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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°3, 25 janvier 2010  >  La crise est loin d’être passée [Imprimer]

La crise est loin d’être passée

par William A. M. Buckler

La liste des choses qu’il aurait fallu faire pendant la première décennie du XXIe siècle est infinie. Le résultat, en particulier aux Etats-Unis, est que de nombreux analystes poli­tiques et économiques parlent de «décennie perdue». Et c’est bien ce qu’elle a été: perdue.
Dans le «monde développé», une large majorité de personnes l’ont terminée dans une situation plus mauvaise qu’elles ne l’avaient commencée et c’est regrettable, mais ce qui est pire encore est le fait que partout les gouvernements ont décidé de faire en sorte qu’il soit le plus difficile possible pour tout le monde, y compris eux-mêmes, de tirer les leçons de leurs erreurs. Cette décennie a été celle d’un boom financier suivi d’une faillite sans précédent dans l’histoire contemporaine.

Quand l’échec est trop grave pour qu’on puisse en prendre la mesure

Le 14 janvier 2000, il y a10 ans, le Dow Jones clôturait à 11722,98 points. Il ne retrouva plus ce niveau avant octobre 2006. Pendant cette période de presque 7 ans, les derniers vestiges de politique fiscale ou monétaire raisonnable ont été abandonnés. Les taux d’intérêts américains officiels ont été baissés de haute lutte par la Fed en 2001, la tendance s’accentuant à la suite du sinistre 11-Septembre. Les déficits du budget fédéral, qui étaient loin d’avoir été éliminés pendant l’année fiscale 2000, remontèrent en flèche. L’endettement atteignit des niveaux qu’on n’aurait jamais crus possibles auparavant. On inventa de nouveaux instruments financiers représentant des billions de dollars. L’achat et la vente informatiques d’actions (program trading) s’imposa. L’évaluation des titres devint imaginaire tandis que le monstre ingérable des «dérivés» était alimenté sans jamais avoir été soumis à un quelconque négoce.
Ensuite, au milieu de 2007, éclata la crise financière mondiale. Dans la seconde moitié de 2008, tout s’effondra. Au début de mars 2009, l’apocalypse financière globale menaçait. Finalement, la Banque d’Angleterre et la Fed annoncèrent en mars 2009 qu’elles allaient sauver le monde (financier) en vendant directement les créances que leurs gouvernements devaient vendre afin de fonctionner. On considéra qu’il était inimaginable que les gouvernements ne le fassent pas. Mais la mesure fut reportée.
En ce début de 2010, les milieux officiels sont de plus en plus optimistes, attitude extrêmement dangereuse.    •

Source: The Privateer no 645, mi-janvier 2010, p. 1
(Traduction Horizons et débats)