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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°47, 28 novembre 2011  >  Hambourg: le compteur des dettes et le compteur des capitaux privés [Imprimer]

Hambourg: le compteur des dettes et le compteur des capitaux privés

Le capital monétaire allemand peut aider dans la crise des dettes publiques

km. «Alors que les caisses publiques sont vides et qu’il faut serrer toujours davantage la ceinture, les capitaux privés augmentent à Hambourg de 22 717 euros par minute.» C’est ce que la «Hamburger Post» publia le 21 novembre. Contrairement au compteur des dettes du Hamburger Steuerzahlerbund [Association de contribuables de Hambourg], la Confédération allemande des syndicats (DGB) a présenté hier son compteur des capitaux privés – qui commence son travail ponctuellement au moment même des délibérations budgétaires au Parlement hambourgeois.
Les chiffres sont vertigineux: les capitaux privés s’élèvent à Hambourg à 210 milliards d’euros et sont ainsi huit fois plus élevés que les dettes de la ville qui se montent à 25 milliards d’euros. Un déséquilibre que la DGB veut enfin aplanir au moyen d’un impôt sur la fortune. Le chef de la DGB, Uwe Grund, déclare qu’«on cesserait ainsi d’un coup de se lamenter sur la détresse budgétaire». Les syndicats pensent que grâce à un tel impôt, Hambourg encaisserait jusqu’à un milliard d’euros par an. On peut relever le montant des capitaux privés dans le foyer de la maison des syndicats. On peut également consulter son niveau actuel sur Internet à l’adresse suivante: www.hamburg.verdi.de.
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Ce qui vaut pour Hambourg, vaut en principe pour toute l’Allemagne. Les dettes publiques du Bund, des Länder et des communes, qui s’élèvent actuellement à plus de 2 billions d’euros, s’opposent à des capitaux privés (sans valeur matérielle) qui se montent en ce moment à 4,9 billions d’euros (état: octobre 2011, données selon www.crp-infotec.de/01deu/finnazen/privat_vermoegen.html).
Le 23 novembre 2011 entrera peut-être dans l’histoire comme le jour où il s’est avéré évident que l’amortissement des dettes ne pouvait pas continuer indéfiniment par de nouveaux endettements auprès des mêmes instituts financiers internationaux (qui possèdent notamment la plus grande part des emprunts d’Etats allemand). Le 23 novembre, la Deutsche Finanzagentur (Agence allemande de financement), responsable de l’approvisionnement d’argent nouveau pour l’Etat, n’était plus capable de trouver suffisamment d’acheteurs pour les emprunts d’Etat allemands qui jusque-là valaient comme investissement monétaire sûr. Le 25 novembre, le quotidien «Die Welt» écrit à ce sujet: «La crise européenne des dettes ronge le cœur de l’Union monétaire. Après que les obligations d’autres pays européens dans les semaines précédentes, aient rencontré chez les investisseurs un intérêt toujours plus restreint, mercredi, cela a touché aussi l’Allemagne – qui était jusque-là l’ancre de stabilité de la zone euro.»
On peut réfléchir sur les raisons de cette réserve de la part des investisseurs financiers. Peut-être que la «guerre monétaire» vise maintenant de front l’Allemagne. On peut aussi réfléchir sur le fait de ne plus miser à l’avenir sur le capital financier international, mais de devenir indépendant de celui-ci, et au lieu de cela, d’aborder le problème par ses propres moyens. Il existe assez d’argent en Allemagne.
Mais il ne s’agit pas que l’Etat s’approprie au moyen de taxes obligatoires les capitaux privés des citoyens. Il existe de tels plans, par exemple chez les Verts, la «Frankfurter Allgemeine Zeitung» en a parlé le 4 septembre. La contrainte n’est pas le bon moyen pour renforcer la liberté, la justice et la démocratie en Allemagne.
Il est beaucoup plus urgent de réfléchir à ce qui suit: Que faut-il pour que les citoyennes et citoyens, en tant que citoyens conscients, reprennent activement la responsabilité envers leur communauté? Cela ne peut se dérouler que librement et démocratiquement. Concrètement, cela veut dire: essayer de convaincre plus fortement, mais aussi de manière plus honnête que jusqu’à présent, les citoyennes et citoyens qui possèdent des capitaux privés considérables, afin qu’ils mettent à la disposition de l’Etat une partie de leur argent en tant que prêt pour l’amortissement des dettes – et cela pour une durée prévisible et pour un taux d’intérêt minime, voire même sans taux d’intérêt. La majorité des gens feront en principe preuve de bonne volonté. Une telle volonté est notamment l’expression d’un sens communautaire et civique sain. En même temps, il faut que la classe politique commence à considérer les citoyens comme des citoyens à part entière et à leur parler honnêtement et d’égal à égal. La classe politique doit descendre de son cheval. C’est seulement cela qui créera la nouvelle confiance nécessaire et éveillera la volonté d’accorder la priorité au bien commun en tant que citoyen. En principe, cela vaut aussi pour les autres Etats européens.     •