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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°18, 20 mai 2013  >  «L’Europe peut beaucoup apprendre de l’Amérique latine» [Imprimer]

«L’Europe peut beaucoup apprendre de l’Amérique latine»

Une décennie perdue pour l’Amérique latine: réflexions au sujet du consumérisme, du service de la dette et des droits de l’Amérique latine

Interview de Rafaël Correa, président de l’Equateur, accordé à Harald Neuber, weltnetz.tv

weltnetz.tv: Monsieur le Président, des centaines de milliers d’Européens souffrent actuellement des effets de la crise de l’Euro, notamment dans les pays du Sud de l’UE: la Grèce, Chypre, l’Espagne. Alors que l’UE s’accroche aux vieilles recettes, votre gouvernement propage le concept du «bien vivre». Beaucoup de citoyens de l’UE se posent justement cette question: comment vivre de la bonne façon? Et surtout: comment un gouvernement peut-il garantir le «le bien vivre»?

Le Président Rafaël Correa: A vrai dire, personne ne peut le garantir, mais on peut en poser les fondements. Ce n’est pourtant pas un concept de mon gouvernement, mais des indigènes. A l’origine, il provient du peuple Aymara en Bolivie. Il a été aussi adopté par les membres des Quichua en Equateur. Dans cette langue, cela s’appelle «Sumak Kawsay». Il s’agit là de vivre en toute dignité, sans aspirer à toujours plus de richesse. Il s’agit de vivre en harmonie avec la nature et son prochain. C’est à partir de cette position des indigènes que se développe la critique de notre gouvernement envers le modèle de consommation des pays occidentaux. Nous aspirons aux mêmes valeurs afin que nos populations puissent vivre en toute dignité, sans aspirer à toujours plus, mais aussi sans connaître le grave manque, dans lequel une grande partie de la population équatorienne et d’Amérique latine est confinée aujourd’hui encore. Le but est de se réaliser soi-même, en harmonie avec les autres cultures et avec la nature.

Lors de votre visite à Berlin vous vous êtes aussi préoccupé de la crise de l’Euro. Lors d’une conférence à l’Université Technique (TU) de Berlin vous avez dit que l’Amérique latine avait déjà suffisamment souffert sous ce que l’Europe vit actuellement. Est-ce que l’Europe peut apprendre de vous?

Cela dépend si le but poursuivi est de surmonter la crise rapidement et avec des contraintes minimales pour la population. Dans une telle situation, il s’agit naturellement d’abord des erreurs qui ont été commises: par exemple lors de l’introduction de l’Euro ou par le manque de réajustement de la productivité et des salaires. Mais si la volonté existe de maîtriser cette crise sans grand dommage pour les citoyens normaux, l’Europe peut beaucoup apprendre de l’Amérique latine. La première leçon est de ne pas faire les mêmes erreurs que nous avons faites. Car les mesures prises en Amérique latine ont prolongé et aggravé la crise. Et nous observons justement la même politique actuellement en Europe.

Mercredi, vous avez rencontré la chancelière Angela Merkel à Berlin. Avez-vous l’impression que l’Allemagne et l’Europe sont à l’écoute de l’Amérique latine?

Vous savez, en général je ne donne pas de conseils tant que l’on ne me le demande pas. Mais à l’Université de Berlin on nous a proposé le sujet «voies pour sortir de la crise». Nous avons donc pour cela comparé quelques crises en Amérique latine avec les problèmes actuels en Europe. Les ressemblances sont frappantes. Au début des années 80, nous avions aussi une crise d’endettement. Elle venait du fait que le capital financier international nous a pour ainsi dire imposé des emprunts. Et lorsque la crise est arrivée, nous nous sommes trouvés face au problème du surendettement. Dans beaucoup de cas cet argent superflu des marchés financiers a été versé à des dictatures sans aucun contrôle social ou sans légitimation démocratique. Lorsque la crise s’est développée, le Fond monétaire international est arrivé avec ses soi-disant paquets d’aide. Est-ce qu’il s’agissait de surmonter cette crise? Non, il s’agissait pour lui de garantir le remboursement de ces dettes immenses. C’est pour cela que la résolution de la crise a été retardée de plus de dix ans. Aujourd’hui on parle de la décennie perdue pour l’Amérique latine. L’Equateur, par exemple, a démarré dans les années 90 avec le même revenu par tête que ce pays avait déjà enregistré en 1976. Et tout cela parce que l’on a servi les intérêts des banques et non pas les intérêts des populations. Nous voyons cette erreur aujourd’hui aussi en Europe.

