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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°35, 5 septembre 2011  >  «To Miss with Love» [Imprimer]

«To Miss with Love»

js. Le titre du livre laisse autant d’espace pour ses propres pensées que le livre entier: «To Miss with Love» (Penguin Books 2011). D’un côté, «To miss with Love» veut dire en début de lettre («à Miss» – comme les élèves appellent l’enseignante – «avec tout mon amour»), d’autre part cela peut autant signifier «être à côté de la plaque avec son amour» c’est-à-dire ne pas comprendre les enfants. Le livre, n’existant malheureusement jusqu’à présent qu’en anglais, mais se lisant facilement même pour le lecteur manquant d’entraînement en anglais, est né dans un cybercafé. Tout a commencé comme un blog sous le pseudonyme de Miss Snuffleupagus, plus tard Miss Snuffy comme le mammouth en laine de la série télévisée «Sesamstrasse» qui est invisible à tous sauf pour Big Bird. Et comme personne ne peut voir le Snuffleupagus, beaucoup de gens ne perçoivent pas les problèmes qui sont évidents dans le système éducatif britannique, dit l’auteur.

Le livre emmène le lecteur faire un tour d’une année à travers la jungle d’une école dans le centre-ville de Londres avec ses petites ou grandes perturbations quotidiennes, comme par exemple un comportement indiscipliné pendant la leçon, une conduite insolente à l’égard des camarades et d’enseignants, le mobbing, le manque de respect, le vol, des grossesses précoces, des reproches de la part des parents, le manque de soutien des collègues, la pression de la direction de l’établissement scolaire et de l’Ofsted, l’administration de surveillance scolaire britannique. Mais l’auteur décrit aussi les petites expériences positives et constructives avec les élèves et les collègues et, on s’en réjouit avec elle, quand elle rencontre des anciens élèves, dont elle n’aurait jamais pensé qu’ils trouveraient un jour un travail et arriveraient à arranger leur vie. Dans «To miss with Love», une professeure exprime ce que beaucoup de gens pensent depuis toujours, mais qu’ils n’ont jamais dit. Elle le fait parce qu’elle aime les enfants et espère, avec l’aide de l’école, changer leur vie en mieux. Ce c?ur pour les enfants se fait sentir à chaque page. Déjà comme elle appelle ses élèves pour les rendre anonymes: l’un s’appelle Furious (furieux) parce qu’il peut complètement perdre son self-control. Ou bien Munchkin (nain) parce qu’il est si petit qu’il devient facilement la victime des autres et doit donc être protégé. Et Seething (bouillante) et Deranged (déséquilibrée), deux filles avec un comportement complètement mauvais. Le lecteur les accompagne tous durant l’année scolaire et doit observer, comme l’auteur lui-même, comment le système d’éducation britannique actuel manque son but envers les élèves. Le livre n’est pas un acte d’accusation, mais un récit émouvant d’une enseignante remarquable.

L’auteure, Katharine Birbalsingh, 38 ans, née en Nouvelle-Zélande, avec des racines indiennes, est une professeure  qui ne mâche pas ses mots et qui est la plus controversée de l’Angleterre. Elle a suivi, elle-même, un collège et lycée polyvalent et a obtenu le diplôme en philosophie et en langues modernes à l’Université d’Oxford. Par conviction, elle a enseigné plus d’une décennie dans différentes écoles des zones difficiles de Londres.

Elle ne craint pas de critiquer publiquement le système scolaire britannique et la situation dans les écoles. Elle dit d’elle-même qu’elle a changé, que ces dernières années, étant ancienne marxiste, elle est devenue conservatrice par opposition à l’évolution politique en Angleterre. Après avoir critiqué publiquement le système scolaire en octobre 2010 lors du Congrès du parti des conservateurs, elle a perdu son job, mais sa volonté pour la vérité et son engagement ne sont pas brisés. Aujourd’hui, elle est pigiste pour plusieurs journaux et planifie l’ouverture de sa propre école privée dans l’arrondissement londonien de Lambeth en septembre 2011.    •

D’autres informations sur le site de K. Birbalsingh: www.katharinebirbalsingh.com