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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°8, 25 fevrier 2008  >  «Big brother» peut dès aujourd’hui se frotter les mains [Imprimer]

«Big brother» peut dès aujourd’hui se frotter les mains

L’Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution vise l’opposition politique

Depuis le 1er janvier 2008, le «grand frère» n’est plus un fantôme, mais la pure réalité. La situation est particulièrement dramatique en Allemagne. L’agitation sur les propos du ministre de l’Intérieur Schäuble au sujet du «Bundes-Trojaner» (logiciel fédéral troyen) s’est à peine atténuée, que le prochain coup de marteau concernant la surveillance est déjà à la porte. A partir du 1er janvier, la soi-disant «mémorisation des réserves de données de télécommunication» est obligatoire! Pendant six mois, l’ensemble des «données de communication» des utilisateurs de téléphone et d’ordinateur seront conservées par les sociétés de télécommunication et les fournisseurs d’accès. Pour les utilisateurs de portables, on conserve même la cellule-radio où se trouve celui qui téléphone. Pour les courriers électroniques, l’heure et le destinataire seront enregistrés ainsi que la durée de navigation sur Internet …
On n’a plus besoin de raisons con­crètes pour cette gigantesque mémorisation de données – au temps de la «guerre contre le terrorisme», tout ce qui aurait autrefois fait descendre des centaines de milliers de personnes dans la rue est finalement possible. Les moyens transmis aux institutions éta­tiques afin qu’elles puissent à l’avenir accéder aux données mémorisées sont de ce fait formulés de manière obscure et garnis de «paragraphes élastiques»: par exemple pour «la poursuite de délits pénaux» ou pour garantir l’«accomplissement des tâches légales des institutions de protection de la Constitution» et d’autres services secrets …
Dès maintenant au plus tard, le citoyen alle­mand doit avoir la puce à l’oreille. Car les prétendues institutions de protection de la Constitution n’ont pratiquement rien à voir avec les attentats terroristes et la garantie de la sécurité intérieure – mais par contre beaucoup à voir avec le combat dissimulé contre une opposition politique non désirée! Les victimes des espionnages étatiques et de la mémorisation des données seront donc moins les terroristes potentiels que les «soupçonnés ordinaires» – par exemple des penseurs à contre-courant, des personnalités de l’opposition nationale ou les soi-disant patriotes …
Comme les grandes exigences sont toujours servies et délayées par tranches, le règlement en cours n’en est certainement qu’à son début. Les prochaines étapes seront le prolongement du délai de mémorisation de six mois et une extension des données mémorisées par exemple aux objets contenus dans les courriers électroniques et plus tard à la totalité du texte.
De toute façon, depuis le 1er janvier, la surveillance automatisée et totale de l’ensemble de la population allemande arrive à grands pas! Ainsi le risque d’abus est presque incommensurable. Car la quantité gigantesque des données – pour la seule Telekom, on enregistre chaque jour environ 200 millions de nouvelles séries de données – sera un but rentable pour les «Hackers» (pirates informatiques) de tout poil. Finalement, les informations mémorisées et correctement lues et interprétées révèlent les habitudes de communication, de mouvements et de consommation de chacun. «Big brother» peut dès aujourd’hui se frotter les mains …
Dans l’Allemagne «riche», un citoyen sur huit est menacé de pauvreté! Selon la nouvelle définition de l’UE, la population correspondant à la désignation «risque de tomber dans la pauvreté» représente exactement un taux de 12,7%. Selon les détails de l’Office fédéral allemand de la statistique, elle représente 15% dans les Länder de l’Est et presque 12% à l’Ouest. Selon la définition de l’UE, ce pourcentage désigne les personnes qui doivent vivre avec moins de 60% du revenu médian de l’ensemble de la population; Donc avec moins de 60% du revenu qui divise la population en deux moitiés. Une moitié gagne plus et l’autre (beaucoup) moins…
Le revenu moyen du groupe de personnes menacées de tomber dans la pauvreté était en Allemagne de 20% au-dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire de 9370 euros par an. Ces 20% sont la différence de revenus qui manque pour surmonter le seuil de pauvreté. Le cinquième de la population possédant le revenu le plus élevé dispose d’un revenu quatre fois supérieur au cinquième de la population doté du revenu le plus bas. En outre, dans les Länder de l’Ouest, la menace de tomber dans la pauvreté pour les personnes âgées de plus de 65 ans était avec un taux de 14% fortement au-dessus de la moyenne tandis que le taux de risque se situait en Allemagne de l’Est à seulement 9%. D’après l’enquête, la meilleure protection contre la pauvreté est un emploi, car seulement 5,5% des personnes actives sont concernés ou menacés par la pauvreté …     •

Source: Vertraulicher Schweizer Brief du 7/2/2008
(Traduction Horizons et débats)