Les psychotechniques à l’école et au jardin d’enfants violent les droits fondamentauxhd. Les programmes éducatifs que l’OCDE – elle-même dominée par les Etats-Unis – impose par «soft governance» à l’Europe et aussi à la Suisse (cf. Horizons et débats no 25 du 18/6/12), se révèlent de plus en plus comme du déchet, un déchet dangereux même. Comme si les changements permanents des méthodes d’enseignement et le délaissement des élèves ne suffisaient pas, les contenus s’éloignent de plus en plus de la réalité. Soudain des sorcières, des vampires, des brutes, des pirates et d’autres monstres font leur apparition de manière généralisée dans les jardins d’enfants. Les enfants ne jouent plus aux mamans, aux commerçants et aux enseignants, mais ils apprennent à préparer des pizzas sorcières garnies de serpents et d’yeux de grenouilles, ils s’entraînent à des danses de sorcières, récitent des formules de magicien et de sorcière et ceci non seulement un après-midi, mais tout au long d’un semestre. Ils font des voyages imaginaires chez les «brutes» et ils apprennent à trépigner et à crier: «Nous sommes des monstres et nous mangeons ce que nous voulons et nous faisons ce que nous voulons.» – et cela de manière intense durant deux mois. Rien d’autre dans les écoles primaires. Dans certains cantons de Suisse romande, les enfants sont obligés de lire un livre dans lequel on fait l’éloge du sadisme: Irella, une fille, adore lire à sa poupée «Vamp» des histoires affreuses: «Les meurtres, les apparitions, miam, miam…. J’aime tellement quand Vamp a la tremblote, j’aime tellement quand elle me supplie: ‹Tais-toi, Irella!›» – Ça suffit? S’agit-il là de la base de la nouvelle société fondée sur le savoir selon l’OCDE? Pourquoi les enfants sont-ils emmenés dans un monde sado-masochiste irréel? Afin qu’ils soient plus facilement manipulables en tant qu’adultes? En tout cas, il ne s’agit là pas d’une qualification pour la démocratie. |