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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°25, 18 juin 2012  >  Les mauvaises habitudes de «gens mal élevés» peuvent coûter la vie à des vaches [Imprimer]

Les mauvaises habitudes de «gens mal élevés» peuvent coûter la vie à des vaches

mw. Il y a quelques jours, tous les médias suisses ont rapporté l’événement malheureux suivant: durant le semestre écoulé, six vaches ont péri de hémorragies internes à Granges parce que leur nourriture contenait des débris de boîtes en aluminium. La cause de ces morts inutiles sont les boîtes de boissons qu’on jette de plus en plus n’importe où: sur les routes et les places, dans des jardins voisins, dans les prairies et les champs. Il faut immédiatement prendre des mesures énergiques pour éliminer un comportement tellement asocial.
«L’agriculteur Schnyder a perdu six vaches – dont cinq portantes – ces derniers mois. Après le dernier décès, la vache a été examinée et on a trouvé des petits morceaux d’aluminium coupants comme des couteaux dans le fourrage avalé, qui ont blessé l’intérieur du corps de l’animal. Les morceaux d’aluminium aboutissent dans le fourrage par la négligence de citadins inattentifs qui boivent leur boisson énergétique ou leur bière et jettent ensuite leur boîte simplement dans le pré.» (Source: drs4 news du 4 juin 2012, «Weggeworfene Aludosen – Todesurteil für Kühe»)

Des amendes pour les pollueurs

Les vétérinaires exigent des politiciens d’imposer une consigne élevée sur les boîtes de boissons en aluminium pour créer un premier remède à l’enlaidissement de l’environnement sévissant et à la mise en danger des animaux. Jusqu’à présent ils n’ont pas suscité d’écho: dans les milieux politiques, on a fait remarquer qu’au vu de la minceur de leur porte-monnaie, on ne pouvait pas exiger cela des jeunes. Mais pourquoi donc? La raison d’une consigne, c’est précisément que le consommateur recouvre son argent quand il rend la boîte au bon endroit au lieu d’en «embellir» le paysage. Ne peut-on plus demander à nos jeunes de remballer leurs boîtes et de les éliminer correctement? Ce serait le comble!
Plusieurs villes suisses ont toutefois introduit ces derniers temps des mesures pratiques contre les pollueurs. A Berne, une personne attrapée en flagrant délit par un policier se voit frappé d’une amende jusqu’à 300 francs; en 2011, cinq amendes d’ordre de ce genre ont tout de même été infligées. Rien que pour un mégot ou un chewing-gum, le malfaiteur doit payer 40 francs. (Source: sda du 9/5/12). Zurich connaît depuis 2012 une nouvelle disposition de la police selon laquelle le fait de jeter ou d’abandonner des détritus est amendable de 80 ou 120 francs. Des exploitants de snack-bars doivent prendre des mesures pour maintenir propre la voie publique. Durant le repos nocturne qui dure de 22 à 7 heures (en été de 23 à 7 heures), tout comportement perturbant est interdit. (Source: sda du 24/11/11). Le Canton de Bâle-Ville a même introduit un concept de cinq piliers comprenant les piliers nettoyage, prévention, répression, manifestations propres et artisanat. Jusqu’à présent, Bâle-Ville a dépensé 19 millions par année; le nouveau concept augmentera le montant de 1,4 millions – une fière dépense sortie de la poche des contribuables. Cela devrait permettre d’agrandir la troupe des effaceurs de tags chargée d’éliminer les barbouillages aussi rapidement que possible. (Source: sda du 9/8/11).

Les parents et les écoles sont impliqués

Espérons que beaucoup de «pollueurs-jeteurs» seront attrapés par les gardiens de l’ordre et pourvus d’amendes salées. Cependant, tant que les parents et les enseignants, de peur d’être «autoritaires», ne rappellent pas leurs enfants et leurs élèves à l’ordre quand ceux-ci jettent leur détritus ou partent durant leur temps libre avec des bombes spray, rien ne changera fondamentalement. Ça commence quand les mères ramassent sans rien dire les habits sales que leurs enfants jettent sans regarder par terre. Dans les écoles, les concierges balayent à la fin de chaque récréation des montagnes de détritus dans les préaux, devant la porte des écoles professionnelles, il y a des mégots par terre, bien que de grands cendriers se trouvent à proximité.
Là, l’exigence s’adresse à nous en tant qu’éducateurs: en plus des principes du développement d’une personnalité capable d’intégration dans la communauté, il faut à côté du respect envers son semblable un comportement soigné envers les animaux, un usage économe des denrées alimentaires et d’autres ressources, ainsi que la protection de l’environnement. Celui qui n’a pas compris ça sera engagé pour le nettoyage de la cour de récréation ou paiera une amende sévère. Ainsi, il apprendra que le produit des impôts n’est pas là pour financer son mauvais comportement. Des enseignants peuvent aller avec leur classe un après-midi de congé (pas à la place des leçons!), nettoyer une forêt ou une aire de repos – ça aura plus d’effet que de dispendieuses campagnes d’affichage. A la maison, la mère peut apprendre aux enfants comment on se sert d’une machine à laver le linge et comment on le met à sécher – ça aussi, ça fait partie de l’éducation. •