Résultats du partenariat Bhoutan – Suisse

Ces 40 dernières années, le partenariat entre le Bhoutan et la Suisse a joué un rôle important dans le processus de développement engagé dans ce royaume montagneux. Les attentes du Bhoutan à l’égard de la Suisse comme source d’expériences et de technologies ont été d’autant plus élevées que les deux pays se ressemblent par leur taille, leur absence de littoral et leurs reliefs. La contribution suisse au processus de développement fut particulièrement marquée et visible dans les années 70 et 80 alors que les autres bailleurs de fonds, l’Inde exceptée, ne s’étaient pas encore établis dans le pays.
La première contribution helvétique dans le secteur de la pomme de terre au Bhoutan débute avec l’introduction de nouvelles variétés ainsi que l’adaptation des méthodes de production et de la culture des plants. La pomme de terre a eu un impact exceptionnel sur les ressources des paysans de montagne. Pendant les années 70, la superficie sous cultures de pommes de terre augmenta de 10 à 20% par année. En 2007, elle s’élevait à 3800 ha contre 760 ha en 1970. Si l’on évalue la valeur d’un hectare à CHF 5000, la culture de la pomme de terre contribue à hauteur de CHF 19 millions – soit env. 2% – au produit intérieur brut (PIB) du Bhoutan. Ce résultat remarquable est principalement dû à l’initiative des paysans. Il n’aurait néanmoins pas été possible sans l’introduction de variétés modernes, l’appui à la production des plants et au marketing. La variété la plus utilisée ces 30 dernières années, la nommée Désirée, fut introduite et promue par le partenariat Suisse–Bhoutan, ce qui lui valut sur place le nom de « Swiss Red».

L’impact de la pomme de terre sur la pauvreté et la nutrition

La pomme de terre est principalement cultivée par de petits paysans dont la surface cultivée est inférieure à la moyenne nationale de 2 ha. Elle contribue dès lors à augmenter le revenu de la population la plus démunie du Bhoutan. Pour de nombreux ménages, la pomme de terre constitue la plus importante source de revenus en espèces. Grâce à l’augmentation de la consommation de pommes de terre et du revenu – lequel permet l’achat d’autres aliments de base –, le partenariat Suisse - Bhoutan a contribué de manière significative à l’amélioration de la nutrition.
Au vu des barrières sociales et culturelles, les changements dans la consommation de la pomme de terre peuvent être qualifiés de remarquables. On relèvera également que contrairement à d’autres pays asiatiques, l’augmentation de la consommation fut uniquement la conséquence d’une disponibilité et d’une urbanisation accrues, puisque l’industrie du fast-food y est totalement absente.

Source: DDC «Asia Brief», février 2008