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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  Nº36, 3 septembre 2012  >  La confiance dans le progrès et l’esprit de pionnier en Suisse [Imprimer]

La confiance dans le progrès et l’esprit de pionnier en Suisse

De 1838 à 1938 – cent ans de construction des chemins de fer en Engadine

thk. Celui qui a déjà pris les Chemins de fer rhétiques pour aller de Tiefenkastel en Engadine garde souvent un sentiment d’admiration, d’enthousiasme et d’une grande fascination. Ce que nos ancêtres ont déjà accompli il y a 150 ans ne peut que récolter une reconnaissance et une estime immenses. Sous des conditions très difficiles, on a construit des ponts au-dessus de gorges profondes, et pour surmonter la pente, on a créé des tunnels hélicoïdaux sur plusieurs kilomètres dans les rochers des Grisons.
De même, le tunnel ferroviaire à travers le Gothard, qui ne se trouve naturellement pas en Engadine, et qui a été percé en 1880, est un symbole pour le progrès technique qui est caractéristique pour la construction des chemins de fer qui a débuté déjà très tôt en Suisse. Jusqu’aujourd’hui, cet esprit de pionnier a été préservé dans notre pays. Le tunnel du Lötschberg ou les NLFA (Nouvelles lignes ferroviaires à travers les Alpes) avec le tunnel de base du Gothard d’une longueur de 56 kilomètres, la Ligne diamétrale de Zurich, le Métro-Alpin à Saas Fee sont des projets de nos jours bien connus.
Chaque jour, les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF) traversent des centaines de grands et petits tunnels, c’est tout naturel pour les voyageurs. Décrire et documenter tout ce développement dans la construction des chemins de fer serait un énorme projet. Quant à l’historique des chemins de fer en Engadine, un groupe d’auteurs a accompli ce travail d’une façon méritoire.
Seul ce petit secteur de l’histoire suisse des chemins de fer remplit déjà un livre de 300 pages. L’œuvre «Bahnvisionen im Engadin» de Marco Jehli, Heini Hofmann, Ernst Huber, Jon Duri Gross décrit de manière impressionnante comment l’Engadine fut empreinte par «la fascination pour les chemins de fer» et comment la mécanisation croissante a changé la vie des hommes. La marche victorieuse de l’automobile ainsi que la conquête d’autres régions par les chemins de fer en font aussi partie.
Le livre documente la genèse fascinante des lignes de chemins de fer dans les vallées et dans les montagnes en Engadine. C’est un travail méticuleux avec des images en partie inédites. On y décrit des projets visionnaires qui ont échoué, tout comme des projets ferroviaires réalisés. Seul entre 1838, donc avant la naissance de la Confédération suisse, et 1938 il y avait 50 projets concrets de chemins de fer ou de téléphériques dans la haute vallée de l’Engadine.
Dans ce livre, on trouve, par exemple, l’idée ambitieuse de construire un train sur le Piz Bernina, la plus haute montagne des Grisons, une idée qui, selon les auteurs, a heureusement été abandonnée, comme un projet comparable sur le Matterhorn ou sur le Mont-Blanc. D’autres projets ont été réalisés, il faut surtout mentionner l’aménagement successif et bien réfléchi des chemins de fer rhétiques qui s’étendent dans le val Poschiavo ainsi qu’en Basse-Engadine et qui surmontent ainsi aussi le col de la Bernina.
A part le progrès technique et l’esprit de pionnier qui ont régné en Suisse et qui ont été transformés en projets concrets par des personnalités connues, le livre rend également hommage aux nombreux ouvriers sans l’engagement desquels aucun de ces ­tracés ferroviaires n’aurait pu être réalisé. Ils ont souvent dû travailler dans des conditions très difficiles, ce que beaucoup ont payé avec des maladies ou même la mort. On leur a accordé une place digne dans ce livre.
Ce livre est une perle pour chaque enthousiaste des chemins de fer ou de la Suisse. Il décrit les grandes conquêtes dans la construction ferroviaire au cours des derniers 150 ans en Engadine et il fait battre le cœur de chaque adepte des chemins de fer, aussi bien que de chaque ami des montagnes suisses. Un livre qui enthousiasme, fascine, instruit et qui fait plaisir. Selon la devise du Siècle des Lumières «prodesse et delectare».    •