Horizons et debats > archives > 2013 > N°20/21, 17 juin 2013 > La Suisse, son ordre juridique et son système démocratique | [Imprimer] |
Après deux ans de pourparlers et après avoir perdu son négociateur en chef, le Conseil fédéral annonce «enfin» un «accord» avec le gouvernement américain. Devant le choix que leur impose le gouvernement, les parlementaires devront se rappeler la réplique de Churchill à Chamberlain: «Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur et vous avez eu la guerre».
L’analyse de SwissRespect:
La «négociation» avec les Etats-Unis a abouti à un diktat américain.
Le Parlement se voit proposer l’adoption d’une loi urgente sans connaître les détails du programme de sanctions proposé unilatéralement par les Etats-Unis. Autrement dit, les américains font la loi sur notre territoire. Du jamais vu en droit international.
Avec ce projet de loi, la possibilité de transmettre les noms de collaborateurs s’étend à toutes les banques qui décideraient de négocier un règlement définitif avec les USA et non plus seulement aux banques qui étaient jusqu’ici déjà mises en cause par la justice américaine. Les noms de milliers d’employés seront encore
transmis à la justice US. SwissRespect demande que ces employés, qui n’ont fait que suivre les consignes de la direction des banques, soient protégés plutôt que livrés ou extradés.
Si le Parlement fédéral adopte cette loi, l’UE s’empressera d’exploiter ce précédent.
Il est évident que Mme EWS n’est pas capable de gérer ce dossier qui doit lui être retiré dans les plus brefs délais. Son échec rend clair les raisons du départ de M. Ambühl. Elle échoue également sur sa politique de la «Weissgeldstrategie» et sur
la négociation de la nouvelle convention sur les successions avec la France. Sa participation au Conseil Fédéral doit être remise en cause.
Le PBD doit être rétrogradé à son statut objectif, un tout petit parti. En ne représentant que 5% des électeurs, il ne peut prétendre à un représentant au gouvernement et s’exprimer en tant que tel. De plus, son président est lobbyiste officiel de l›UBS, ce qui le disqualifie en tant que président d’un parti populaire et met en évidence une forme de perversion politique tout-à-fait inédite dans notre pays.
Depuis plus de vingt ans les banques savent qu’on ne badine pas avec les Etats-Unis. Leurs conseils d’administration ne s’en sont nullement inquiétés et ont failli. Ce n’est pas aux citoyens suisses de payer les pots cassés.
La FINMA ne remplit pas son objectif. Le statut de cette institution doit être totalement repensé en ayant en ligne de mire la défense des intérêts de la place financière et la véritable protection de sa réputation.
En harmonie avec la position de Mme Miauton et avec son accord, SwissRespect propage ses dix questions:
SwissRespect déplore que l’on force un parlement démocratique à voter une loi urgente, limitée dans le temps et sans possibilité de référendum. Après l’introduction du capitalisme d’Etat, voilà un avant-goût de dictature! Tout comme le condamné a droit à une dernière cigarette, le peuple suisse a droit à une réponse claire à ses questions. •
Source: Communiqué de presse de SwissRespect du 4/6/13
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