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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°7, 22 février 2010  >  Les Malouines: la guerre et le pétrole [Imprimer]

Les Malouines: la guerre et le pétrole

Il y a 28 ans une courte et sanglante guerre s’est produite avec pour enjeu les îles Ma­louines. L’invasion argentine fut très vite repoussée par la Grande-Bretagne. Depuis lors, le pays des Kelpers (éleveurs de moutons) n’a pas beaucoup fait parler de lui. Ceci jusqu’au 9 décembre 2009 où le parlement argentin a déclaré les îles Malouines et le plateau continental arctique environnant «territoire national argentin». La Grande-Bretagne a tout de suite contredit. La raison en est comme toujours l’économie. Juste après la guerre des Malouines, les sociétés internationales de pétrole ont cartographié le pays et effectué des essais de forages. Mais comme le prix international du pétrole était jadis à dix dollars seulement, son extraction n’était pas intéressante. Des études montraient que cela ne devenait intéressant qu’à partir de 25 dollars.
Depuis lors les conditions ont fondamentalement changé. Le prix du pétrole est à 75 dollars le baril et les techniques de forage ont été révolutionnées et considérablement améliorées durant les dernières décennies. Les anciens sondages ont clairement montré qu’environ 60 milliards de barils (!) de réserves de pé­trole se trouvaient sous le fond de la mer aux environs des îles Malouines. Cela ferait des îles Malouines une des plus riches réserves de pétrole du monde. Les réserves de pétrole de la mer du Nord, depuis des décennies considérées comme sources inépuisables, représentent seulement 40 milliards de barils et sont depuis lors fortement amenuisées par l’extraction intensive. Mais il y a encore mieux: des géo­logues pensent que des gisements situés plus au Sud, non encore explorés, pourraient contenir des réserves encore plus grandes!
Le problème de l’extraction n’est pas à sous-estimer. La mer a une profondeur de 3000 mètres à la plupart des endroits. En outre la température de l’eau est pendant tout l’hiver à deux degrés. Et beaucoup de tem­pêtes pourraient conduire à une interruption de l’extraction des jours durant. En égard aux frais d’extraction d’un million de dollars par jour et par derrick, il s’agit d’énormes coûts qui sont très difficiles à estimer.
Mais les îles Malouines rendent l’exploitation attractive aux sociétés. Ils demandent seulement 26% du prix du pétrole et une redevance supplémentaire de 9 dollars par barils. C’est moins que la moitié de ce que les compagnies pétrolières paient au Moyen-Orient. Dans les mois à venir, les contrats respectifs vont être conclus. Ceci malgré toutes les protestations des Argentins.     •

Source: Vertraulicher Schweizer Brief du 2/2/10