Un nouveau dialogue entre les pays du Nord et du Sud est-il nécessaire? L’ONU ne peut apparemment pas remplir cette fonction.

La leçon est pourtant et cela je l’ai dit à la TU de Berlin, que l’Europe doit réfléchir aujourd’hui sur l’économie politique. Il y a dans cette crise de grands problèmes politiques, pas de problèmes techniques. Il s’agit de savoir qui a le pouvoir dans la société. Ne nous voilons pas la face: en Equateur aussi, la haute finance a dicté la politique par le passé.
C’est, je crois, le grand défi de l’humanité au XXIe siècle: que les êtres humains reprennent le contrôle sur le capital. L’être humain est finalement devenu un autre instrument supplémentaire de l’accumulation du capital. Voyez-vous, il n’y a pratiquement plus d’Etats, mais seulement des marchés. Je vois dans le traitement de la crise de l’Euro, justement tout ce qui s’est passé en Amérique latine dans les années 1980 et en Equateur lors de la grande crise de 1999. Tout était orienté selon le capital, non pas selon l’être humain.

Ces dernières années, en Amérique latine, se sont créées de nombreuses alliances comme la Celac ou l’Alba. Comment est-ce que cela a modifié la politique internationale et comment peut-on influencer l’architecture financière?

Cela peut changer beaucoup de choses. Nous développons ces projets pas à pas et nous en avons déjà atteint beaucoup. L’objectif de l’Union des Etats d’Amérique du Sud, l’Unasur, depuis sa création en 2008, va bien au-delà de ce que l’Union européenne a développé dans le même laps de temps, par exemple dans le commerce. Il est tout de même étonnant de voir comment 27 pays avec des sujets et des cultures politiques différentes, des religions et des langues différentes, ont pu s’associer. Et il est tout aussi étonnant de constater que les pays d’Amérique latine avec des langues, des cultures et des systèmes politiques presque semblables n’y soient pas parvenus. Par exemple dans la nouvelle architecture financière régionale, que nous discutons actuellement et que nous développerons, je l’espère, bientôt. Tout cela a déjà commencé avec un nouveau système de compensation dans le commerce.
Pour cette raison nous créons un nouveau système de facturation. Si je dépense 500 millions de dollars américains et le partenaire commercial régional 400 millions de dollars, avons-nous besoin de 900 millions? Non, nous facturons cela réciproquement et nous n’avons plus besoin que de 100 millions. Cela est une chose.
Une autre absurdité est la politique des banques centrales autonomes qui ont sorti les réserves nationales hors du pays. En Equateur, nous avons déjà corrigé cela. Nous parlons ici de 400 milliards de dollars, avec lesquels nous avons financé des pays riches. Pour ces réserves dans leurs banques nous avons reçu seulement 0,5% d’intérêts, peut-être jusqu’à 1%. Mais en échange nous avons dû emprunter de l’argent à des taux d’intérêts de 6 à 7%.
Cela est absurde. Si nous conservons nos réserves dans la région, nous pourrons travailler nous-mêmes avec cet argent. Nous pourrons regrouper les réserves. Nous aurions donc besoin de moins de réserves et les moyens disponibles pourraient être utilisés pour le financement des initiatives régionales. Ce sont des choses évidentes. Ce sont des missions de coordination. En outre, nous travaillons à l’évolution de la «Banque du Sud», une banque de développement, qui prêtera de l’argent pour des projets d’infrastructure et de développement dans des conditions appropriées.

