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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°12, 25 mars 2013  >  On attend des contribuables qu’ils se portent garants pour les banques insolvables à l’étranger [Imprimer]

On attend des contribuables qu’ils se portent garants pour les banques insolvables à l’étranger

L’UE veut imposer l’union bancaire. Un plan de sauvetage également pour des Etats non membres de la zone euro

 par Klaus Buchner, professeur d’université, physicien

A l’insu de la population, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, et la Commission européenne se sont entendus pour mettre en place une «union bancaire». La Commission veut présenter un projet de loi à ce sujet. Une partie du Parlement européen a déjà donné son accord de principe.
Le contenu principal de l’«union bancaire» est un fonds permettant de traiter les banques insolvables. L’argent devrait venir des banques européennes, mais cela ne suffira pas. C’est pourquoi Draghi déclare qu’il faudra utiliser des deniers publics. Mais cela ne suffira pas non plus. Car en plus, il est prévu d’octroyer à l’union bancaire une garantie de dépôts commune pour permettre ainsi d’utiliser des dépôts d’épargnes allemands comme garantie pour des banques étrangères.
Les dettes des banques européennes dépassent les 18 billions (18 000 000 000 000) d’euros, dont les deux tiers concernent les banques d’Europe du Sud menacées. En comparaison: la fortune totale nette allemande s’élève seulement à 8,7 billions. Elle est donc inférieure aux dettes accumulées par ces banques suite à des spéculations irresponsables. Etant donné que des trois grandes économies européennes de la zone euro l’Italie et la France sont fortement endettées, c’est à l’Allemagne de supporter la charge principale de l’union bancaire.
L’argent pour le sauvetage des banques est dirigé vers les créanciers des banques insolvables de l’Europe du Sud et de l’Irlande. Il s’agit de grands investisseurs tels la Deutsche Bank, Allianz et les instituts américains Goldman-Sachs et Rotschild. En pratique, l’union bancaire, qui devrait plutôt s’appeler «garantie de bénéfices pour grands investisseurs», a pour but de transférer des revenus fiscaux allemands et des dépôts d’épargne aux grands investisseurs en Europe et aux Etats-Unis. Il s’agit là de montants capables de détruire la force économique de l’Allemagne. Bien sûr que cela doit rester secret pour l’instant. Ce qui explique pourquoi la presse quotidienne n’en a pas parlé et que seules quelques publications d’informations économiques ont publié cette information.
Par ailleurs, l’UE veut installer une plan de sauvetage pour des Etats non membres de la zone euro. Il s’agit en premier lieu de stabiliser la Roumanie et la Bulgarie. Cela représente pour l’Allemagne plusieurs milliards de plus, sans que le Bundestag ait quelque possibilité de contrôle.
On ne sait pas encore quand la Commission européenne présentera son projet d’union bancaire au Parlement européen. Cela peut se faire dans quelques semaines ou peut-être aussi dans quelques mois. En tous cas il est nécessaire d’agir rapidement et d’informer largement le public. Grâce aux importantes élections qui se rapprochent, l’occasion est excellente pour inciter les gouvernements et le Parlement européen d’abandonner leur projet.    •
(Traduction Horizons et débats)