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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°43, 9 novembre 2009  >  Courrier des lecteurs [Imprimer]

Courrier des lecteurs

Les jeunes commencent leur vie professionnelle avec un déficit éducatif

Qu’advient-il si le «cours magistral» qui a fait ses preuves, mais qui est dénigré par des réformateurs en faveur d’un principe do-it-yourself, est pratiquement éliminé? Les diplômés de l’école secondaire A de la ville d’Uetikon (jeunes ayant terminé leur scolarité) ont rendu public qu’ils doivent commencer leur vie professionnelle avec un déficit éducatif à cause de ce système scolaire «révolutionnaire», entré en vigueur en 2007. Quels dégâts une école – munie du titre «l’une des plus progressistes dans la région», concédé par l’Institut universitaire de formation des maîtres – peut provoquer, les diplômés, au début encore enthousiastes à l’idée d’un «apprentissage autonome», ont dû le subir eux-mêmes. Même l’enseignement des langues étrangères a initialement eu lieu d’après le principe do-it-yourself, même si chacun sait qu’on ne peut pas apprendre une langue sans la parler. Au plus tard à ce moment-là il faut se poser la question de savoir quels objectifs révolutionnaires on veut poursuivre, si l’on tient apparemment les élèves éloignés de la formation et cela délibérément.
Aux critiques initiales par les parents et des enseignants expérimentés concernant l’expérience radicale, les conseils scolaires et la direction de l’école ont toujours répliqué que le «cours magistral» était prétendument dépassé. Alors que l’exode vers l’école privée battait son plein, l’expérience controversée de «l’enseignement basé sur l’élève au centre» a été présenté comme un grand succès aux invités étrangers.
Le terme péjoratif «cours magistral» est utilisé depuis les années 60 dans la formation des enseignants à la place de la notion de cours en classe afin de pousser les méthodes de réforme révolutionnaire. Ainsi on ne dit pas que les cours en classe, faisant leurs preuves pendant la plus large étude longitudinale jamais entreprise aux Etats-Unis avec 79 000 étudiants, ont obtenu les meilleurs résultats et encore aujourd’hui, 90% des cours ont toujours lieu en classe. Seule une reprise du contrôle démocratique direct de l’école, qui a été négligée par l’abolition de l’élection des enseignants et des commisions scolaires de districts, pourra éviter que de plus en plus de jeunes soient lâchés dans la vie professionnelle avec des déficits éducatifs dus au soi-­disant système éducatif révolutionnaire.

P. Aebersold, Zurich


L’adhésion à l’UE signifie la peine de mort

L’Union européenne se prépare à des troubles sociaux. C’est pour cela que l’UE supprime l’interdiction de la peine de mort sous certaines conditions aussitôt que le Traité de Lisbonne entrera en vigueur après sa ratification. Dans ce traité l’on permet dans l’UE de nouveau la peine de mort pour des insurgés. La peine de mort est autorisée, si nécessaire, «pour réprimer légalement une émeute ou une révolte». (cf. le journal officiel de l’Union européenne C 303/1, art. 2 «droit à la vie»)
En Suisse, la peine de mort civile a été ­abolie en 1942. Le 20 mars 1992, la peine de mort en temps de guerre a aussi été abolie après une initiative parlementaire du conseiller national Massimo Pini, membre du parti radical. Aujourd’hui personne ne doit être exécuté, et pas davantage en temps de guerre, comme pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, 30 soldats suisses ont été condamnés à mort, dont 17 furent fusillés jusqu’à la fin de la guerre. L’écrivain Niklaus Meienberg a documenté un certain nombre de ces terribles jugements, entre autre l’exécution du traître Ernst S., un événement sur lequel Richard Dindo a réalisé un film documentaire avec des témoins de l’époque. Ernst S., âgé de 23 ans, a été exécuté pendant la Seconde Guerre mondiale à cause d’une bagatelle, le 11 novembre 1942 près d’Oberuzwil.
Avec une adhésion de la Suisse à l’Union européenne, l’interdiction de la peine de mort serait de nouveau abolie dans notre pays. Ainsi, la Confédération helvétique pourrait assassiner des hommes en temps de guerre et dans certaines circonstances lors d’une émeute ou révolte, et même un Guillaume Tell pourrait être pendu.

