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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°12, 29 mars 2010  >  Solidarité au-delà des frontières de langues et des cantons [Imprimer]

Solidarité au-delà des frontières de langues et des cantons

Assemblée des délégués de la Fédération suisse d’élevage ovin

thk. Plus de 350 personnes se sont déplacées de toute la Suisse le 27 février à Schwarzenberg pour suivre une réunion munie d’une longue liste de sujets à l’ordre du jour. Le président, German Schmutz, a dirigé souverainement l’assemblée, assisté par son équipe, et a toujours décontracté l’atmosphère grâce à son humour, sans pour autant sous-estimer le sérieux de la situation. Dans son introduction, il a attiré l’attention sur la situation difficile des détenteurs de moutons, ce qui a été discuté plus profondément au cours de la réunion. Après l’introduction du président, il y a eu trois messages de sympathie. En premier, le président du gouvernement du canton de Berne, Hans-Jürg Käser, s’est adressé aux délégués. Il a exprimé son estime pour l’engagement des éleveurs de moutons qui, en prennant soin des races de moutons ­suisses, contribuent au maintien de la variété des espèces et par conséquent de la biodiversité. Cette réunion est aussi un signe pour la solidarité que les éleveurs de moutons et leurs amis préservent au-delà des frontières de ­langues et des cantons …
L’orateur suivant était Christoph Berger. En tant que président de la Fédération bernoise des coopératives d’élevages, qui unit 92 coopératives et associations avec plus de 17 000 animaux de herd-book, a souhaité la bienvenue aux personnes présentes dans le canton de Berne. Le troisième intervenant à s’adresser aux participants était le conseiller municipal de Schwarzenburg, Andreas ­Burren. Il a souligné que la région avait été jusqu’à présent épargnée par le loup, même si cet été on a pu en voir des traces dans le canton de Berne. Mais il partage les soucis des éleveurs de moutons.
Selon le déroulement protocolaire de l’assemblée générale, tous les points, du rapport annuel à la décharge des comptes, ont été traités. Un point très important a été la reconnaissance des mérites des détenteurs de herd-book, qui ont été honorés pour leur engagement durant des décennies. C’est Andreas Scherrer, de la commune de Müselbach dans le Toggenbourg (SG), qui est en tête avec 60 ans de travail avec le herd-book. A l’âge de 19 ans déjà, il assumait cette importante tâche et il le fait encore à ce jour. Le vice-président Duosch Städler a rendu hommage au jubilaire.
Au cours de l’assemblée, German Schmutz a évoqué les soucis des éleveurs de moutons. Des règlements qui changent tout le temps et l’effondrement des prix du marché de viande de mouton sont, à côté de la réintroduction des grands carnassiers, le plus grand souci des bergers. La crise financière, qui touche de plus en plus de personnes, se fait sentir dans la vente de viande de mouton. En plus, il y a la concurrence de l’UE, dont la viande peut être en partie vendue très bon marché et fait concurrence à la production du pays. Encore plus aggravant est le fait que le prix de la viande de mouton a atteint un taux bas record. Et souvent les abattoirs n’ont qu’un faible intérêt pour les moutons. Alors qu’un mouton fournit environ 20 kilos de viande, le poids d’un cochon s’élève à 90 kilos. A une époque où il faut économiser, cet aspect revêt une plus grande consé­quence. Néanmoins les éleveurs restent optimistes en dépit des circonstances diffi­ciles. On ­cherche de nouvelles filières de commercialisation et l’on se montre très motivé et innovateur. La re­cherche de solutions com­munes reste au centre de l’intérêt. Les grands participants au marché veulent coopérer davantage afin de lancer de nouveaux produits sur le marché. L’idée générale est claire: Ensemble on peut toujours développer de nouvelles solutions et cela donne l’occasion d’approfondir les relations au-delà des frontières de langues et des cantons afin de mieux surmonter la crise.
Un développement positif se dessine en matière de laine de mouton. Dans le monde entier, il y a une demande croissante de laine, ce qui fait que les prix augmentent, et également en Suisse. De nouveaux dépôts régionaux devraient aider et garantir la vente de la laine et ainsi en permettre le traitement pra­tique et écologique.
Ce qui inquiète tous les bergers et bergères est la réintroduction des grands carnassiers, en particulier du loup. Même si la démonstration sur la place fédérale à Berne contre la réintroduction des grands carnassiers, en novembre de l’année passée, fut un grand succès, le problème du loup n’est pas encore résolu. Bruno Schwery, membre délégué de la Fédération suisse d’élevage ovin et directeur de l’Ecole d’agriculture de Viège dans le canton du Valais a présenté les chiffres: 15 à 17 loups en Suisse ont été actifs dans 10 à 11 cantons, dont au moins 4 femelles. Ainsi il faut s’attendre à moyen terme à la formation de meutes de loups qui feront ensemble la chasse. Cela pose d’énormes problèmes pour la protection des troupeaux. Il y a un peu de mouvement dans la politique, mais le problème n’est pas encore résolu d’une manière satisfaisante.
L’ambiance dans la salle était d’une façon générale optimiste, malgré tous les pro­blèmes qui sont à résoudre. Ensemble, on veut assumer le futur et empoigner les tâches à accomplir.    •