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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°20, 25 mai 2009  >  L’Autriche investit dans de nouveaux développements de la recherche européenne [Imprimer]

L’Autriche investit dans de nouveaux développements de la recherche européenne

La participation au CERN n’est pas reconduite

«Le budget de la science et de la recherche montre nettement que ces deux domaines sont une priorité évidente du gouvernement fédéral. Nous investissons justement maintenant dans ces domaines pour sortir renforcés de la crise», a déclaré le ministre de la science Johannes Hahn à la sous-commission du budget. «Nous pouvons poursuivre la voie de la croissance; il n’y aura pas d’interruption dans le financement de la recherche.»
Le ministre a ajouté que «la planification budgétaire jusqu’en 2013 apporterait à la science et à la recherche «la stabilité et la planification nécessaires». Dans le cadre des planifications stratégiques pour les années à venir, le Ministère fédéral de la science et de la recherche (BMWF) a examiné les participations internationales dans le domaine de la recherche. «La participation à des organismes d’infrastructures modernes est capitale pour l’excellence de la recherche autrichienne. C’est pourquoi il s’agit, afin de renforcer la recherche autrichienne, d’examiner ses participations et d’améliorer le profil de la re­cherche. L’Autriche est ouverte aux nouveaux développements de la recherche et continuera de jouer un rôle actif au niveau européen», a ajouté Hahn en faisant allusion à l’adhésion de l’Autriche à l’Observatoire européen austral (ESO). Au cours des dernières années ont été développés une série de nouveaux projets qui étudient des sujets scientifiques actuels à peu de frais et grâce à des modalités de coopération souples, a déclaré le ministre. La participation à des recherches dans les domaines des sciences sociales et humaines, de la biologie, de la médecine, des sciences des matériaux, de la physique et de la chimie est essentielle pour l’avenir.
Hahn a ajouté qu’à budget constant, il était impossible à l’Autriche de participer à tous ces projets. C’est pourquoi les fonctionnaires du BMWF ont procédé à un examen approfondi des participations actuelles et développé une stratégie. «Pour ouvrir aux scientifiques et au système universitaire autrichiens les perspectives mentionnées, il apparaît nécessaire et raisonnable de mettre fin à la participation au CERN». Actuellement, la contribution de l’Autriche est d’environ 16 millions d’euros par année: «70% des moyens financiers à disposition pour les diverses participations vont au CERN et empêchent des coopérations porteuses d’avenir dans le domaine de la recherche qui sont essentielles pour l’image du pays, sa présence internationale et sa compétivité».
En outre, plusieurs universités importantes (Graz, Innsbruck, Vienne) n’ont pratiquement pas accès, faute de moyens budgétaires, aux nouvelles infrastructures de recherches telles qu’elles figurent sur la feuille de route européenne. «Les moyens libérés par notre retrait du CERN nous permettent d’offrir aux universités une perspective de recherches européennes.»
Pendant plus de 50 ans, l’Autriche a soutenu financièrement la recherche fondamentale en physique des particules élémentaires menée en Europe presque exclusivement au CERN et a contribué, grâce au personnel mis à disposition, au progrès des connaissances. «Les résultats scientifiques sont incontest­ables mais la visibilité des petits Etats dans les expériences impliquant plus de 2000 personnes est plutôt faible.»
Pour finir, Hahn a déclaré qu’il s’agissait à l’avenir pour le ministère d’utiliser de manière optimale les ressources financières consacrées jusqu’ici à la participation au CERN et d’offrir «la sécurité et des perspectives» aux chercheurs autrichiens.     •

Source: OTS du 7/5/09

Pour de plus amples informations:
Bundesministerium für Wissenschaft und Forschung, Minoritenplatz 5, A-1014 Wien. Bureau de presse: tél. +43 1 531 20 90 07.
(Traduction Horizons et débats)


Le choix de Genève pour le CERN
bha. Comme la Tribune de Genève l’a écrit récemment, Denis de Rougemont (1906-1985) a joué un rôle décisif dans le choix de Genève. Sans lui, le CERN n’aurait pas été installé dans la ville de Calvin, comme l’a déclaré François Saint-Ouen, chargé de cours à l’Institut européen de l’Université de Genève. Pour fédérer les Européens autour d’un projet scientifique et ne pas le laisser aux Américains, Denis de Rougemont, opposant farouche à la bombe ato­mique, proposa la fondation d’un centre de recherches européen. Il connaissait Oppenheimer et, avant tout, il avait vécu la destruction d’Hiroshima et de Nagasaki. Comment l’auteur des Lettres sur la bombe atomique en est-il venu à fédérer les cerveaux européens dans le domaine de l’atome?
Il n’était pas physicien et n’aimait pas l’atome. François Saint-Ouen précise qu’il était opposé à l’énergie nucléaire parce qu’elle avait besoin d’un modèle de société «qui ne lui convenait pas, dans le sens où cette énergie suppose une centralisation des décisions, de la production, de la gestion… ce qui s’apparente à une organisation militaire.»
Denis de Rougemont était favorable à la supranationalité comme modèle pour la recherche. La situation après la Seconde Guerre mondiale n’avait guère laissé de choix aux physiciens allemands dans le secteur nucléaire: émigrer ou bien aux Etats-Unis ou bien en Union soviétique. 60 ans après, on se rend compte que les recherches en physique nucléaire se sont orientées vers leur application militaire. Après la création du Projet Manhattan aux Etats-Unis, on pouvait abandonner tout espoir d’utilisation pacifique. Tout cela a influencé la définition des thèmes de recherche du CERN. Andre A. Gsponer, ancien collaborateur du CERN récemment décédé en Angleterre, s’était toujours investi en faveur d’une application éthiquement irréprochable des recherches en physique nucléaire mais on n’a jamais voulu l’entendre.