainsi indirectement quels alpages ne pourront plus être utilisés pour l’estivage.
Ces nouvelles difficultés sont signifiées aux éleveurs avec forte pression:
•    Les chiens de garde feraient eux-mêmes le «travail» des loups en tuant des agneaux.
•    Les chiens de garde s’éloigneraient du troupeau pour chasser eux-mêmes.
•    Les chiens de garde mordraient les randonneurs ou les forceraient à faire demi-tour; si quelqu’un était blessé, le détenteur du chien risquerait en plus une plainte pénale sans que l’OFEV garantisse une assistance juridique.
•    Si l’éleveur avait un empêchement, son collègue ne pourrait pas s’occuper du troupeau parce qu’il se fait agresser par les chiens de garde.
•    Les besoins des moutons et des chèvres ne serait en considération qu’une fois que les besoins des loups et des chiens de garde seraient satisfaits: si les particularités du mouton au nez noir, de ne brouter en été que tard le soir et jusque dans la nuit amenait des pertes de poids, parce qu’ils doivent être clôturés sur pression de l’OFEV, on attendrait de l’éleveur qu’il change de race.
Depuis quelque temps, plus personne ne prétend que les grands carnassiers feraient du bien à l’environnement en Europe. Pour justifier les victimes que réclame le loup de nous, l’Office fédéral de l’environnement, représenté par le zoologue Christoph Jäggi, déclare le 6 juin 2007, dans une conférence à Brig: «Le loup porte son utilité en lui-même.» Nous lisons que l’«International Union for Conservation of Nature IUCN», l’instance la plus haute mondialement pour la protection des espèces, a placé depuis 2004 le loup, mais aussi l’ours et le lynx, au niveau d’indigence le plus bas en matière de protection. En plus, dans un passé récent, même le traité bernois pour la protection des espèces a tant perdu de son importance qu’il en devient même ridicule. Il n’est en vigueur, à part en Suisse, plus qu’en Norvège, en Islande, en Turquie, en Moldavie, en Tunisie, au Burkina Faso et au Sénégal.
Si la prévention du loup de l’OFEV offrait une protection approximativement sûre, elle se serait imposée dès son début en 2002 depuis longtemps. Il y a eu cependant, dans les seuls alpages valaisans, qui ont été protégés de façon coûteuse, au moins six agressions de loups avec en tout 58 moutons tués.
Il y a donc de bonnes raisons d’introduire un autre ordre politique dans les pâturages:
•    L’élevage et la chasse bénéficient d’une priorité vis-à-vis de la protection des espèces des grands carnassiers.
•    La protection des espèces sera partagée en deux classes selon leur utilité pour l’environnement:
–    des espèces utiles et nécessaires comme par exemple des espèces menacées, des insectes indispensables pour la pollinisation et
–    des espèces souhaitées par une partie de la population pour des motifs esthétiques et sentimentaux comme par exemple les grands prédateurs européens.
•    Il est rare qu’un éleveur surprenne un grand prédateur pendant l’agression de son troupeau. Mais si un éleveur voit un ours ou une bande de loups, il est en danger de mort et il peut s’en défendre en usant des armes. («Etat d’urgence justifié», article 17 du code pénal). Si le troupeau agressé représente une partie essentielle de ses biens, il peut se défendre par les armes («Etat d’urgence excusable», article 18 du code pénal). Pour cette raison il faut accorder un port d’armes aux éleveurs des zones menacées par l’ours ou le loup.
•    Jusqu’à présent, l’Office fédéral de l’environnement a essayé, comme un défenseur du droit pénal, d’empêcher ou de retarder des tirs de loups fautifs. Pour pouvoir, en cas de danger, prendre plus vite des décisions, la compétence en matière d’ordres de tir de loups doit revenir aux seuls cantons.
•    Avec effroi, les éleveurs ont dû prendre connaissance que l’OFEV veut favoriser énergiquement la formation de bandes de loups. Cela signifierait bientôt la fin de l’élevage de petit bétail, mais aussi que le programme RAUS pour le grand bétail devrait être suspendu, car on ne peut pas faire supporter aux éleveurs qu’une bande de cinq loups ou plus tuent un bœuf. Des chiens de garde qui devraient surveiller les moutons et les chèvres sont facilement mis en fuite par une bande de loups. Des louves identifiées comme telles, ce qui est sans doute possible, doivent être soumises à un ordre de tir immédiat par les gouvernements des cantons.
Reinhard Schnidrig, responsable des grands carnassiers à l’OFEV, a donné une interview à la «Neue Zürcher Zeitung», le 14 novembre 2008 sur le thème des grands carnassiers. Le titre: «Honnêtement, personne n’échappe à la fascination.» Mais les éleveurs qui perdent en une nuit d’innombrables moutons ou chèvres à cause d’un loup, peuvent très bien échapper à la fascination. Ils remplaceraient «fascination» par «dégoût» devant un comportement qui ressemble à un massacre allant bien au-delà du besoin de nourriture.    •

Source: Forum Kleinwiederkäuer 3/2009
(Traduction Horizons et débats)