Il y a aussi des résistances contre la politique de la nouvelle gauche en Amérique latine. Au Honduras et au Paraguay, des gouvernements progressifs ont été renversés. Il y avait une tentative de putsch contre votre gouvernement, ainsi qu’en Bolivie et au Venezuela. Est-ce que l’impression que les gouvernements de gauche en Amérique latine n’arrivent pas à créer un consensus politique est réelle?

Comment pouvons-nous atteindre un consensus si nous détruisons justement des siècles de structures établies? Vous avez évoqué cinq tentatives de déstabilisation, dont deux ont réussi. Toutes les tentatives de putsch et de coup d’Etats se dirigeaient contre des gouvernements progressifs. Aucun gouvernement de droite n’était concerné. Cela montre clairement ce qui se passe. Apparemment nous sommes le danger. La démocratie est bonne aussi longtemps qu’elle n’entreprend pas de changement. Mais avec les nouvelles démocraties et les gouvernements progressifs il y a un changement et cela fait monter des ennemis puissants sur les barricades. Il ne faut pas croire que l’Amérique latine ait été un paradis, un exemple social et économique. Il y existait des injustices et des inégalités.
Quand cela leur plaît, ils défendent la démocratie, mais quand nous réformons les données de manière démocratique, ils n’hésitent pas à renverser et à assassiner des présidents. Nous devons résister à ces forces-là et les vaincre dans nos Etats américains. Le problème est que l’Amérique latine n’est pas considérée dans son contexte par l’Europe et les USA. Quand je suis invité à des conférences aux Etats-Unis, je prie en général les auditeurs de se souvenir de la lutte pour les droits des citoyens dans les années 60 afin de comprendre la situation actuelle en Amérique latine ou bien à la lutte contre l’esclavage, cause pour laquelle les USA se sont retrouvés dans une guerre civile et se sont presque écroulés. C’est une meilleure comparaison et un meilleur contexte pour comprendre le déroulement actuel en Amérique latine.

Est-ce que le conflit après les élections récentes au Venezuela s’explique aussi par les différences massives dans les sociétés?

Oui. La droite vénézuélienne a toujours essayé d’atteindre un résultat un peu juste pour mettre en place ses plans de déstabilisation. Aussi à l’époque d’Hugo Chávez. Heureusement, tous les résultats électoraux étaient pendant son mandat très clairs et cela a contrecarré ses plans. Si Hugo Chávez avait seulement gagné avec un faible taux de différence, l’opposition n’aurait pas reconnu sa victoire jusqu’à aujourd’hui.
Malheureusement, Hugo Chávez est mort maintenant. Je le regrette encore et toujours car il n’était pas seulement le président du Venezuela, mais c’est aussi un ami cher qui nous a quittés. La mort d’Hugo Chávez a de nouveau motivé l’opposition à influencer la situation à son profit.
Le candidat de l’opposition perdant, Henrique Capriles, s’est imposé lors des dernières élections du gouverneur seulement avec une avance de quelques 10 000 voix. Selon l’argument qu’il avance aujourd’hui, il n’aurait pas dû prendre ses fonctions à l’époque. Nicolás Maduro s’est imposé dimanche dernier [14 avril 2013] avec plus de 200 000 voix. Cela correspond à 1% des voix. L’opposition a profité de ce fait pour créer des troubles auxquels ils ont toujours aspiré.
Le gouvernement équatorien a une position très claire. Après l’élection, on doit vérifier ce qui est à vérifier. C’est la décision des Vénézuéliens et de leurs institutions étatiques. Pour nous, Nicolás Maduro reste le gagnant de cette élection. Nous devons aller très clairement à l’encontre des tentatives de déstabilisation, qui ont eu lieu également sous le gouvernement de Chávez. Sous son mandat, la différence en pourcentage par rapport à l’opposition était seulement plus grande.

