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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°44, 3 novembre 2008  >  Pas d’économie au service de l’homme sans fondement éthique [Imprimer]

Pas d’économie au service de l’homme sans fondement éthique

Un manifeste de kontrapunkt*

par Mario von Cranach, Professeur émérite à l’Université de Berne; Peter Ulrich et Philippe Mastronardi, Professeurs à l’Université de St-Gall

hd. La crise financière actuelle ne surprend pas les observateurs attentifs, même si nombre de médias prétendent le contraire. Nous reproduisons ci-dessous le texte publié en mai dernier par le «Schweizer Rat für Wirtschafts- und Sozialpolitik» (Conseil suisse pour la politique sociale et économique). Un groupe d’économistes renommés venus de toute la Suisse y appelle à opter pour une économie durable et responsable reposant sur un fondement éthique, diamétralement opposée à la doctrine néolibérale dominante.1 L’économie politique doit être au service de l’homme et non de l’enrichissement d’un petit nombre aux frais de la communauté. Une pratique économique sensée et légitime est fondée sur des valeurs et met des valeurs en acte. C’est la seule façon pour l’économie d’atteindre son but: créer de bonnes conditions de vie pour une société équitable et démocratique de libres citoyens. La décrédibilisation et la délégitimation de la finance exigent un changement de paradigme. Ce manifeste est un précieux outil pour entamer cette tâche urgente.

La foi dans le libre marché

A l’heure actuelle, l’organisation écono­mique au niveau national et mondial repose largement sur l’idée qu’un marché «libre», c’est à dire comportant le moins possible de régulations, est le mieux à même de satisfaire les besoins économiques de l’humanité. Le souhait des investisseurs et des entreprises: maximiser leurs profits, devrait suffire à la régulation, sans y adjoindre d’autre contrainte sociale: «La seule responsabilité sociale d’une entreprise, c’est d’accroître ses profits», selon Milton Friedman, l’un des fondateurs de cette idolâtrie du marché. Déréguler, libéraliser, privatiser et réduire autant que faire se peut tout dirigisme social (le moins d’Etat possible), telles doivent être les lignes directrices de l’économie politique et la concurrence est chargée d’«optimiser» tous les processus et tous les résultats. Ce principe du marché doit s’étendre à un maximum de domaines sociaux. L’économie ne doit plus être un élément de la vie sociale; à l’inverse, c’est la société tout entière qui devient la simple résultante de processus économiques. Ou, en termes plus radicaux: «Il n’y a pas de société, il n’y a que des individus.» (Margret Thatcher). La science et la pratique économiques, le monde politique et ses instances ont largement repris cette doctrine.

Une soif illimitée de profit entraîne l’absence de toute morale

Au cours des derniers mois, il s’est avéré plus clairement que jamais que cet absolutisme du marché, lorsqu’il devient le principe dominant de l’organisation économique, n’est pas seulement défaillant, mais porteur de graves dangers pour l’humanité et les sociétés et qu’il entraîne nombre d’acteurs économiques à des opérations hasardeuses, voire amorales ou même délictueuses. La concurrence n’est profitable à la société que si un cadre juri­dique clair lui assigne des limites respectueuses de l’être humain, de la société et de l’environnement. Sinon la recherche du profit peut très vite dégénérer en avidité sans bornes de bénéfices toujours plus élevés, ou en crainte de pertes. Cette avidité anéantit toute prudence et tout scrupule moral; la peur, elle, déclenche des réactions de panique capable de gagner en un éclair des groupes de plus en plus larges et d’entraîner à la catastrophe de vastes pans de l’économie. L’avidité et la peur ne sont donc pas des moteurs appropriés pour l’économie. Les bénéfices sont nécessaires à l’entreprise, mais ils ne doivent pas entrer seuls en ligne de compte. L’économie n’est pas une fin en soi; elle sert à créer de bonnes conditions de vie et une société équitable et démocratique de citoyens libres, celle où nous souhaitons vivre. Et même elle ne peut fonctionner de manière durable que sur la base des principes et valeurs qui fondent la société. En bref: Une pratique économique sensée et légitime est fondée sur des valeurs et met des valeurs en acte.
Heureusement la majorité des entrepreneurs de notre pays pensent toujours ainsi; mais il est temps que la science, la politique et les managers au service des «acteurs globaux» l’acceptent pleinement. Car les trois grandes crises interdépendantes de ces dernières années et de ces derniers mois (crises écologique, financière et alimentaire) sont aussi et avant tout des crises morales. Formulé autrement: ce qu’elles disent, c’est que nous avons perdu le sens de la hiérarchie éthique des choses.
Avec une totale absence de scrupules, on fait de l’argent avec la satisfaction de besoins humains élémentaires. Pour maximiser les profits, on foule aux pieds les principes éthiques fondamentaux ainsi que le respect des autres et l’on se dédouane des conséquences. Et la doctrine de la «main invisible» du marché, censée suffire à tout arranger, sert de justification idéologique.
Mais il n’existe pas de principe ni de système économique susceptible de faire aboutir au bien commun les ambitions égoïstes des acteurs économiques. C’est pourquoi il est absurde de vouloir résoudre tous les problèmes humanitaires, sociaux et écologiques uniquement en prêchant la répétition des vieilles recettes et en appelant à toujours plus de dérégulation du marché et de croissance. L’urgence actuelle, c’est bien plutôt de changer en profondeur notre mode de pensée.

