Horizons et debats > archives > 2013 > N°28, 16 septembre 2013 > Quelques minutes de recueillement | [Imprimer] |
Peut-être pensons-nous parfois que dans notre vie moderne et agitée nous n’avons guère le temps de nous recueillir, de réfléchir et de prier.
Mais peut-être est-ce exactement le contraire: notre vie est si agitée parce que nous ne prenons pas le temps, pas même celui de prier.
La prière peut nous donner ce qui nous manque autrement: quelques minutes sans le bruit d’arrière-plan de la vie nerveuse quotidienne. L’occasion de se trouver soi-même; de nous concentrer sur ce qui nous préoccupe réellement, ce qui compte vraiment. Pour une fois, nous pouvons présenter nos vœux les plus profonds, nos soucis, nos peurs et nos espoirs. Chercher du réconfort et du renforcement. Montrer de la gratitude. Mais aussi nous examiner nous-mêmes, réaliser si nous nous trouvons sur le bon chemin et si nous sommes en paix avec notre conscience. La prière permet d’être pendant quelques minutes seul avec Dieu.
Une prière ne peut pas changer le monde. Mais une prière peut changer les hommes. Et les hommes peuvent changer le monde.
En 1862, Gottfried Keller rédigea en tant que chancelier d’Etat du canton de Zurich un projet pour un message à l’occasion du Jeûne fédéral; il appela ce jour la Journée de la conscience pendant laquelle on devait confronter l’éphémère à l’éternel.
C’est une belle pensée, une pensée salutaire. Car ainsi tant de choses, qui nous préoccupent fortement à un certain moment, reprennent leurs dimensions restreintes et insignifiantes. Devant l’éternité les succès ou les échecs à court terme perdent leur importance, et au lieu de cela les valeurs fondamentales réapparaissent en toute clarté. Ainsi la prière devient la boussole pour l’essentiel et la source du calme intérieur.
Cela est d’ailleurs valable indépendamment des sentiments religieux personnels. Gottfried Keller conseilla à l’époque: «Espérons aussi que le citoyen qui ne se sent pas proche de l’église n’utilise pas sa liberté de conscience pour passer cette journée dans une distraction agitée.» Le conseil de Keller pour le recueillement est intemporel et a gardé toute sa validité aussi de nos jours.
Source: Première parution dans Viertelstunde fürs Gebet édité par le «Réseau évangélique suisse» (RES); www.viertelstunde.ch, septembre 2013
(Traduction Horizons et débats)
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