Parlons des relations avec les médias. Pourquoi les gouvernements réformateurs de gauche sont-ils en conflit permanent avec les médias?

Qui, pensez-vous, appartient aux adversaires des processus en cours sur lesquels nous venons de parler? C’est-à-dire à ceux qui fabriquent le chaos et font des putsch? Qui était le plus grand conspirateur à l’époque du gouvernement de Salvador Allende? Le quotidien «El Mercurio»! On n’en parle plus aujourd’hui, parce qu’on dit aussitôt que c’est une atteinte à la liberté d’expression.
Nous faisons, très bien, la distinction entre la liberté d’expression et certaines affaires corrompues des groupes de presse, qui, par le passé, n’étaient rien d’autre que des instruments politiques pour préserver le statut quo. Comment peut-on ne pas critiquer la presse bourgeoise quand elle fait partie des représentants des forces qui ont dominé et exploité notre pays? Ce n’est pourtant pas seulement un problème de nos Etats, mais de tous les êtres humains dans le monde. Imaginez-vous: ce que nous savons et ce que nous ne savons pas, et ce que nous pensons sur les personnes que l’on n’a jamais rencontrées, dépend des groupes privés qui s’occupent du commerce de l’information. Des groupes qui choisiront toujours le profit quand il s’agit du droit à l’information et des propres intérêts.
Ceci est une chose qui doit être discutée entre les êtres humains. Le problème, c’est-à-dire la contradiction fondamentale, selon laquelle les entreprises privées visant le profit doivent garantir un droit fondamental, n’est pas si évident en Europe et aux USA, parce que là il existe des médias professionnels, un comportement éthique et des résistances contre les mensonges. Là, il existe une démocratisation des médias. Mais cela n’existe pas en Amérique latine, où les médias sont traditionnellement dans les mains de l’oligarchie. Là, la stratégie consiste à former des oligopoles avec des banques et ensuite de fonder une chaîne de télévision. Mais non pas pour informer, mais pour défendre les banques et les oligopoles économiques. Là, il n’existe pas de professionnalisme, pas d’éthique. Les mensonges sont là une chose normale, parce qu’on en a l’habitude. Et cette mauvaise presse a des effets effroyables sur les droits de l’homme, sur la démocratie. C’est ce que nous dénonçons, c’est ce que nous combattons et c’est la raison du conflit avec l’opposition et certaines entreprises médiatiques.

Voyez-vous ici la raison du manque de compréhension pour les forces progressives d’Amérique latine au sein de l’opinion publique européenne?

Certainement, parce qu’entre nous il n'y a pas d'information mais uniquement de la propagande. Nous ne sommes pas les seuls à le dire.
Voyez-vous, Mario Vargas Llosa, de toute évidence une personne de droite, a arrêté ses activités pour le journal «El Comercio» à Lima, en signe de protestation contre l’attitude de ce dernier lors du dernier combat électoral entre Ollanta Humala et Keiko Fujimori.
Il a fait cela parce que la rédaction a détourné la vérité et mis à la porte des journalistes qui pensaient autrement. Désigner une critique envers de tels médias comme une atteinte à la liberté de la presse est tout aussi absurde que si l’on refusait une critique contre le président comme une atteinte à la démocratie. La liberté d’expression est un droit de tous. Pas seulement de ceux qui ont eu l’argent pour acheter des machines à imprimer.

Nous voyons donc qu’il existe deux discours différents sur les droits de l’homme et la liberté d’expression en Europe et en Amérique latine. Cela joue-t-il aussi un rôle dans le cas de Julian Assanges?

