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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°11, 17 mars 2008  >  Les œuvres religieuses refusent l’utilisation élargie de biocarburants [Imprimer]

Les œuvres religieuses refusent l’utilisation élargie de biocarburants

Les œuvres religieuses allemandes «Pain pour le monde» («Brot für die Welt») «Misereor» et «Evangelischer Entwicklungsdienst» (EED) refusent l’élargissement du recours aux biocarburants planifié par le gouvernement fédéral allemand. «Cette mesure est doublement contre-productive. Elle ne sert pas à la protection du climat, mais aggrave le problème de la famine dans le monde», a déclaré Danuta Sacher, directrice du service «politique et campagnes» de «Pain pour le monde». Aujourd’hui déjà les plantes énergétiques sont en concurrence avec l’approvisionnement en nourriture. L’extension de l’utilisation de biocarburants a été discutée lors de la consultation parlementaire du 20 février concernant l’exploitation de la biomass.
«Nos partenaires du Sud sont alarmés, car suite au boom des plantes utilisables pour la production d’énergie se profile une aggravation des conflits pour les ressources, telles le sol et l’eau», déclare Mme Sacher. Il est à craindre que les produits alimentaires se raréfient et augmentent de prix et que la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté dans les pays en voie de développement s’en trouve en danger.
Bernd Bornhorst, directeur du service «politique de développement» chez «Misereor» craint que les plus pauvres ne soient une fois de plus les perdants: «Dans des pays tels le Brésil, l’Indonésie et la Malaisie, nous sommes contraints à observer comment des dizaines de milliers de familles paysannes ­perdent leurs bases d’existence parce que la terre qu’ils travaillent en partie depuis des générations est transformée maintenant en plantations de palmiers à huile et de cannes à sucre. La perte en emplois est cinq fois plus élevée que le nombre des nouveaux emplois.» Le taux du mélange prescrit pour les biocarburants doit donc être diminué et avant tout il faut développer des critères durables sur le plan écologique et social et ensuite contrôler leur valeur pratique. Les critères présentés par le gouvernement en vue d’une certification ne sont pas encore arrivés à maturité.
Wilfried Steen, directeur de l’EED, déclare: «Il nous faut une justice climatique pour que la sécurité de l’approvisionnement en carburant ne soit pas en contradiction avec la sécurité alimentaire des pauvres de ce monde. Chez nous, la justice climatique doit se baser sur un changement profond de notre style de vie. Dans le combat contre les changements climatiques, l’utilisation d’énergies renouvelables et produites de manières décentralisées dans le monde entier est inévitable. Mais on établit de fausses priorités si l’on remplace simplement les matières premières fossiles par des matières premières d’origine végétale au lieu de réduire le trafic et d’augmenter l’efficacité énergétique.    •

Source: www.brot-fuer-die-welt.de/presse
(Traduction Horizons et débats)