Le fédéralisme, l’autonomie communale et le système de milice sont les bases du bien commun

Tout ce qui se rapporte au caractère particulier de l’intérêt général pour l’Etat, du souci du bien commun et de la responsabilité non partagée peut être résumé par les termes de démocratie référendaire, de concordance et de système de milice.
Autrefois, l’assemblée de la «communauté de vallée» était en quelque sorte la cellule primitive de la participation générale du peuple. Ces débats en face à face sur les problèmes de la communauté se sont maintenus jusqu’ici dans les deux «landsgemeinden» de Glaris et d’Appenzell Rhodes-Intérieures et dans les nombreuses assemblées communales. Là où la communauté est trop importante, il va de soi que les citoyens doivent se prononcer par les urnes. Or cela n’est plus guère possible sans préparation parlementaire, si bien que la combinaison de la démocratie représentative et de la démocratie directe correspond à une logique interne malgré les contradictions apparentes. La concordance fait que non seulement les parlements représentent la diversité du peuple mais aussi les gouvernements, dans certaines limites, naturellement. Ce sont des conseils qui travaillent selon un principe collégial et non pas selon les principes d’une gestion menée de manière hiérarchique. Le principe de milice est en outre un instrument excellent pour intégrer le peuple dans la formation de la volonté nationale et aussi pour tirer profit de ses vastes connaissances. Pensons au nombre de mandats exécutifs et législatifs que la Confédération, les cantons et les communes doivent attribuer et combien de commissions parapolitiques travaillent pour les milliers d’institutions des collectivités comme les écoles, les jardins d’enfants, l’alimentation en eau, les corporations, les hôpitaux, les maisons de retraite ou les offices de tourisme. Toutes ces commis­sions sont composées de citoyennes et des ­citoyens. Ajoutons à cela l’armée de milice. On pourrait écrire plusieurs chapitres sur son importance pour la collectivité. Celui qui veut faire quelque chose pour elle trouve des possibilités innombrables dans ce pays. Il n’y a probablement aucun autre pays où tant de personnes peuvent œuvrer dans tant de commissions en faveur de l’intérêt général. C’est  avant tout le fédéralisme, avec les cantons et les communes, qui entraîne ce nombre élevé de fonctions de milice.    •

Extrait de: Kaspar Villiger, Eine Willens­nation muss
wollen. Die politische Kultur der Schweiz: Zukunfts- oder Auslaufmodell? 2009.


(Traduction Horizons et débats)

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