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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  Nº36, 3 septembre 2012  >  Les promoteurs d’une «German Europe» lancent une campagne de propagande pompeuse [Imprimer]

Les promoteurs d’une «German Europe» lancent une campagne de propagande pompeuse

L’Euro serait un modèle à succès …

km. 11 fondations allemandes, dont presque toutes ont des affiliations aux trusts internationaux (cf. article sur cette page) et un certain nombre d’individus ont lancé une campagne le 23 août (www.ich-will-europa.de). La plupart d’entre eux sont connus pour être des propagandistes de l’UE réelle et refusent une Europe des Etats souverains, dont un s’appelle Timothy Garton Ash (cf. article aux pages 1 et 6). Avec le slogan «Je veux l’Europe», la campagne correspondante souhaite redorer le prestige gravement endommagé de l’UE et préparer le terrain par voie de propagande pour une «German Europe». Le rassemblement, quasiment une mise au pas des médias principaux d’Allemagne et de la télévision privée allemande, a annoncé son secours.
C’est le président de la République fédérale allemande, Gauck qui assume le patronage, la chancelière Merkel a exprimé, dans un discours de bienvenue, sa plus grande joie sur cette action concertée.
Dans leurs textes existants jusqu’aujourd’hui, des termes tels qu’UE ou MES ou quelque chose d’autre de concret et de réaliste, ne figurent pas. Au lieu de cela, on y trouve de beaux discours flottant dans les nuées. Néanmoins, il est évident qu’il s’agit de frayer le chemin pour la ligne politique du gouvernement allemand par une campagne de RP pompeuse.
Il faut lire les choses un peu plus précisément pour reconnaître l’intention politique. «Les fondations qui y participent travaillent individuellement et commu­nément dans une multitude de projets pour approfondir l’intégration européenne.» «L’euro est un modèle à succès.» Et avant tout: «Avec une Europe forte, l’Allemagne réussira à se faire entendre davantage dans le monde.» Et comme en passant: «La crise actuelle coûte certainement beaucoup d’argent à l’Allemagne (ce sont les citoyens qui paient!).»
Le slogan qui régit la campagne est un affront dirigé contre tous ceux qui ne disent pas moins: «Je veux l’Europe», mais qui ne pensent pas non plus à la construction graduelle d’une formation non démocratique et centraliste, imposée par la force, et qui met en scène consciemment des crises graves d’après la méthode Monnet, mais qui au contraire pensent à une «Europe des patries» que Charles de Gaulle avait l’intention de réaliser: une Europe où les Etats de droit démocratiques et libéraux cohabitent, égaux en droits.
La campagne prétend vouloir «permettre et promouvoir la discussion»: «Nous voulons donner la parole aux gens.» Là, nous prenons cette campagne au mot. Et nous citons l’auteur du livre «Bayern kann es auch allein» [«La Bavière peut s’en sortir seule»] (cf. Horizons et débats no 34/35, du 27/8/12): «Pour diverses raisons, l’Europe ne doit pas – et n’a pas le droit – de devenir une grande puissance au sens habituel du terme. Les grandes puissances, ayant un penchant pour l’exubérance, ne peuvent ni ne doivent être un modèle pour l’unité de l’Europe. Cela pour la seule raison que, dans une perspective historique, les grandes puissances ont été, en règle générale, le point de départ de la guerre et du désastre parmi les peuples. L’Etat unitaire européen et centraliste serait voué à l’échec dès le départ si l’on avançait – pour sa création – l’argument faible selon lequel il faudrait le créer pour surmonter la crise de l’euro et de la dette: Il n’existe pas un peuple d’Etat européen. Dans leur différence, dans la diversité de leurs langues, de leur pensée, de leur mentalité, de leur structure sociale ou de leur vie économique, les peuples divers européens représentent la richesse et la splendeur de l’Europe. Un nivellement de cette riche variété promu ou ordonné par Bruxelles, serait la fin, la mort de ce que représente l’Europe.»
Dans le langage populaire, on dit que les citoyennes et les citoyens sont d’autant plus méfiants si l’on fait de la propagande au moyen de brochures en papier glacé et des sommes s’élevant à des millions. Cette méfiance a fait ses preuves. Et le langage populaire dit aussi: Il ne faut pas compter sans son hôte. L’hôte, dans ce cas-là, c’est le citoyen. On ne devrait pas tenter de le prendre toujours pour un imbécile.