Les crises actuelles sont au fond des crises morales

•    Exploitation illimitée de la nature
La crise écologique, reconnue depuis longtemps et néanmoins trop souvent l’objet de marchandages politiques au service d’intérêts particuliers, est due au fond à une conception désormais indéfendable de l’exploitation des ressources naturelles. Mais elle ne peut être résolue que si tous les groupes sociaux et tous les pays se sentent solidaires et responsables du monde que nous laisserons après nous. Des mesures économiques telles que l’achat de «droits à polluer» dans les pays en développement peuvent avoir tout l’effet «d’incitation technique» qu’on veut, elles ne seront jamais suffisantes, car elles ne peuvent servir d’exemple, n’expriment pas la solidarité de la Suisse et donc n’encouragent pas les pays en développement à s’y associer.
Il faut donc y ajouter chez nous aussi une conscience écologique qui se traduise en actes dans tous les domaines de la vie.

•    Abus des marchés financiers
La tendance à vivre à crédit répandue chez les gens modestes, surtout aux USA, («Consom­mez aujourd’hui, payez demain»), a été honteusement exploitée par des firmes immobilières et des organismes de crédit us américains irresponsables. Ceux-ci ont emballé les gros risques de défaillance des emprunteurs dans des «produits financiers» spéculatifs ingénieusement élaborés, qu’ils ont ensuite, avec l’aide d’agences de notations qui tiraient profit de l’affaire, vendus dans le monde entier à des investisseurs dupés – dont de grandes banques qui en ont acheté pour des milliards et des milliards. La légèreté, indigne de professionnels, avec laquelle ils ont accepté de prendre d’aussi énormes risques ne peut guère s’expliquer que par l’avidité de banquiers d’investissement et de managers fonctionnant au bonus, couplée à l’échec des procédures de contrôle. Pour finir, l’éclatement, depuis longtemps prévisible, de la «bulle immobilière» aux USA et la crainte de lourdes pertes qu’elle a provoquée au sein des institutions financières ont déclenché la crise des subprimes, dont les conséquences de­meurent encore incalculables. Cette grave crise a mis au jour quelques faits scandaleux. Une fois encore les pertes des grandes banques (y compris chez nous) ont été directement ou indirectement socialisées pour éviter l’effondrement du système économique mondial, après privatisation préalable des profits gigantesques réalisés au moyen de ces affaires risquées. En outre, on voit d’une part des centaines de milliers de gens perdre leur logement et des dizaines de milliers leur travail, et d’innombrables citoyens honnêtes ne plus savoir comment survivre, tandis que d’autre part quelques «hedge funds» (fonds spéculatifs) ont gagné des milliards grâce à la crise. Des sociétés qui permettent cela sont des sociétés malades; elles n’ont plus ni sens du collectif ni ciment social. En général des conséquences révélatrices ne tardent pas à se manifester: irrespect croissant de la propriété privée, perte du respect «citoyen» entre couches sociales qui s’éloignent les unes des autres, et en corollaire augmentation de la délinquance, troubles sociaux … Des commissions nationales et internationales travaillent en ce moment à des réglementations destinées à empêcher le retour de pareilles crises, et c’est bien. Mais les réglementations aussi ont besoin d’un fondement éthique, elles doivent s’appuyer sur des valeurs bien ancrées dans la communauté sociale, et si celles-ci n’existent pas, elles seront tôt ou tard contournées et désamorcées. Les amendes ne servent à rien, quand elles sont compensées par l’espoir de gains supérieurs. Quant aux codes de bonne conduite chers au cœur des partisans du libéralisme économique, ils n’engagent que ceux qui sont déjà prêts à bien faire.