H. Frei, Zurich


Machiavélisme de la Communauté européenne

Le terme d’Union européenne est une anticipation sans valeur juridique: c’est ainsi que doit s’appeler l’Etat Union européenne quand il aura été fondé au moyen d’une constitution. Pour le moment, cette UE n’est encore que la Communauté européenne et ses actes législatifs sont encore ceux de la Communauté économique européenne.
Le Traité de Lisbonne n’est pas un traité mais un projet de constitution.
Une nouvelle constitution fonde un Etat et il s’agirait ici de la fondation de l’Etat Union européenne en tant qu’Etat fédéral. On cherche à l’établir de manière antidémocratique en trompant les peuples. Cette fondation abolirait tous les Etats membres en tant qu’Etats nations indépendants au regard du droit international. Comme dans tous les Etats nations existants, le pouvoir émane du peuple par le biais d’une constitution (Etats démocratiques), ces constitutions ne peuvent être abolies qu’à la suite d’une consultation populaire (cf. le rapport d’expertise de Schachtschneider concernant l’Autriche qui est un exemple pour les 27 Etats de la CE). Ces consultations devraient être organisées indépendamment dans les 27 Etats en tant que référendums nationaux et en l’absence de tout propagande de la CE. Leur résultat conduirait vraisemblablement la CE à remplacer le concept d’Etat fédéral européen par celui de confédération d’Etats européens, ce qui rendrait caduc le Parlement de Strasbourg notamment.
La question de la constitutionnalité du Parlement révèle immédiatement l’impossibilité factuelle d’un Etat fédéral européen démocratique (l’actuelle «République des conseils» de Bruxelles). Son manque de légitimité et son gigantisme l’étoufferaient (ce qui se dessine déjà à Bruxelles), comme c’est arrivé à son prédécesseur, l’Union des républiques soviétiques de Moscou, bien que cette dernière Union, au départ, n’ait pas été conçue comme démocratique mais comme dictatoriale.
L’Europe doit décider si elle veut rester l’Europe et par conséquent démocratique ou dégénérer en une structure despotique.

Hans Berger, Birsfelden


La crise économique actuelle

«Je pense que les banques sont plus dangereuses que des armées […]. Si la population de l’Amérique admet que des banques privées émettent la monnaie […], les banques et les groupes économiques que ces entités engendrent déroberont au peuple tout ce qu’il possède, jusqu’à ce que ses enfants se réveillent un jour, clochards, sur le continent que ses pères ont conquis jadis.»
Thomas Jefferson (1743–1826)
Après 1820, un banquier connu, qui contrôlait la Banque d’Angleterre, institut d’émission privé, a déclaré à ce propos: «Il importe peu quelle marionnette siège sur le trône d’Angleterre […]. Celui qui contrôle la masse monétaire du Royaume-Uni contrôle l’Empire britannique. Et je contrôle la masse monétaire du Royaume-Uni.» Depuis 1913, des banquiers puissants contrôlent le Système fédéral de réserve (la FED), banque privée qui sert de banque centrale aux Etats-Unis. Depuis lors, la valeur du dollar a diminué de 95%.
Depuis cette époque, le jeu s’appelle «bailout» (sauvetage). L’objectif principal du cartel bancaire reste d’attribuer aux gouvernements, puis de répercuter sur les contribuables, les pertes inévitables des banquiers, mais non leurs bénéfices.
Aujourd’hui, on sait que la crise économique mondiale de 1929 a été suscitée délibérément par ces groupes, à leur avantage et au détriment des masses. Stratégie:
1.    Faire s’accroître la masse monétaire.
2.    Rendre l’argent meilleur marché (faire chuter les taux d’intérêt), ce qui agit comme de l’opium.
3.    Renchérir le prix de l’argent, après que nombre de gens se sont endettés.
4.    Réduire considérablement la masse monétaire.
C’est tout simple ! La seconde crise économique mondiale, qui a débuté environ en 2007, prend la même forme. Elle n’a probablement pas encore pénétré dans les esprits de la plupart des Allemands.
Norbert Walter (économiste en chef de la Deutsche Bank) affirme (Deutsche Bank Research Aktuelle Themen 459 du 11 septembre 2009, p. 7–8) que l’évolution de la conjoncture se caractérise par un triple U, dont le premier vient de se terminer.
Durant la phase actuelle, l’augmentation du chômage due à un rétablissement insuffisant de la demande provoquera une réduction des revenus et un affaiblissement des chiffres d’affaires au cours de l’hiver, en Europe. Le troisième U se dessinera entre le deuxième et le troisième trimestre 2010, dès que les banques centrales commenceront à renoncer à leur politique de stimulation économique. Norbert Walter n’hésite pas à fixer à Pâques le début de l’action de la FED tendant à réduire la masse monétaire et à relever les taux d’intérêt.
Actuellement, la monnaie en circulation dépasse plus de 12 fois les prestations de l’économie mondiale. Peut-être certains parallélismes avec 1929 vous viennent-ils à l’esprit.
Notez bien que l’Amérique, le Japon, l’Allemagne et de nombreux autres pays ne parviendront jamais à rembourser leurs dettes normalement. Prenez les bonnes décisions, pour vous et votre famille. Vous aurez été avertis!

Matthias Klama, Paderborn