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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°10, 11 mars 2013  >  «Je ne serai jamais du côté des puissants!» [Imprimer]

«Je ne serai jamais du côté des puissants!»*

Albert A. Stahel, l’expert en questions stratégiques, fête ses 70 ans

Le 3 mars 2013, Albert A. Stahel, expert en questions stratégiques, professeur de sciences politiques et d’études stratégiques à l’Université de Zurich, ancien maître de conférences en études stratégiques à l’Académie militaire (Milak) à l’EPF de Zurich, fête ses 70 ans. Comme expert indépendant en questions stratégiques, ses analyses claires, directes et précises sont jusqu’à aujourd’hui très demandées. Albert Stahel peut en effet avoir recours à son expérience riche et unique, faite dans un des centres d’intérêt géopolitique – l’Afghanistan. Comme personne d’autre dans son domaine, il connaît l’Afghanistan. Ceci pas seulement grâce aux études de littérature et de sources primaires, mais aussi grâce aux nombreux voyages et entretiens, lors desquels il a lui-même fait connaissance de nombreuses personnalités importantes d’Afghanistan, avec qui il est resté ami durant des années.
Déjà en 1979, il s’est rendu à Peshawar, au Pakistan, et y a fait la connaissance du président actuel de l’Afghanistan, Hamid Karzai. Depuis 1989, il a entrepris plusieurs voyages dans cet Afghanistan gravement harcelé par la guerre, il a parlé avec beaucoup de gens et s’est fait une impression des conditions réelles sur place. De nombreuses publications documentent de façon impressionnante cet engagement. Albert Stahel ne serait pas Albert Stahel, s’il n’avait pas toujours aussi cherché des issues pour améliorer le développement de ce pays souffrant: cela en participant aux séminaires en Afgha­nistan, en conseillant personnellement des personnalités et dirigeants politiques afghans, en organisant des séminaires au sujet de l’Afghanistan à l’Université de Zurich – parfois en présence de personnalités afghanes de haut rang, comme par exemple de l’ancien président, Burhanuddin Rabbani, tué en 2011, et du député du Parlement, Amanullah Paiman et de Pair Sayed Ishaq Gailani. Avec ce dernier, il est lié d’amitié depuis ses premiers voyages; il a également cherché à aider le pays par des consultations politiques en Afghanistan, mais aussi, de façon très pratique, en soutenant activement la mise sur pied de la «House of Science» à Bâmiyân, qui, depuis son ouverture en 2006, a été encadrée par l’EPFZ.
En 1995 déjà, à l’invitation du gouvernement afghan et avec le soutien du DFAE, il a entrepris, avec Peter Arbenz et un groupe d’experts, une mission d’expertise en Afghanistan. Le rapport élaboré, avec des conseils pour la reconstruction du pays dévasté par la guerre, contient des recommandations toujours valables – et cela pas seulement pour l’Afghanistan. En faisaient partie la conclusion que la solution des problèmes politiques doit provenir des Afghans et s’effectuer de l’intérieur à l’extérieur, mais aussi le constat qu’une forme centraliste de l’Etat, sous dominance d’une ethnie ou d’un parti, ne serait pas acceptable dans l’Afghanistan pluriethnique. Beaucoup de groupements en Afghanistan visent une solution fédéraliste en gardant l’unité étatique du pays. Et avant tout: la majorité écrasante du peuple afghan ne souhaite qu’une chose – la paix!
Albert Stahel a toujours également poursuivi ce but en Suisse: il n’a pas cessé de suggérer d’instaurer une représentation diplomatique de la Suisse en Afghanistan, car notre pays y jouit d’un grand respect grâce à sa neutralité et sa structure fédéraliste permettant un vivre ensemble en paix de différentes cultures. C’est entre autre le grand mérite d’Albert A. Stahel de maintenir cette estime, en s’engageant en faveur du retrait de la Suisse de la funeste mission de l’OTAN en Afghanistan. La population suisse lui en est particulièrement reconnaissante!
Nous adressons nos meilleurs vœux à Albert Stahel.
Erika Vögeli

*Albert Stahel lors du vernissage de la brochure commémorative «Strategisches versus humanitäres Denken: das Beispiel Afghanistan». Claudine Nick-Miller (Ed.), vdf Hochschulverlag Zürich, 2009. ISBN 978-3-7281-323-7