Il faut protéger au moins l’espace aérien

Suisse

La Société suisse des officiers menace de lancer une initiative populaire

La Société suisse des officiers voit le budget de l’armée plus élevé et les nouveaux ­avions de combat en danger. Selon un article de journal, elle passe maintenant à l’offensive «pour une armée crédible».

La Société suisse des officiers (SSO) intervient dans le débat concernant les avions de combat, le budget de l’armée et les mesures d’économie. Si l’on saisit le référendum contre le programme d’économie de 750 millions de francs, cela pourrait avoir des conséquences néfastes pour le budget de l’armée et l’achat des nouveaux avions de combat Gripen. La SSO ne veut pas assister à une telle évolution sans rien faire. Pour cette raison, elle envisage de lancer une initiative populaire.
«Nous sommes prêts à soumettre le sujet au peuple», déclare Denis Froidevaux, brigadier et vice-président de la Société suisse des officiers, dans une interview accordée à la «Tribune de Genève» et à «24 heures». Selon Froidevaux, la SSO prépare depuis l’été dernier une initiative «Pour une armée crédible». Le texte serait quasiment prêt, l’initiative pourrait être lancée rapidement.

Une armée de 100 000 hommes et de nouveaux avions de combat

De quoi s’agit-il dans cette initiative? La Société suisse des officiers ne désire pas encore rendre public les détails. Dans l’interview, Froidevaux rappelle que l’année dernière le Parlement a exigé du Conseil fédéral d’augmenter le budget annuel de l’Armée à 5 milliards de francs dès 2014. Jusqu’à présent, il était de 4,4 milliards de francs. Avec cet argent, il est prévu de financer une armée forte de 100 000 hommes et les nouveaux avions de combat. La modernisation de l’Armée suisse ne doit pas être mise en question, ce qui serait malheureusement le cas à partir de l’année 2014 à la suite des nouvelles mesures d’économie.
La SSO défend depuis des années son point de vue, que l’Armée suisse n’a pas suffisamment de moyens financiers. Il manque également d’une politique de sécurité cohérente. Il ne serait pas acceptable d’assigner continuellement de nouvelles tâches à l’Armée sans lui mettre les fonds nécessaire à disposition. Froidevaux estimerait que c’est irrespectueux face au soldat-citoyen.

La question fondamentale: Quelle armée le peuple suisse veut-il?

Avec son initiative «Pour une armée crédible», la Société suisse des officiers n’entend pas du tout exprimer une menace. Tout au contraire, elle désire que la population suisse puisse s’exprimer sur la question fondamentale, à savoir quelle sorte d’armée elle désire – et de quels moyens financiers cette dernière doit disposer. Froidevaux souligne que la situation géopolitique n’est pas au beau fixe. Il faut prendre en considération que les problèmes économiques et financiers en Europe sont liés à de sérieuses menaces pour la sécurité, aussi en Suisse. Le vice-président de la SSO est convaincu que l’initiative des officiers trouverait lors de son lancement un écho positif. Il suppose que l’Armée jouit toujours de beaucoup de sympathie et de soutien au sein de la population.     •

Source: Basler Zeitung du 23/2/12
(Traduction Horizons et débats)