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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°5, 8 fevrier 2010  >  Prévention au lieu d’espionnage [Imprimer]

Prévention au lieu d’espionnage

Quand la protection des animaux devient idéologie

hd. Le 7 mars les citoyennes et les citoyens suisses sont ap­pelés aux urnes pour voter une initiative populaire qui veut obliger les cantons à introduire des avocats des animaux. Après que dans les médias la pratique de la protection des animaux de quelques cantons ait été critiquée, ces cantons prennent la parole. Ils s’opposent aux accusations injustifiées et soulignent que dans leurs cantons on fait du bon travail en ce qui con­cerne la protection des animaux, et ils refusent d’être diffamés uniquement pour que les partisans de l’initiative dont l’argumentation est bien mince, puissent avancer des arguments bidon. Le 9 janvier dans la NZZ, Claudia Wirz a ouvert le débat sur la votation populaire sur un article constitutionnel en faveur d’un «avocat pour la protection des animaux» avec un article intitulé «Les animaux doivent moins souffrir – avec ou sans avocat des animaux». Son argumentation est plus que tendancieuse: «L’initiative populaire du PSA est l’expression d’une frustration justifiée qu’au moins dans certains cantons la poursuite juridique des infractions contre la loi sur la protection des animaux soit faite avec trop de lâcheté. Car c’est un fait connu, qu’une loi n’est bonne que si elle est bien appliquée. Pendant qu’à Zurich, le seul canton avec un avocat des animaux, 190 cas de délits contre la loi sur la protection des animaux ont été traités en une seule année, dans le canton de Glaris et au Valais par contre il n’y en avait qu’un seul et dans les cantons de Genève et de Nidwald 2 cas. Ce tableau s’affirme malheureusement dans la statistique année par année. L’exigence d’un avocat des animaux dans chaque canton n’est donc rien que logique vue de la perspective des protecteurs des animaux.» Et «Il est d’ores et déjà certain: celui qui enjolive les déficits dans la mise en œuvre de la protection des animaux ou qui les bagatellise ne prend pas au sérieux la volonté du peuple et des cantons. La protection des animaux est ancrée dans la Constitution, cela veut dire que la population ne veut pas comprendre la protection des animaux comme tigre de papier.»
Un déficit dans la mise en œuvre de la protection des animaux? De nouveau ce seront les cantons les coupables? L’argumentation fait réfléchir. Lorsqu’en automne la campagne quasi hystérique autour de la grippe porcine et du vaccin devenu ainsi nécessaire, le monde entier savait qu’il y avait quelque chose de suspect dans ce «Global War on Biotechnology» que les Etats-Unis veulent gagner à tout prix. Celui qui supposait des virus embellis, sortis du laboratoire, était bien sûr adepte d’une théorie du complot. Puis suivaient, comme on pouvait s’y attendre, les bizarreries et les fausses notes dans la mise en œuvre de la vaccination. Et l’OFSP, sans hésiter, a profité de l’occasion pour placer une attaque contre la structure fédéraliste de la Suisse. C’est la faute aux cantons si cela n’a pas fonctionné sans anicroche.
Et maintenant de nouveau une attaque – en quelque sorte préemptive – contre certains cantons. Ces attaques, de quel Think tank sortent-elles? Et en plus, placées par l’enfant modèle, le canton de Zurich?
Celui qui connaît le paysage agricole de la Suisse sait de quelle manière étroite et compétente toutes les exploitations sont accompagnées et conseillés: les associations d’éleveurs, les stations d’insémination, les vétérinaires d’entreprises, les offices cantonaux d’agriculture et vétérinaires, les délégués des offices d’agriculture dans les communes et last but not least toutes les exploitations voisines qui se connaissent très bien. Tous ensemble, ils forment un réseau, qui prend soin qu’il n’y ait pas beaucoup de pays dans lesquelles les animaux vont aussi bien qu’en Suisse. Et cela en tout cas depuis que nous avons la meilleure loi sur la protection des animaux du monde entier et de plus une ordonnance d’exécution de la loi sur la protection des animaux contre laquelle maints animaux vont bientôt se syndicaliser ou s’en aller en direction de l’Europe de l’Est. Comme les grands box doubles pour les lapins ne sont plus conformes à la loi, on les vend ces temps-ci vers l’Est et les lapins vont peut-être bientôt leur courir après par ennui. Peut-être prendront-ils la parole de là-bas en tant que Suisses de l’étranger.
Mais il y a autre chose encore qui nous fait réfléchir: Les protectrices et les protecteurs remarquablement entêtés se passent depuis des mois la parole «attendons de faire de l’ordre dans le monde des animaux de compagnie jusqu’à ce que la votation sur les avocats de la protection des animaux soit passée, sinon nous fâcherons trop de gens. Mais après nous attaquerons.» De tels concitoyennes et citoyens sans sens commun? Est-ce vrai? Alors le titre publié dans Horizons et débats du 9 juin 2008 était donc justifié: «La protection des animaux dégénère-t-elle en battue contre les citoyens?» On peut enlever le point d’interrogation. Et elle dégénère en une attaque contre la structure fédéraliste de la Suisse. La rédaction d’Horizons et débats a, pour cette raison, posé la question dans les cantons visés et publie ci-dessous les premières réactions.
Pour les cœurs humains qui battent également en faveur des animaux comme c’est le cas pour la plupart des Suisses, la conclusion est claire: Ça suffit!