•    Spéculer sur les moyens de subsistance d’autrui
Et nous en arrivons à la troisième crise grave, la crise alimentaire, apparemment surgie du néant. Au cours des derniers mois, les prix du blé, du riz et du soja ont augmenté, parfois jusqu’à doubler, et dans de nombreux pays en développement la grande majorité de la population peine à assurer sa subsistance. Les causes en sont une politique agricole et de développement erronée, des catastrophes naturelles, la production d’agrocarburants et pour finir la spéculation sur les denrées alimentaires. Les causes de cette désastreuse évolution sont une fois de plus à rechercher dans l’avidité sans bornes des firmes agroalimentaires mondialisées, soutenues par les pays riches et leur politique orientée vers les intérêts de leur propre économie d’import-export, qui ne comprennent ni ne soupçonnent l’importance, dans les pays peu développés, des agricultures locales de subsistance, moins productives, mais aussi moins sensibles aux variations des prix du marché mondial. Beaucoup de paysans paupérisés ont émigré vers les villes où, ne trouvant pas de travail, ils peuplent désormais les bidonvilles.
Les interactions sont à coup sûr trop complexes pour être exposées ici. Par exemple la concurrence pour accéder aux denrées alimentaires s’accroît du fait de la demande croissante de viande dans des pays tels que l’Inde où la Chine, où l’élevage exige de ce fait plus de céréales. De plus les périodes de sécheresse ou les inondations, sans doute en partie d’origine économique, ont aggravé cet état de choses. Un nouveau facteur est venu s’y ajouter tout récemment: la fabrication de carburants à partir de plantes vivrières, qui a détourné de vastes surfaces agricoles au profit du biodiesel et réduit d’autant la production vivrière. (Les énormes quantités d’eau qu’exige la fabrication des agrocarburants contribuent parallèlement à la survenue prochaine de la crise de l’eau potable). Les déplacements des riches seraient-ils plus importants que la faim des pauvres? Cette tendance est moralement inacceptable et de surcroît dangereuse. De nombreux gouvernements l’ont admis et ont posé des conditions à la production et à la vente des biocarburants.
Mais il y a plus, car l’amoralité de la course au profit revêt des aspects que l’on peut nommer délictueux: des spéculateurs, parmi lesquels même des «hedge funds» et des investisseurs institutionnels tels que les caisses de retraite se sont détournés des marchés financiers qui ne leur offrent pour l’instant pas de perspectives de gains suffisantes pour se précipiter sur le marché des denrées alimentaires. Selon les professionnels, la part de spéculation pure dans le chiffre d’affaires des bourses de denrées atteindrait actuellement (avril 2008) de 50 à 70% pour le cacao et le café, par exemple, et 40% pour le blé. L’augmentation de prix qui en résulte provoque des émeutes de la faim et menace de faire régresser de plusieurs années le dévelop­pement de certains pays. Spéculer sur les denrées alimentaires dans le simple but de faire des profits est à proprement parler un crime contre l’humanité et devrait être puni en conséquence.
Nous tous allons maintenant payer via des contributions nationales et/ou internationales ou le financement d’organismes caritatifs pour atténuer les pires conséquences. Dans ce domaine aussi les profits seront privatisés et les pertes socialisées.

Donc: En l’absence d’une éthique, l’économie s’autodétruit

Cet état de choses inquiète beaucoup de nos concitoyens. Mais s’inquiéter ne suffit pas. Quelles conclusions devons-nous tirer de ces évolutions? Pour nous, rédacteurs ou signa­taires de ce manifeste, la réponse est claire:
Il s’agit de reconnaître enfin que toute économie au service de la vie exige des fondements moraux. Sans carotte et bâton bien choisis, autrement dit si la politique n’établit pas de cadre et de limites adéquats, jamais le marché n’offrira à tous une vie digne d’un être humain et des chances équitables. Si au lieu de cela l’économie dégénère en combat de tous contre tous (et en droit du plus fort), elle détruit les fondements mêmes de sa légitimité et de la confiance qu’on lui accorde – et donc les citoyens perdront le goût de la coopération ainsi que le sens de la solidarité. L’économie de marché et la concurrence ne sont pas une fin, mais un moyen au service du bien commun, ce qui exige du fairplay et un minimum de justice sociale. Une culture économique au sein de laquelle l’égoïsme supplante la justice produira inévitablement de graves crises à répétition. Ce que nous vivons aujourd’hui n’est rien d’autre que les symptômes de cette autodestruction économique et sociale.

