Horizons et débats
Case postale 729
CH-8044 Zurich

Tél.: +41-44-350 65 50
Fax: +41-44-350 65 51
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
18 juillet 2016
Impressum



deutsch | english
Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°37, 15 septembre 2008  >  Ne touchez pas à la Suisse [Imprimer]

Ne touchez pas à la Suisse

ds. Alors que jusqu’ici l’OTAN, sous le commandement de l’armée américaine, avait tiré quasiment en secret les ficelles du bouleversement de l’Armée suisse visant à la rendre compatible avec celle de l’OTAN – de nombreux officiers supérieurs de notre armée ont déjà effectué une formation aux Etats-Unis – des membres du commandement de la Bundeswehr s’immiscent maintenant de plus en plus souvent tout à fait ouvertement dans les affaires inté­rieures de la Suisse. Une interview de Klaus Reinhard, général de la Bundeswehr à la retraite, parue dans la NZZ am Sonntag du 31 août dernier, montre combien Horizons et débats a raison de mettre en garde contre les ingérences de la Grande Allemagne dans les affaires suisses.
Peu avant, le 14 août, un conseiller en stratégie et chargé de cours à la Führungsakademie de la Bundeswehr de Wedel, près de Hambourg, avait, dans la «Neue Zürcher Zeitung», vanté les avantages de la dictature sur la démocratie – on n’est pas obligé de tenir compte de l’opinion des citoyens – et préconisé une politique plus offensive (c’est-à-dire militaire) à l’égard des régions riches en matières premières. Au regard du droit international, il s’agit là du délit d’incitation à la guerre d’agression. Peu après, le 22 août, également dans la «Neue Zürcher Zeitung», l’ancien secrétaire d’Etat à la Défense Lothar Rühl avait qualifié l’honnête débat sur l’engagement de soldats allemands en Afghanistan de «facteur perturbateur dans l’OTAN» et avait réclamé un armement plus important. Et voilà que Klaus Reinhard demande que la Suisse «conçoive ses forces armées de manière qu’elles puissent, le cas échéant, intervenir de concert avec d’autres pays».
Ces déclarations du général allemand avant la session d’automne de notre Parlement au cours de laquelle il sera question de l’acquisition de nouveaux avions de combat et des orientations fondamentales de l’Armée suisse constitue une ingérence arrogante dans les affaires intérieures de la Suisse. Nous n’avons vraiment pas besoin de ces agissements de la Grande Allemagne.    •