Horizons et débats
Case postale 729
CH-8044 Zurich

Tél.: +41-44-350 65 50
Fax: +41-44-350 65 51
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
18 juillet 2016
Impressum



deutsch | english
Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°47, 12 novembre 2012  >  Ecole autogérée de Peter Fratton: 40% des élèves échouent à la maturité avec «l’apprentissage individualisé» [Imprimer]

Ecole autogérée de Peter Fratton: 40% des élèves échouent à la maturité avec «l’apprentissage individualisé»

La maison de l’apprentissage à Romanshorn fournit de nouveau des preuves, lors des examens de maturité récents, du non-sens pédagogique de l’idéologie des écoles communautaires de leur fondateur Peter Fratton.

gk. Lors de ses conférences pour vanter encore davantage ses écoles communautaires, l’entrepreneur suisse en matière d’école Peter Fratton prêche ces quatre demandes fondamentales, aussi au-delà des frontières du pays:

La focalisation de l’apprentissage sur les soi-disant «processus d’apprentissage autonomes» contenus dans le concept pédagogique de l’école communautaire n’a encore jamais été réalisé avec succès.

Les expériences des élèves de l’ancienne école privée de l’initiateur de l’école communautaire, Peter Fratton, en disent long. Le Schweizer Beobachter no 8/2007 a déjà informé le public des succès misérables de cette école privée très chère pour laquelle les élèves ont dû payer 3900 à 4100 francs suisses par trimestre: «Les 24 diplômés du collège de tourisme de l’Academia Euregio Bodensee (AEB) à Romanshorn ont fait fiasco lors des examens de fin d’apprentissage en Thurgovie de l’année passée: la moitié a raté. Reto Ammann, co-directeur de l’AEB, parle d’un choc. Il s’est agi là d’un pourcentage misérable – dans la moyenne cantonale, 95% des candidats ont reçu leur diplôme en tant que cadre commercial.
Le groupe d’écoles privées en réseau, fondé par l’ancien maître secondaire Peter Fratton, a joui d’une bonne réputation jusqu’à présent. Pourtant, il y a eu également des signaux d’avertissement. Comme l’école faisait de la publicité pour le certificat fédéral de capacité comme cadre commercial du tourisme, l’Office de la formation professionnelle cantonale est intervenu plusieurs fois.»
Malgré le désastre en politique éducative, devenu public, et malgré les frais de scolarité énormes s’élevant à 21 700 francs suisses par an, plus 1000 francs de frais supplémentaires pour le matériel scolaire, des frais pour l’inscription et des comptes pour des excursions, des camps scolaires, des leçons de chant et de musique ainsi que des préparations aux examens, malgré tout cela les parents et les services administratifs se laissent prendre constamment par la propagande des «maisons d’apprentissage» et des «écoles communautaires». Maintenant, une information dans la «Thurgauer Zeitung» a de nouveau démontré l’inaptitude de l’école communautaire avec ses formes d’apprentissage autonomes et individualisées.
Le chef d’établissement du lycée SBW Euregio Romanshorn, Herbert Lippenberger, minimise l’échec de plus de 40% de ses élèves lors du dernier examen de maturité en tenant compte des quatre «demandes fondamentales» de Fratton: «La maturité serait également un processus de mûrissement et surtout quelques-uns des élèves masculins se sont hâtés avec lenteur, protégés par un groupe de garçons fort, a expliqué Lippenberger. C’est ainsi que les élèves de la classe n’ont pas tous réussi les examens. Quatre d’entre eux vont se présenter aux examens de rattrapage, un élève ne se présentera plus. Lippenberger a souligné le fait que le sentiment de groupe et les liens étroits de ce groupe ont été particulièrement forts. Les adolescents ont soigné leur amitié étroite et ils ont profité de la vie, que ce soit pendant les excursions de classe ou pendant les récréations au soleil devant la maison de l’apprentissage. Ceci serait une forme de bonheur qui ne doit pas être sous-estimée, même si parfois le coup d’œil sur les réalités est quelque part lésé, a dit Lippenberger.» («Thurgauer Zeitung» du 22/9/12)
La question n’est pas seulement de savoir jusqu’à quel point on a dérobé à ces élèves et leurs familles leur scolarité précieuse et des frais scolaires non négligeables, mais aussi si une communauté démocratique et une économie bien établie, pour une vie commune de tous, peuvent compter sur des élèves formés de cette façon.     •