Notre appel

Nous sommes tous responsables, mais ceux à qui nous adressons cet appel plus encore que les autres.
Nous appelons les sciences économiques et leurs représentants à reconnaître l’importance des principes éthiques de la civilisation comme fondements de processus écono­miques au service de la société, de leur accorder systématiquement une place dans les modèles économiques aussi bien théoriques que politiques qu’ils proposent et de les transmettre aux étudiants de la branche. «Davantage de marché» ne doit plus passer pour un précepte incontestable dans sa totalité; les chances et les avantages, mais aussi les risques et les inconvénients qu’offre le principe du libre marché doivent être exposés sans parti pris (par exemple le ralentissement des processus boursiers ou les possibilités d’empêcher des spéculations nuisibles pour le corps social ainsi que d’autres problèmes encore liés à la crise actuelle). Nous appelons les groupements d’intérêts économiques à prendre en compte dans leurs politiques les fondements éthiques de l’action économique et le bien public au lieu de se limiter à leurs intérêts particuliers, et de proposer à leurs membres des attitudes qui vont dans ce sens. C’est le seul moyen pour eux de regagner aussi la crédibilité qu’ils ont perdue dans de larges couches de la population (que l’on pense à l’attitude ouvertement partiale de certains d’entre eux au sujet des importations parallèles**).
Nous appelons les gouvernements au niveau fédéral et cantonal à adosser leur action à des principes d’éthique économique so­lides, de répondre honnêtement aux demandes justifiées d’Etats ou de régions économiques «amis» (problèmes liés à la fiscalité) et, lorsqu’ils prennent des décisions de politique économique, d’accorder au bien commun, y compris au niveau mondial, l’attention qu’il mérite (songeons à la politique agricole); de s’engager à l’échelon national et international pour imposer aux organisations internationales (par exemple l’OMC) le respect des principes éthiques et une meilleure coordination (par exemple entre l’OMC et l’OIT, la FAO et l’OMS) et d’œuvrer pour que toute action antisociale (par exemple la spéculation sur les denrées alimentaires) soit mise à l’index et poursuivie par la communauté internationale.
Bien sûr, nos exigences ne rendent pas l’action plus facile et nous le savons. Mais ce ne sont pas les réflexions éthiques qui créent des situations conflictuelles! Elles se contentent de nous faire prendre conscience que l’agir économique est au centre des conflits de valeurs et d’intérêts sociaux – rien que de très normal. Et ce sont elles qui nous permettent d’agir raisonnablement face à ces conflits. Quel autre moyen auraient les citoyens adultes d’une société moderne, libre et démocratique de les résoudre à l’amiable et «durablement»? Nous sommes convaincus qu’une économie de marché disposant de solides fondements éthiques, respectueuse de l’homme, de la société et de l’environnement est la plus performante à moyen et long terme, y compris dans un cadre mondialisé.    •

Traduit par Michèle Mialane, révisé par Fausto Giudice, www.tlaxcala.es
**    Importations parallèles: contrefaçon légale de produits dits gris [NdT]

1    Le manifeste de kontrapunkt a été publié le 11 mai 2008 et se trouve sur www.rat-kontrapunkt.ch. Sur le même site on trouve la prise de position cynique et arrogante d’Avenir Suisse, le think tank suisse fondé et financé par la haute finance. Les économistes la réfutent avec objectivité.

Points fondamentaux du Manifeste

En résumé, voici les points fondamentaux de notre Manifeste du 11 mai:
1.    La doctrine actuellement dominante, connue du public sous le nom de «néolibérale», du «libre» marché capitaliste délie l’activité économique de toute obligation éthique autre que le respect de la légalité; elle propage et légitime une re­cherche illimitée et égoïste du profit. Beaucoup sont désormais acquis à ce comportement.
2.    Les causes des trois grandes crises économiques et sociales actuelles (écologique, financière et alimentaire), ainsi que leurs effets, sont liés.
3.    L’une de ces causes est à rechercher dans l’idéologie néolibérale; ses consé­quences: peur, cupidité et amoralité ont contribué de façon non négligeable à leur déclenchement.
4.    Le petit nombre qui a profité de ces crises en a retiré d’énormes bénéfices, maintenant privatisés; les énormes moyens qui sont et seront à l’avenir nécessaires pour maîtriser et atténuer leurs conséquences sont exigés de la communauté; ils sont «socialisés»
5.    Nous fondant sur ces conclusions, nous invitons le monde politique et des sciences sociales, les groupements d’intérêts économiques et les entrepreneurs à recon­naître la nécessité d’un fondement éthique de l’agir économique et politico-économique et de prendre les mesures concrètes qu’il exige.