Avant de parler du cas de Julian Assange, je voudrais encore ajouter une chose. Voyez-vous, quand on ne peut pas nous critiquer, parce que les choses sont tout simplement trop évidentes, parce que la pauvreté diminue, ainsi que l’inégalité, parce que nous avons gagné les élections et qu’il y a une vraie démocratie, alors on vient avec des concepts abstraits comme la liberté.
Combien de crimes ont été commis au nom de la liberté? La Révolution française: des milliers de têtes ont été coupées au nom de la liberté.
Thomas Jefferson, un des fondateurs des Etats-Unis et auteur d’un des plus merveilleux documents de l’humanité, la Déclaration de l’indépendance, dans laquelle il est stipulé au deuxième paragraphe que chaque être humain a le droit au bonheur et à la liberté, ce Thomas Jefferson possédait environ 200 esclaves noirs. Mais Thomas Jefferson n’était pas un fraudeur. Il est né à cette époque et cela était normal pour lui. Pour lui, les esclaves n’étaient pas des êtres humains, ses droits de l’homme ne valaient que pour les blancs.
Quand nos adversaires parlent aujourd’hui de droits de l’homme, alors ils pensent à leur liberté, à leurs droits. Quand nous défendons les droits et la liberté de tous, alors c’est nous qui soudain attaquons les droits de l’homme. Cela s’est transformé en un instrument de persécution et de désinformation contre les gouvernements progressifs. Parfois je pense qu’en Europe on croit bien que les prisons équatoriennes sont pleines de journalistes héroïques, qui sont enfermés là, parce qu’ils ont dénoncé la corruption du gouvernement. Venez et regardez, combien de journalistes sont en prison en Equateur à cause de leur opinion. On a infligé des peines, parce quelqu’un a blessé et tué une autre personne. Mais même dans ces cas-là, on parle d’atteintes à la liberté d’expression.
Voyez-vous ici en Europe, on a fermé une station de radio il y a quelques années, et 23 personnes ont été emprisonnées parce qu’elles ont répandu de la propagande nazi. Mais ici la civilisation domine. En Equateur, nous n’avons pas fermé de station de radio. En Equateur, on n’a jamais emprisonné personne à cause de son opinion, mais on a ouvert un procès contre un journaliste pour violation de droits de la personnalité. Mais ici, la civilisation règne tandis qu’en Equateur règne la barbarie. C’est la grande contradiction morale de l’eurocentrisme.
Mais encore brièvement au sujet de Julian Assange. C’est bizarre, n’est-ce pas? Un défenseur de la liberté de l’information et de la presse choisit un pays en tant que refuge qui limite, selon quelques médias, la liberté d’expression. Julian Assange continuera à rester sous la protection de l’Etat équatorien, que nous lui avons garantie dans l’exercice de notre droit souverain. La résolution de ce cas repose dans les mains de l’Europe.

L’Equateur fait partie des dix premiers Etats du monde qui ont ratifié le Protocole facultatif pour le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies. L’Allemagne n’y pense apparemment pas. Cela est-il aussi un sujet de discussion au niveau gouvernemental?

Non, je ne m’y connais pas beaucoup avec cet accord. Mais je peux dire juste une chose en vue du cas de Julian Assange. Avant que nous lui ayons assuré l’asile, nous avons exactement étudié les directives relatives au droit international. Et c’est impressionnant: les Etats d’Amérique latine ont signé tous les accords possibles. Celui sur la Cour internationale de justice, le Tribunal de La Haye ou la Cour interaméricaine des droits de l’homme. Mais ceux qui parlent le plus des droits de l’homme, n’ont rien signé. L’Equateur fait partie d’un groupe de sept Etats d’Amérique latine qui ont signé tous les accords relatifs aux droits de l’homme de la région. Le Pacte de San José contre la torture, contre la peine de mort, tout. C’est la même chose pour les accords internationaux. Mais les pays qui parlent le plus des droits de l’homme n’ont rien signé. C’est un discours vide qui n’est pas suivi d’actes, parce que les directives correspondantes seraient ensuite engageantes. Nous voyons ici une énorme contradiction morale.    •

Source et transcription: Weltnetz.tv,
newsletter(at)weltnetz.tv, 26/4/13
(Traduction Horizons et débats)