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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°49, 21 decembre 2009  >  Les mauvais trucs face au loup [Imprimer]

Les mauvais trucs face au loup

thk. La manifestation du 20 novembre sur la Place fédérale à Berne (cf. Horizons et débats du 7 décembre), a attiré l’attention sur le problème des grands prédateurs en Suisse et a résulté en une plus grande attention au-delà des frontières. Ce n’est pas un hasard.
Chez le voisin du Nord, en Allemagne, le loup s’est répandu ces dernières années. Au début des années 90, il est revenu en Alle­magne, et aujourd’hui on fait état de 200 animaux qui osent descendre dans les villages. Dans le Land de Hesse, 100 moutons ont déjà été tués cette année, malgré les me­sures de protection. Les Länder dans l’est de l’Allemagne sont encore plus touchés.
Au contraire de la Suisse, il y a une population de loups moins dense en Alle­magne et pourtant le problème est considérable. Alors qu’en Suisse, nous sommes juste devant une formation imminente de meute, plusieurs meutes se sont déjà formées en Allemagne, dans divers Länder, avec toutes les conséquences que cela entraîne.
Quand nous en serons là, ce ne sera plus un loup individuel qui chasse les moutons, les chèvres ou le gibier dans nos forêts, mais une meute de 10 à 15 animaux qui fonce sur tout ce qui leur arrive entre les griffes. Et à ce moment-là, la protection des troupeaux, qui consiste en deux chiens, ne fonctionne plus, si le troupeau a plusieurs centaines d’animaux. Comme dans la revue spécialisée allemande «Schafzucht» [«Elevage de moutons»] le modèle suisse de la protection des troupeaux a été qualifiée de remède miraculeux, il est plus honorable que les éleveurs prennent en main leur échange bilatéral. Ainsi, dans le Land de Saxe, deux chiens de protection des troupeaux et leur maître formés en Suisse, ont fait sensation dans les médias – mais, eux aussi, ne viendront pas à bout de dix loups à l’attaque. Un enclos de 1 m 60 de haut peut être franchi par un loup, comme c’est arrivé récemment en Suisse.
En France, nous avons aussi une formation de meute, et – selon les indications de personnes concernées – on n’y peut plus rien faire avec la protection des troupeaux conventionnelle, consistant en un berger et des chiens. Le conte de fée de la protection des troupeaux réussie vient probablement du même milieu que le conte de fée d’après lequel il y aurait une réimplantation naturelle des grands prédateurs. Dès fin 2005, le Think tank suisse «avenir suisse» a proposé de laisser mourir lentement les vallées alpines déficitaires de la Suisse pour arriver à un déplacement «naturel» vers les centres d’agglomération.
Le président du PDC, Christophe Darbellay, a fait mention dans une déclaration du Conseil national du 3 décembre qu’il ne voulait pas «abandonner 60 vallées alpines et jurassiennes en faveur du loup et de l’ours», comme «avenir suisse» le demandait. Si les socialistes de salon croient pouvoir disposer des fondements vitaux de leurs concitoyens par ces mauvais trucs, ils se sont trompés de siècle.     •