*kontrapunkt, le «Schweizer Rat für Wirtschafts- und Sozialpolitik» (Conseil suisse pour la politique sociale et économique), qui compte actuellement 22 membres a été formé à l’initiative du «Netzwerk für sozial verantwortliche Wirtschaft» (Réseau pour la responsabilité sociale dans l’économie). Ce groupe cherche à approfondir le débat politique public, souvent insatisfaisant et très orienté, au moyen de contributions interdisciplinaires reposant sur des bases scientifiques. kontrapunkt voudrait ainsi mettre en lumière des aspects souvent ignorés et apporter de l’objectivité dans le débat. Ce texte a été signé par les membres suivants de kontrapunkt: Prof. Dr. Gabrielle Antille Gaillard, économiste, Université de Genève; Prof. Dr. Klaus Armingeon, politologue, Université de Berne; Prof. Beat Bürgenmeier, Université de Genève; Prof. Dr. Jean-Daniel Delley, politologue, Université de Genève;
Gret Haller, Dr. en droit, Université de Francfort sur le Main; Prof. Dr. Hanspeter Kriesi, politologue, Université de Zurich; Prof. Dr. Franz Schultheis, sociologue, Université de St. Gall; Prof. em. Dr. Peter Tschopp, économiste politique, Université de Genève; Prof. Dr. Karl Weber, sociologue, Université de Berne; Daniel Wiener, MAS-Kulturmanager, Bâle; Prof. em. Dr. Hans Würgler, économiste politique, EPFZ.

Contact: Geschäftsstelle kontrapunkt, c/o ecos, Elisabethenstr. 22, 4051 Basel, Daniel Wiener,
Tel. +41 61 205 10 10; www.rat-kontrapunkt.ch; mail: info@rat-kontrapunkt.ch
Outre les membres de kontrapunkt, notre manifeste a été signé par les professeurs des universités suisses de sciences humaines et sociales suivants:
Prof.  Alsaker Françoise, Université de Berne; Prof. Back Andrea, Université de St. Gall; Prof. Becchi Paolo, Université de Lucerne; Prof. em. Beck Eugen Alexander, Université de Berne; Prof. Bortis Heinrich, Université de Fribourg; Prof. Cattacin Sandro, Université de Genève; Prof. Dachler Peter, Université de Genève; Prof. Fahrni Fritz, ETH Zurich; Prof. Gerhard Anselm, Université de Berne; Prof. Guski Andreas, Université de Bâlel; Prof. Hänggi Yves, Université de Zurich; Prof. Hirsig René, Université de Zurich; Prof. Hunkeler Thomas, Université de Fribourg; Prof. Jonas Klaus, Université de Zurich; Dr. Klapproth Danièle, Université de Bâle; Prof. Kollmar-Paulenz Karénina, Université de Berne; Prof. Korenjak Martin, Université de Berne; Prof. Krüger Oliver, Université de Fribourg; Prof. Loosli-Buschor Andrea, Université de Fribourg; Prof. Mäder Ueli, Université de Bâle; Prof. Maercker Andreas, Université de Zurich; Prof. Manzotti Emilio, Université de Genève; Prof. Mariaux Pierre Alain, Université de Neuchâtel; Prof. Marti Urs, Université de Zurich; Prof. Mathieu Jon, Université de Genève; Prof. Mattioli Aram, Université de Lucerne; Prof. Moretti Bruno, Université de Berne; Prof. Müller Markus, Université de Berne; Prof. Reichenbach Roland, Université de Bâle; Prof. Robinson Alan, Université de St. Gall; Prof. Schnell Rüdiger, Université de Bâle; Prof. Sczesny Sabine, Université de Berne; Prof. Solèr Clau, Université de Genève; Prof. Tanner Carmen, Université de Zurich; Dr. Thielemann Ulrich, Université de St. Gall; Prof. Varone Frédéric, Université de Genève; Prof. Winiger Bénédict, Université de Genève; Prof. Wunderer Rolf, Université de St. Gall (16/05/08)