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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°32, 15 août 2011  >  Signes d’alerte en France [Imprimer]

Signes d’alerte en France

A long terme, dans les 10 prochaines années, la France deviendra un problème pour une zone euro réduite. L’économie française ne croît presque plus, le nouvel endettement se situe trois fois en dessus de la valeur limite de Maastricht, le bilan est profondément dans le rouge. La France elle aussi a commencé à entamer son capital. En 2010, le pays a dû emprunter 74 milliards nets à l’étranger. Durant les 4 années de la présidence de Sarkozy, la dette souveraine a augmenté pour atteindre 430 milliards de francs. D’après une étude du «Centrum für Europäische Politik» (CEP) de Fribourg-en-Brisgau, les Grecs consomment plus qu’ils ne produisent depuis 10 ans, les Portugais depuis huit ans, les Italiens depuis trois ans et les Français depuis 2010.
Même dans l’intérêt de la France bien compris, il était imprévoyant de vouloir imposer l’euro comme prix de la réunification et, en plus, d’imposer l’adhésion à l’union monétaire des pays méditérranéens financièrement faibles pour pouvoir majoriser la Banque centrale allemande au Conseil de la BCE. En outre, la France, en tant que deuxième actionnaire de la BCE et donc deuxième pourvoyeur et garant du sauvetage après l’Allemagne, serait en cas de crise encore moins capable que l’Allemagne d’honorer ses garanties de crédit. A Paris, on n’a pas très envie de payer pour d’autres. La France manque aussi d’une base industrielle comme celle de l’Allemagne. A Paris, on suppose apparemment que les marchés de capitaux se laisseront bluffer et qu’ils croient au sauvetage de l’euro. On n’a pas songé que le contribuable français pourrait devoir payer la note.
Ces perspectives ne sont pas réjouissantes car le partenariat avec la France occupe à juste titre une place importante dans la politique extérieure allemande. Il serait donc d’autant plus judicieux d’élaborer avec Paris un plan B pour prévenir un effondrement incontrôlé de la zone euro. Au cours de l’histoire de la finance, il y a toujours eu des gouvernements et des banques qui ont fait faillite et des monnaies qui ont été remplacées par d’autres: sans responsabilité individuelle, il n’y a pas de liberté.
L’euro, comme toute monnaie sans couverture basée sur le crédit, vit de la confiance des acteurs du marché. On ne peut pas la prescrire et elle peut s’écrouler en une nuit. Un retrait de la Grèce dès mai 2010 n’aurait pas affaibli mais renforcé l’euro. La monnaie commune n’est pas un but en soi. Elle doit avoir plus d’avantages que d’inconvénients. L’euro n’est pas plus identique à l’UE que celle-ci à l’Europe. Affirmer que l’Europe échouera si l’euro échoue est imprudent, irresponsable et objectivement faux.     •

Source: G&M Gold & Money Intelligence, édité par Bruno Bandulet, no 362 du 1/8/11